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PARTI SOCIALISTE FRANÇAIS : La guerre des jupons fait rage

Publié le mercredi 19 novembre 2008 à 05h59min

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Ils sont trois candidats aspirant au suffrage des électeurs du parti socialiste. Ségolène Royal, Martine Aubry et Benoît Ham@on sont candidats pour prendre les commandes du parti de la Rose. Mais avant la sanction des urnes, les prétendants au trône ont organisé un vrai tohu bohu à faire perdre le nord aux milliers de militants qui ont entre leur main le destin du prochain locataire de la rue Solferino. Jamais le PS ne s’est montré aussi divisé sur le choix de ses dirigeants.

Aucun des trois candidats ne fait l’unanimité. Ségolène Royal est bien arrivée en tête du vote des motions avec 29%. L’écart est si faible avec son second, Martine Aubry, que celle-ci croit dur en ses chances le 21 novembre prochain au 75e congrès qui, quoi qu’on dise, sera historique. Les éléphants du parti, cette vieille garde, défenseurs d’une certaine idée du socialisme français, ont encore du mal à se voir mis à la retraite. Ils manipulent les hommes, ils influencent l’appareil du parti et finissent par embrouiller le jeu, faisant oublier l’essentiel. Le parti socialiste est à la croisée du chemin. Depuis la raclée que leur a infligée Nicolas Sarkozy lors de la dernière présidentielle, les socialistes ont du mal à se réarmer moralement et politiquement.

Les mêmes éléphants qui ont combattu la candidature de Royal et qui l’ont finalement soutenue du bout des lèvres, n’en démordent toujours pas. Cette fois, Martine Aubry est utilisée comme cheval de Troie. Elle a de qui tenir. Cadre du parti et fille de Jacques Delors, un ancien éléphant du parti, elle a sans doute le profil de l’emploi. Elle défend les valeurs originelles d’un socialisme français, celles léguées par Jean Jaurès. Royal, elle, incarne la modernité et l’ouverture. Même si cette ouverture a déjà fait du mal à son parti à travers Sarkozy qui n’a pas hésité à puiser dans le vivier des cadres du parti. A cet égard, Jacques Lang, Dominique Strauss-Kahn sont des exemples illustratifs.

Désormais trop loin des affaires du parti, leur influence est désormais réduite. Ainsi, les éléphants se sont abrités derrière un duel de dames pour arriver à leurs fins. Le troisième larron, Benoît Hamon, reste en embuscade cependant. Un choix en option pour les misogynes et pour ceux qui ont envie de nouvelles têtes pour donner un nouveau départ au parti. Mais ses chances sont minimes. Une chose est sûre, le PS bouge et la double candidature féminine actuelle marque un tournant dans la gestion du parti. L’enjeu est de savoir quel PS bâtir pour faire face aux défis actuels : crise financière mondiale, emploi, protection sociale, reconquête de l’électorat ...

Cette guéguerre fait l’affaire en tout cas du président Sarkozy qui roule en roue libre pour terminer son premier mandat. Pendant que son opposition se cherche un leader et plus tard une ligne directrice, lui, a le temps de se projeter vers 2012. Vu du continent noir, on pourrait penser que les Africains ne sont pas les seuls coutumiers de ce genre de querelles de personnes. Mais les apparences peuvent être trompeuses. Car en définitive, ce sont les électeurs du PS qui décideront qui sera leur patron, par un vote démocratique. Les partis politiques africains ne sont pas encore à ce stade. Et les consensus que l’on observe lors des renouvellements, sont souvent le résultat de la loi du plus fort, de celui qui aura le plus "enfeuillé" certains militants ou monnayé d’une façon ou d’une autre leur adhésion.

Par Abdoulaye TAO

Le Pays

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