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Le président du Faso à l’Elysée : "Il faut éviter que la justice internationale soit une jungle”

Publié le jeudi 20 novembre 2008 à 23h26min

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"L’audience que le président français, Nicolas Sarkozy a accordée, mercredi 19 novembre 2008 à son homologue burkinabè, Blaise Compaoré, a été la dernière étape de la visite du président du Faso en Suisse et en France, entamée le 11 novembre. La place de l’Afrique dans le concert des nations sur le plan économique, les relations bilatérales entre le Burkina et la France ont, entre autres, été les principaux points de cette audience initialement prévue pour le 18 novembre.

Comme à Strasbourg, à l’ouverture des troisièmes Journées européennes du développement, le président du Faso est revenu sur la nécessité d’impliquer l’Afrique dans les grandes décisions de ce monde. A ce sujet, Blaise Compaoré a déclaré à la presse que : « J’ai tenu à féliciter le président Sarkozy pour la gestion de la crise internationale sous son éclairage à Washington et bientôt en Angleterre.

J’ai souhaité que l’Afrique soit présente aux prochaines négociations qui vont fonder une nouvelle vision du développement du monde. Même si nous n’avons pas une position importante dans les échanges mondiaux, il est certain que cette crise peut nous affecter durablement. Nous avons souhaité donc que l’Afrique puisse être entendue ». Par ailleurs, le chef de l’Etat burkinabè a sollicité la solidarité de la France vis-à-vis de l’Afrique. A propos de la coopération bilatérale entre la France et le Burkina, que le président du Faso a qualifiée d’ « excellente », il dit avoir remercié son homologue français pour « les appuis constants de la France au développement de notre pays ».

L’audience à l’Elysée a été une occasion pour les journalistes de recueillir le point de vue du président du Faso sur la situation en Côte d’Ivoire et au Togo où il est médiateur et ce qui a été qualifié par un confère de « harcèlement » de la justice internationale, française notamment, contre des dirigeants et responsables africains. A propos de la Côte d’Ivoire, Blaise Compaoré a estimé que : « les élections se préparent bien » avec comme leitmotiv qu’elles se tiennent « dans la transparence et l’équité pour tous les candidats ».

Il s’agit en fait,a-t-il puursuivi, de prendre toutes les précautions pour que les élections se déroulent dans un environnement « sécurisé ». « C’est à la commission électorale de proposer une date, au regard de l’évolution de l’inscription sur les listes électorales », a-t-il soutenu. Au sujet de la démobilisation qui est un point d’achoppement du règlement de la crise ivoirienne, le président du Faso est très optimiste puisqu’il a déclaré à Paris que : « Nous sommes sur le point de trouver un consensus là-dessus ». Au Togo, le bon déroulement des élections législatives est un point de satisfaction pour le médiateur qu’il est. « Il faut que pour les [élections] présidentielles de 2010, les différentes parties puissent discuter sur un certain nombre d’aspérités qui restent encore à aplanir sur les questions de l’organisation électorale et du code électoral ».

Là aussi, il pense qu’ « il faut regarder ces perspectives avec beaucoup d’optimisme ». Sur la question des arrestations de dirigeants et responsables africains à la demande de juges occidentaux, le président du Faso a qualifié la colère des autorités rwandaises de « légitime », suite à l’arrestation de Rose Kabuye, le chef du protocole et proche du président Paul Kagamé. « Si l’Afrique adhère à la justice internationale, je crois qu’elle souhaite que cette justice soit un instrument de coopération et de collaboration et non un instrument qui semble se dresser avant tout contre les Africains et qui fait fi de la souveraineté de ces Etats ». En clair, le chef de l‘Etat fait remarquer qu’ « il faut éviter que cette justice ne soit une jungle où chaque juge d’un pays souverain peut inculper telle ou telle personne sans coopération, sans entraide ».

Urbain KABORE, Envoyé spécial à Paris

Sidwaya

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