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Général Dominique Djendjéré : Un nouvel étoilé dans la galaxie militaire

Publié le dimanche 4 janvier 2009 à 23h48min

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Le Général Dominique Djendjéré

Nommé par décret du président du Faso, le colonel-major Dominique Djendjéré est, depuis le 1er janvier 2009, général de brigade. Vendredi dernier, nous lui avons rendu visite à son cabinet, à l’état-major de l’Armée de terre, dont il est le chef. Dans l’interview qui suit, le nouvel étoilé nous livre ses sentiments après sa nomination. Sauf erreur ou omission c’est le 5e général toujours en activité après les précédentes nominations : Kouamé Lougué, Ibrahim Traoré, Ali Traoré, Robert Guiguemdé.

Quels sont les sentiments qui vous animent après votre nomination au grade de général de brigade ?

• Après de tels grands événements qui marquent la vie d’un homme, je suis traversé par trois sentiments majeurs. D’abord des sentiments d’action de grâce, ensuite des sentiments de reconnaissance et enfin des sentiments de devoir. Sentiments d’action de grâce parce que je suis avant tout un croyant et je sais que des événements de cette envergure ne peuvent arriver sans l’onction du Seigneur. Donc action de grâce pour m’avoir choisi pour accéder à la promotion du grade de général. Sentiments de reconnaissance à l’endroit de mes chefs hiérarchiques directs qui ont bien voulu me désigner à cette haute distinction. Je pense tout spécialement au chef d’état-major général des Armées, au ministre de la Défense, au Premier ministre et au chef suprême des Armées, le président du Faso ; autorités par lesquelles la décision a été prise.

Sentiments de partage également parce qu’à travers ma modeste personne, l’honneur qui m’a été fait va à l’endroit de toutes les Forces armées nationales en général et particulièrement au personnel, aux collaborateurs de l’Armée de terre, à qui je demande de partager cette joie. Sentiments de devoir parce que, lorsque vous accédez à de telles distinctions, cela vous invite à faire davantage, à vous investir davantage. En ce qui me concerne, je donnerai le meilleur de moi-même afin de mériter cette confiance qui a été placée en moi par ma haute hiérarchie. Lorsque je vois ma petitesse, je ne peux qu’encore une fois me retourner vers le Seigneur pour lui demander de continuer à renforcer en moi tous les atouts nécessaires à la réussite des responsabilités qui sont les miennes. Je veux parler de la santé, de l’esprit de discernement, de la sagesse, de la connaissance ; tout cela pour le succès des armes du Burkina Faso.

Pour le commun des Burkinabè, qu’est-ce qu’un général de brigade ?

• Le général, c’est un grade qui fait partie de la panoplie de grades qui composent la hiérarchie militaire. Nous avons la catégorie des militaires du rang, la catégorie des sous-officiers, la catégorie des officiers, qui comprend les officiers subalternes, les officiers supérieurs et les officiers généraux. La catégorie des généraux constitue l’échelon le plus élevé des grades militaires. Cela suppose un certain cheminement suffisamment long avant d’accéder à ce grade qui, selon la vision de l’échelon supérieur, vous confère de très hautes responsabilités tant civiles que militaires.

En tout, combien de types de généraux existent dans l’Armée ?

• Au niveau de la catégorie des généraux, on commence par général de brigade, puis général de division, ensuite général de corps d’armée, enfin général d’armée. C’est le nombre d’étoiles qui diffère et augmente par unité et par rapport au grade.

Un général est censé avoir combien de personnes sous son autorité ?

• Cela dépend de l’envergure de l’Armée. Si on prend en compte le volet opérationnel, le général est fait pour commander environ 4500 à 5000 hommes correspondant à la taille d’une brigade. Mais il y a également des généraux qui proviennent des spécialités qui ont les mêmes responsabilités du point de vue technique. Pour une Armée donnée, c’est la taille qui va définir le nombre de généraux, mais aussi la vision de la haute hiérarchie militaire par rapport à l’importance, à la valeur qu’il faut accorder au galon.

Quelles sont les conditions à remplir pour être nommé général ?

• Je suis mal placé pour répondre à cette question. L’échelon supérieur peut mieux y répondre. Dans le règlement qui est toujours en vigueur, les généraux sont choisis parmi les colonels et les colonels-majors qui ont une certaine ancienneté. Le tri est fait par l’échelon supérieur et la désignation finale sur les critères qui sont les siens.

Mon général, à qui dédiez-vous vos nouveaux galons ?

• Je dédie cette promotion à l’ensemble des Forces Armées nationales, à mes collaborateurs interarmées, aux collaborateurs spécifiquement de l’Armée de terre, au personnel sur le terrain. A travers ma personne, c’est le travail de tout ce monde qui a été reconnu. Je voudrais également associer à cette joie mes parents, surtout mon père et ma mère, que j’ai toujours la chance d’avoir auprès de moi, mes amis, mes sympathisants, tous ceux qui, jour et nuit, ne cessent de me soutenir, de prier pour moi afin que je sois toujours à la hauteur des missions qui me sont confiées. Je profite de l’occasion pour remercier l’Observateur Paalga, présenter mes vœux les meilleurs pour la nouvelle année, afin que notre pays vivent dans la paix, dans la solidarité, dans la quiétude et que tous ensemble nous œuvrons à un développement harmonieux du Burkina Faso.

Interview réalisée par D. Evariste Ouédraogo


Curriculum vitae

Le général de brigade Dominique Djendjéré a fait sa formation d’officier à l’Académie royale de Mecknès au Maroc, au titre de la promotion des élèves-officiers d’actives 1975-1978. Ancien enfant de troupe du Prytanée militaire de Kadiogo (PMK) au Burkina Faso, il est titulaire du baccalauréat, série C. Depuis sa nomination au grade de sous-lieutenant en 1978, et à l’issue d’une période consacrée à l’encadrement des recrues et à l’instruction au Groupement d’artillerie puis au Groupement d’instruction des Forces Armées, le général Djendjéré a exercé les principales fonctions suivantes :

*Aide de camp du président Saye Zerbo de 1981 à 1982 ; *Commandant d’unité au Bataillon du Génie militaire de 1982 à 1987 ; *Commandant de la première région militaire de 1987 à 1989 ;

*Directeur du Génie militaire de 1989 à 1991 ;

*Commandant de la quatrième région militaire de 1992 à 1994 ;

*Chef d’état-major de l’Armée de terre adjoint de 1994 à 1998 ;

*Chef d’état-major de l’Armée de terre depuis 1999.

Le général Djendjéré est un officier du génie qui a une longue expérience au titre des stages militaires et au titre des séminaires internationaux, a participé à plusieurs rencontres organisées par la Fondation Konrad Adenaeur en Allemagne et en Afrique sur la promotion de la démocratie.

Il a animé plusieurs thèmes de conférences en relation avec l’Armée et la démocratie et a été auditeur du Centre d’études stratégiques pour l’Afrique (CESA) au séminaire d’Accra en 2001 puis, senior rapporteur au symposium de Dakar en 2003 et modérateur au séminaire pour hauts responsables africains à Washington en 2004.

Au titre des décorations, le général Djendjéré est Officier de l’ordre national et Officier de la légion d’honneur. Nommé au grade de colonel le 1er janvier 2007, monsieur Djendjéré est né le 8 janvier 1954. Il est marié et père de trois enfants.

L’Observateur Paalga

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