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Hausse des prix des produits agricoles : Rompre avec l’agriculture dépendante

Publié le vendredi 19 décembre 2008 à 01h52min

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Une quarantaine de chercheurs, de décideurs de la politique économique et des organisations de la société civile venant du Bénin, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée, du Mali, de la Mauritanie, de la RDC, du Niger et du Burkina Faso s’est penchée, les 16 et 17 décembre 2008, sur un thème d’actualité : « Les politiques agricoles dans un contexte de hausse des prix des produits agricoles ».

A l’initiative du Centre d’analyses des politiques économiques et sociales (CAPES), l’atelier de Ouagadougou a proposé des pistes de solutions pour venir à bout de la dépendance alimentaire de l’Afrique vis-à-vis du reste du monde.

Suite à la crise alimentaire qui a frappé le monde en 2007, le CAPES a voulu tirer des enseignements nécessaires pour contribuer, à travers la réflexion, à réorienter les politiques nationales dont les résultats sont jusque-là mitigés, avec à la clé une dépendance alimentaire de l’Afrique. Au cours de ce séminaire, les pays participants ont présenté plusieurs communications ayant trait à la situation agricole de leur pays ou de l’Afrique.

Ainsi, celles-ci se sont articulées autour de deux points, à savoir la problématique du développement agricole dans le contexte d’une hausse généralisée des prix agricoles ; et les expériences des pays. Des thèmes développés, on retiendra : « Bilan des politiques agricoles en Afrique de l’Ouest » présenté par le Pr Koffi Tessio du Togo, Vice-président des économistes agricoles africains ; « Politiques agricoles en Afrique dans une ère de mutation », exposé par le Pr Kimseyinga Savadogo de l’Université de Ouagadougou ;

« Le problème d’accès aux engrais : quelles conditions pour atteindre les objectifs de la déclaration de Maputo ? », communication donnée par B. Fofana et F. ANDRE, Agronomes IFDC Division Afrique ; « Politiques agricoles régionales : cadre de réponse à la hausse des prix agricoles », présenté par le docteur Pierre Odjo Sunday du CMA/AOC de Dakar ; « Les institutions de Bretton Woods et les politiques agricoles actuelles : quelles responsabilités dans la crise actuelle ? », exposé par le Professeur Taladidia Thiombiano de l’Université de Ouagadougou.

Des communications portant sur les expériences de politiques agricoles du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Niger et de la Guinée ont été présentées. Il s’agit des « Liens entre politique agricole et pauvreté », présentée par Fructueux Auguste Deguenonvo, gestionnaire de Politiques économiques ; de « L’expérience du Burkina sur les politiques agricoles et stratégies sectorielles », exposée par M. Bationo ; de la « Stratégie de développement durable de la filière riz en Côte d’Ivoire » ; de la « politique de développement agricole de la Guinée (PNDA - vision 2015) », présentée par Sékou Sidia Fofana du CEPEC, « Financement de l’agriculture » en Guinée ; des « politiques agricoles et les stratégies sectorielles au Niger ». Les participants, après avoir identifié les contraintes de l’agriculture africaine, ont fait de nombreuses et importantes recommandations pour des politiques nationales agricoles fortes, harmonisées et prospères.

Selon le rapporteur général, le Dr Kassoum Zerbo de l’Université de Ouagadougou, il faut revenir à la fonction première de l’agriculture ; partager les expériences réussies ; organiser les conditions de participation de l’ensemble des acteurs à la formulation des politiques nationales agricoles ; résoudre le problème de cohérence des politiques de la CEDEAO/UEMOA avec les politiques nationales ; mettre l’accent sur la consommation des produits locaux ; exploiter les gisements de phosphates ; réintroduire la planification agricole ; approfondir la question des OGM ; faciliter l’accès aux engrais ; développer l’irrigation ; harmoniser les politiques régionales, etc. Le directeur exécutif du CAPES, Basga Emile Dialla, a porté à l’attention des participants le discours du ministre chargé de l’Analyse et de la Prospective, Guéda Jacques Ouédraogo, empêché.

Ce dernier, au regard de l’importance des recommandations, s’est engagé à faire en sorte qu’elles fassent l’objet d’un examen sérieux par les autorités du Burkina Faso, mais également par celles des autres pays. Il a émis le vœu que le CAPES édite l’ensemble des communications pour les capitaliser et les diffuser. Le Ministre a témoigné sa gratitude aux partenaires financiers de l’atelier.

Cyr Payim Ouédraogo

L’observateur Paalga

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