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Chaîne de valeurs bétail/viande : Rencontre sous-régionale pour déboucher la filière

Publié le mercredi 24 décembre 2008 à 01h52min

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Du 16 au 18 décembre 2008, des professionnels des secteurs public et privé de la filière bétail/viande venus du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Mali, du Niger, du Sénégal se sont retrouvés à Ouagadougou au cours d’un atelier. Organisée dans le cadre du projet ATP (Agribusiness and Trade Promotion), la rencontre sous-régionale a porté sur la validation d’une étude d’évaluation menée au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Ghana et au Mali.

Commerce traditionnel. Equipements et infrastructures de transformation et de transports insuffisants. Manque de dynamisme professionnel des acteurs nationaux face à la concurrence de l’extérieur : voilà les quelques entraves qui minent toujours la chaîne bétail/viande dans la sous-région ouest-africaine. Une situation qui se traduit par une faible exploitation des énormes potentialités dont regorge la filière.

C’est donc pour mettre fin à cet état de fait et définir un plan d’action pour l’intensification, la rentabilité et l’amélioration de la compétitivité que des intervenants, publics et privés, du sous-secteur bétail se sont réunis en atelier pour valider une étude-diagnostic sur les maux dont souffre l’activité de l’élevage.

Ouverte sous le thème très évocateur : « Impulser une nouvelle dynamique aux relations entre les acteurs de la filière bétail/viande, en vue de la promotion des affaires et de l’approvisionnement régulier et permanent des marchés régionaux en viandes de qualité », cette rencontre sous-régionale portée, entre autres, sur l’alimentation du bétail et l’embouche, la qualité et la promotion de la viande, la professionnalisation du commerce du bétail, les conditions de transport intra-régional du bétail et de la viande et l’accès au financement et aux informations de marché.

L’ambassadeur des Etats-Unis au Burkina Faso, S.E. Jeannine Jackson, dont le pays finance l’ATP à travers l’agence pour le développement international, USAID, a exhorté les pays sahéliens à faire de la hausse des prix des produits une opportunité d’affaires :

« La flambée des prix des denrées alimentaires en Afrique de l’Ouest au cours des 15 derniers mois a stimulé l’accroissement de la production des céréales et des autres produits alimentaires et a montré, une fois encore, la nécessité d’avoir une production agricole importante, couplée à un commerce agricole intrarégional profitable et durable ».

Face à la demande sans cesse croissante en protéines animales dans les pays côtiers, l’ambassadeur américain indique la voie qui mène aux profits : « La demande des consommateurs urbains des pays côtiers en protéines animales est en forte croissance. Il existe donc un réel potentiel pour dynamiser la production de bétail, notamment par l’embouche bovine, pour produire des animaux sur pied et des viandes de qualité qui seront exportés vers les pays du littoral ».

Après une succincte présentation de l’importance de la filière bétail/viande dans l’économie burkinabè : « source de revenue pour 80% de la population rurale, 15% de contribution au PIB, 2e rang des exportations après le coton », le ministre des Ressources animales, Sékou Bâ, a plaidé pour un nouveau partenariat commercial entre producteurs et consommateurs de viande :

« Les pays sahéliens doivent redéfinir avec leurs partenaires des pays côtiers de nouveaux objectifs opérationnels et de nouvelles stratégies d’intervention qui privilégient une approche concertée avec une volonté plus marquée d’intégration et de coopération sous-régionale empreinte de réalisme ».

Conçu avec l’appui financier américain, le projet ATP dont le siège se trouve à Accra (au Ghana) vise la promotion du commerce intrarégional à travers trois chaînes de valeurs : bétail/viande, céréales et oignon/échalote.

Pour cela, il entend contribuer à l’atteinte de l’objectif de croissance agricole de 6% par an conjointement établi par le Programme compréhensif africain du développement agricole (CAADP) et le nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).

Alain Saint Robespierre

L’Observateur Paalga

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