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Air Burkina au Congo : Sur les traces de Tintin

Publié le mercredi 19 novembre 2008 à 05h57min

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Vous connaissez certainement ce célèbre numéro de bande dessinée du dessinateur Hergé, intitulé « Tintin au Congo ». Parue en 1946 dans sa version la plus connue, cette BD raconte l’histoire palpitante du journaliste Tintin, accompagné de son chien Milou, qui se rend en paquebot au Congo, la grande colonie belge de l’époque. Cette fois-ci, soit une soixantaine d’années plus tard, ce sont des Burkinabè qui s’y rendront, pas en bateau bien sûr, mais avec un avion des plus modernes : le MD 87 de la compagnie Air Burkina. Le vol inaugural pour cette destination a eu lieu le lundi 17 novembre 2008.

Une légitime fierté se lisait sur le visage de ces passagers qui devaient bientôt fendre les airs vers le pays de Sassou N’Guesso. Légitime fierté parce que ce n’est pas tous les jours que l’on a le privilège de voyager avec d’illustres invités. En effet, il y avait à bord deux ministres des Transports : Celui du Burkina Faso, Me Gilbert Noël Ouédraogo et son homologue de la République du Congo, Emile Ovosso.

Cerise sur le gâteau, le lieu de destination était digne d’intérêt, en atteste le portrait qui en a été fait dans la revue d’Air Burkina en papier glacé distribué après le décollage. Pointe-Noire, également appelé Ponton par ses habitants, ou Nzinzi, en référence à l’ancien village de pêcheurs sur lequel la ville a été bâtie, est une ville côtière sur la façade atlantique et située à 510 km à l’ouest de Brazzaville, la capitale du pays.

Pointe-Noire bénéficie d’un climat agréable indépendamment des saisons. L’activité pétrolière, la présence du port, l’essor des services, ainsi que la construction d’un aéroport international ont fait de cette ville une cité de première importance pour le commerce africain et mondial. Ce n’est pas pour rien qu’elle assure 83% des recettes budgétaires du Congo.

Parti de bonne heure (6H45mn), l’avion a atterri à 10 heures TU, soit 11 heures, heure locale, à l’aéroport international Agostino Neto de la ville portuaire. Sur place, une mobilisation des grands jours attendait les passagers avec, à leur tête, les deux visiteurs de marque.

Accueil par les autorités locales, prestation de troupes de danse traditionnelle, et la joie bien compréhensible des Burkinabè résidant dans cette ville, au grand plaisir du premier responsable des Transports du Burkina Faso. « Je vois que l’accueil est très chaleureux et très fraternel. Je remarque aussi qu’il y a une forte mobilisation de la communauté burkinabè. Ce qui veux dire qu’il y avait réellement une forte attente quant à l’ouverture de cette ligne ».

Quelques minutes plus tard, après une invitation dans le salon d’honneur, les membres de la délégation se déportent au centre Madiba, où un point de presse a été donné par les deux autorités chargées de l’aviation civile dans leurs pays.

Aussitôt après, la mer étant à deux pas, occasion a été offerte aux journalistes sahéliens que nous sommes de visiter la plage. Le clou de la journée ayant été la réception offerte dans le luxueux hôtel Victory Palace où les officiels, tant du côté burkinabè que congolais, sont repartis les bras chargés de cadeaux.

Deux vols par semaine sont prévus pour la ligne Ouagadougou-Brazzaville. En fonction du trafic, Air Burkina pourra ouvrir une ligne à destination de Pointe-Noire qui est d’ailleurs le poumon économique du pays. Le ministre congolais, Emile Ovosso, entrevoit dans cette liaison Ouaga-Brazza une véritable opportunité pour les deux peuples.

« J’ai eu le temps d’apprécier la qualité de vos produits, notamment les légumes et les fruits comme les tomates et les mangues, et surtout la viande. Notre pays a lancé un programme prioritaire pour l’agriculture. En attendant qu’il aboutisse, nous pouvons faire nos emplettes au Burkina Faso ».

Et à l’écouter, tout le monde gagne avec cette belle initiative de la nationale du transport aérien au Pays des hommes intègres : le visiteur lambda, le commerçant, le fonctionnaire en mission, l’homme d’affaires, le musicien, etc.

Et le ministre Gilbert Ouédraogo n’en dit pas moins. « L’intérêt se situe à plusieurs niveaux. D’abord, cela favorise le brassage entre les populations de l’Afrique de l’Ouest et celles de l’Afrique centrale, l’objectif final étant donc l’intégration africaine.

Il y a aussi l’intensification des échanges commerciaux, parce que nous ouvrons par là un marché en matière de bétail, de viande et de produits agricoles ». Très bonne idée que celle d’Air Burkina donc. Mais le tout n’est pas seulement de voir les opportunités d’affaires qui se profilent à l’horizon.

Mais qu’en est-il de la sécurité, d’autant plus que l’OACI (Organisation de l’aviation civile internationale) ne badine plus avec ce sujet ? Pas d’inquiétude à ce niveau, a rassuré Me Gilbert Ouédraogo.

« Du 11 au 12 novembre, nous avons tenu, en présence d’ailleurs de la délégation de la République du Congo, une importante réunion avec l’OACI sur la sécurité aérienne qui regroupait les pays de l’UEMOA et de l’Afrique centrale.

Au cours de cette rencontre, nous avons fait une feuille de route en matière de sécurité aérienne et de transport et où l’on a identifié les niveaux de sécurité à adopter dans nos Etats. Et je puis vous assurer que nous sommes en pointe en matière de sécurité. Nous avons des vols sur l’Afrique et sur l’Europe [Ndlr : Air Burkina est ouvert sur Paris] qui sont reconnus et qui respectent toutes les normes de sécurité requises ». Alors, passagers à destination de Brazzaville, bienvenus à bord !

Issa K. Barry

L’Observateur Paalga

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