Cette décentralisation de la célébration de la fête nationale a été endeuillée la veille par l’accident mortel du pilote de chasse, le commandant Seydou Sawadogo, et de son compagnon, l’adjudant Zacharia Sanou, lors d’une voltige aérienne à l’occasion de l’inauguration de l’aérodrome de Fada, rénové pour les festivités.

Fada, qui signifie la cité du rêve, s’est revêtu de ses habits neufs pour accueillir les présentes festivités : bitumage de voies, construction de villas, baptisées Cité des régions, pavoisement de la ville aux couleurs nationales, érection de différents monuments, etc. L’euphorie était à son comble lorsque survînt le drame du mercredi 10 décembre 2008, qui a causé la perte de deux militaires de l’Armée de l’air, plongeant la ville dans l’émoi.

Hier matin, la grande parade tant attendue et préparée depuis des mois a démarré par une minute de silence en mémoire des disparus. Puis le président du Faso a passé en revue plus de 5000 personnes devant défiler sur la nouvelle place aménagée au secteur 8 de Fada, non loin de la Cité des régions.

La Fanfare a campé le décor, en interprétant la chanson « bonyo » du regretté Issaka Thiombiano ainsi qu’un morceau mythique du « Joyeux anniversaire » sous les applaudissements des officiels. L’honneur est revenu à la Garde rouge de la Gendarmerie nationale d’ouvrir la parade, et elle a émerveillé le public, en proposant une mise en scène merveilleusement conçue et réalisée par le lieutenant William Combary, déjà connu en tant qu’écrivain.

Pendant plus de 3 heures, les civils des différentes régions du Burkina Faso, les représentants des ministères, d’institutions privées, les troupes des différents corps militaires et armes de notre pays défileront à pied, sur des engins, par moments, imposants et dissuasifs au grand bonheur de la population. La démonstration aérienne sera cependant modeste, puisque les aéronefs ont passé une fois devant les officiels. Le défilé a été aussi marqué par la présence de troupes étrangères, venues du Togo et du Bénin.

L’innovation a été le passage du Bataillon Laafi, fort de 800 hommes, devant se déployer au Dafour au Soudan. Un acte qui a convaincu plus d’un de l’importance de notre pays dans les missions de paix de l’ONU à travers le monde.

Au regard du thème de l’anniversaire, la « valorisation des ressources forestières et fauniques », dont la région de l’Est regorge, nombreux étaient ceux qui attendaient le passage de la vingtaine d’espèces, comme l’avait annoncé le ministre de l’Environnement et du Cadre de vie, Salifou Sawadogo, lors d’une conférence de presse à Ouagadougou.

C’est plutôt des hyènes et des cobas qui ont été donnés à voir. Les lions et les éléphants sont restés en brousse, et certains n’ont pas hésité à lier cette absence à la blessure d’un enfant par un éléphant, qui a réussi à quitter sa cage il y a de cela quelques jours. Rendez-vous à Ouahigouya en 2009 pour la prochaine fête de l’indépendance.

Boureima Diallo & Cyr Payim Ouédraogo

L’Observateur Paalga