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ATTENTAT CONTRE UN HAUT GRADE DE L’ARMEE AU ZIMBABWE : Des risques d’une violence généralisée

Publié le jeudi 18 décembre 2008 à 01h26min

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Le cas zimbabwéen. C’est un scénario dont l’issue pour l’instant reste incertaine. Chaque jour apporte son lot de rebondissements et de radicalisation des positions tant du pouvoir en place que de l’opposition. C’est à ce cafouillis politique qu’est venue se greffer une épidémie de choléra qui a déjà fait près d’un millier de morts.

Avec les implications extérieures, notamment la pression des Occidentaux sur le vieux Bob, la situation semble virer lentement mais sûrement au méga drame. Le climat, lourd de suspicion devient inquiétant.

A contrario, la dernière embuscade dans laquelle a été blessé l’amiral Perence Shiri, selon les médias officiels, n’est certainement pas pour arranger les choses. Si l’armée jusque-là est restée en dehors de la crise, se contentant de la sauvegarde des institutions républicaines, sans officiellement en tout cas prendre parti, cela pourrait être désormais autrement. Surtout que cet attentat survient au moment où le gouvernement accuse l’opposition d’entraîner des militants pour renverser Robert Mugabe. Pire, selon le ministre zimbabwéen de la Justice, c’est au Botswana voisin que ces insurgés de l’opposition sont entraînés. Bien évidemment, le Botswana qui n’a jamais caché son aversion pour le pouvoir de Mugabe et l’opposition, ont rejeté en bloc ces accusations du gouvernement. Tous ces éléments constituent en tout cas des adjuvants pour la pérénnisation de la crise au Zimbabwe.

Au fait, on peut logiquement se demander pourquoi cette attaque contre le haut gradé de l’armée de l’air n’a pas été dénoncée avec force par l’Occident qui dit rechercher la paix au Zimbabwe. Est-ce le principe du qui n’est pas avec moi est contre moi qui prévaut ? Si tel est le cas, la partialité accrue de l’Occident dans la crise zimbabwéenne ne fera qu’exacerber la crise politique. Parce qu’il a osé s’attaquer à des intérêts occidentaux, ce qui a fait de lui un "dictateur" plus féroce que les autres, il faut que Robert Mugabe passe à l’échafaud. Et pour cela, tous les moyens sont bons. Et il n’est pas évident que dans ce schéma, un coup d’Etat contre Mugabe connaisse une quelconque condamnation.

Aujourd’hui, Robert Mugabe est accusé de vouloir instaurer l’état d’urgence pour diriger le Zimbabwe. A-t-il d’autre choix ? A l’instar d’un animal traqué et poussé dans ses derniers retranchements, Mugabe est en train de vendre cher sa peau. Tout ceci est loin d’augurer de lendemains tranquilles pour le Zimbabwe. Fort heureusement, l’Afrique du Sud, la force tranquille de la région, à l’instar d’autres pays de l’UA, a refusé de suivre l’Occident dans sa cabale anti- Mugabe. Elle comprend mieux les enjeux de la situation et pourrait sans doute jouer un rôle positif dans l’amorce de nouvelles négociations entre le pouvoir et l’opposition. C’est le seul moyen d’éviter une violence généralisée au Zimbabwe.

Le Pays

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