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Visite de champs de coton OGM : L’espoir renaît à Sapouy

Publié le jeudi 20 novembre 2008 à 23h24min

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En marge de la 67e réunion plénière du Comité consultatif international du coton (CCIC), qui se tient dans notre capitale du 17 au 21 novembre 2008, les participants de cette rencontre ont mis à profit la journée du mercredi 19 novembre pour visiter non seulement des champs de coton transgénique, mais également ceux du coton conventionnel afin de mieux mesurer les avantages de l’application de la technologie Bt sur le cotonnier.

C’était à Sapouy, localité située à une centaine de kilomètres de Ouagadougou, où l’espoir renaît dans le cœur des producteurs engagés dans la culture de l’or blanc génétiquement modifié.

C’est à bord de plusieurs véhicules et sous escorte policière que les délégués des pays membres du CCIC ont pris d’assaut les champs de coton dans la province du Ziro.

Première étape de la visite : les champs de coton Bt et conventionnel du producteur Halilo Sawadogo. Sur les différentes parcelles, des pancartes contenant des données techniques sur le champ ou sur le producteur ont été érigées pour permettre aux visiteurs de s’informer rapidement.

Ainsi, il ressort qu’Halilo Sawadogo, qui a une famille de 7 membres dont 7 actifs, dispose d’une superficie de 14 ha amenagés en site antiérosif (cordons pierreux) où sont cultivés 6 ha (42,9%) de coton ; 4 ha (28,6%) de maïs ; 3 ha (21,4%) de sorgho ; 1 ha (7,1%) d’arachide et de niébé.

S’agissant du coton, objet de la curiosité des invités du CCIC, le producteur a emblavé 2 ha pour le coton transgénique et 4 ha pour le conventionnel. Pour cette campagne, il a fait recours à la variété OGM burkinabè, le FK96 BG2, pour son champ, qu’il a semé le 28 juin 2008 tandis que la Stam 59 A pour la parcelle de coton conventionnel a été mise en terre du 23 au 25 mai 2008.

Dans les deux champs (OGM comme conventionnel), le cotonculteur de Sapouy a utilisé de la fumure minérale et de l’urée, mais au niveau de la protection sanitaire, il a dû traiter une fois le cotonnier génétiquement modifié (CGM) contre 6 pour le conventionnel.

En dépit de cela, la parcelle de coton transgénique a pu résister aux ravageurs en conservant presque la quasi-totalité de ses capsules tandis que dans celle de l’or blanc conventionnel, une bonne partie des capsules ont été endommagées malgré l’importance du traitement. Résultat : le champ du CGM est complètement tout blanc alors que l’autre présente une blancheur clairsemée à plusieurs endroits, avec des capsules victimes de l’attaque des ravageurs.

Les visiteurs n’ont donc pas eu de mal à faire la différence entre les deux champs donnés à voir. Et Halilo Sawadogo de témoigner que pour le champ du CGM il a moins dépensé en argent, en temps, et c’est tout heureux qu’il constate qu’il va mieux récolter dans cette parcelle.

Un espoir renaît avec le producteur qui, malgré les problèmes que rencontre la filière depuis des années, empoche en moyenne entre 1 000 000 et 1 050 000 FCFA au titre des bénéfices. La deuxième halte de la journée a concerné les champs d’El hadj Karim Ouédraogo, président de l’Union provinciale des producteurs de coton.

Responsable d’une famille de 28 personnes dont 8 actifs, il a réussi à emblavé cette année une superficie totale de 20 ha répartie comme suit : 6,85 ha (33,7%) pour le coton ; 6 ha (29,5%) pour le maïs ; 4 ha (19,7%) pour le sorgho ; 2,5 ha (12,3%) pour l’arachide et le niébé ; et 1 ha (4,9%) pour le sésame. Paysan complet tout comme son prédécesseur, il est aussi dans la production de la fumure organique.

Avec la même variété Bt, Karim Ouédraogo a semé sa parcelle du CGM de 2,35 ha les 1er et 2 juillet 2008 tandis qu’un mois plus tôt, c’est-à-dire du 1er au 5 juin, il a mis en terre la Stam 59 A dans son champ conventionnel. Toute comme Halilo Sawadogo, il a traité une fois le CGM contre 6 pour le conventionnel.

Le résultat est net : sa parcelle de coton transgénique présente une meilleure physionomie comparativement à celle de l’or blanc conventionnel. Devant les visiteurs, il ne cessait de vanter le coton génétiquement modifié en répertoriant tous les avantages. Ce fut donc une visite pleine d’enseignements et de satisfaction pour tous ceux qui ont fait le déplacement à Sapouy du moment qu’on a entendu de voix concordantes et rassurantes.

Cyr Payim Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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