Très rapidement, cette manifestation a montré tout son côté pervers et dépravant pour notre jeunesse. On a, à l’occasion, vu des enfants et des adolescents se soûler la gueule et entrer dans un état second, dans lequel ils font et acceptent des choses pas très catholiques ; sans oublier le nombre croissant d’accidents de la circulation à cause des chauffeurs-soulards.

L’ampleur du fléau a été telle que les autorités ont bien été obligées de mettre fin à cette funeste fête. Mais, apparemment, c’est peine perdue, puisque certains ont libéré leur génie créateur en inventant le Festival des bars et maquis du Burkina (FESMAB). Outre les activités socioculturelles et sportives (défilé des serveuses, compétition de pétanque, prestations d’artistes), qui sont d’ailleurs programmées pour faire diversion, ce festival est, à tout point de vue, une réplique de la fête de la bière. Par un tour de passe-passe habile, les organisateurs de cette manifestation ont réussi à nous ressusciter la fête de la bière au nez et à la barbe des autorités, qui n’y ont vu que du feu. Sacré Burkina !

Programmé à cheval sur la fin du mois, la Tabaski et aussi à l’avant-veille des fêtes de fin d’année, nul doute que cette beuverie orgiaque ne fera pas que des heureux. Et c’est peu dire.

Rabi Mitibkèta

L’Observateur Paalga