La salle de conférences du ministère des Sports et des Loisirs s’est avérée exiguë pour contenir les volleyeurs et volleyeuses ainsi que les accompagnateurs. Des reporters étaient même debout pour faire leur travail.

Quand le ministre a fait son entrée dans la salle, il a compris qu’il lui sera difficile de serrer la main aux uns et aux autres, comme il a l’habitude de le faire en pareille circonstance. Après avoir salué tout le monde, il a pris place dans son fauteuil habituel en taquinant certaines personnes. A côté de lui, la directrice du sport du haut niveau, Mme Annick Pikbougoum.

Le premier à intervenir est le président de la Fédération burkinabè de volley-ball (FBVB), Issaka Sawadogo, qui a remercié le ministre pour l’honneur qu’il a fait en recevant la délégation qui vient de défendre les couleurs nationales à la 14e coupe de la Solidarité à Yamoussoukro, en Côte d’Ivoire.

Leur déplacement, dans la capitale politique ivoirienne, a-t-il dit, s’est soldé par un succès chez les dames et une place de finaliste avec les hommes. Il a saisi l’occasion pour remercier le ministre Palm pour avoir autorisé et accompagné le parrain, le colonel-major Gilbert Dienderé, dans la préparation de l’équipe et la prise en charge du déplacement par avion de la délégation ainsi que les frais de route.

« Nous avons reçu du parrain et de votre part la somme de 1 million de FCFA, qui a été remise aux athlètes et aux encadreurs », a-t-il ajouté. Quant au ministre, il a félicité les joueurs pour les résultats enregistrés et dit que, maintenant, il est temps de mettre en place une sélection nationale de volley-ball en dames et en hommes pour viser loin.

Selon lui, il faut songer à aller se frotter aux autres nations au lieu de faire du tournoi de la Solidarité un objectif chaque année. La zone 3, a-t-il dit, c’est bien, mais cette compétition ne peut pas leur permettre de connaître leur vrai niveau sur la scène africaine. Palm leur a promis que le ministère, en fonction de son budget, essayera de les accompagner pour faire rayonner la discipline.

« Il y a des gens qui doivent partir »

Hier mardi 11 novembre 2008, c’était au tour des membres de la Fédération burkinabè de cyclisme, des entraîneurs et des coureurs d’être reçus par le patron du département des Sports. Une rencontre au cours de laquelle il a dit ce qu’il pensait de la participation de nos représentants à la 22e édition du Tour du Faso, qui s’est achevée le dimanche 2 novembre dernier.

D’entée de jeu, il a demandé à tout un chacun de sortir son calepin pour prendre des notes. Dans la salle, des gens se regardent et se demandent peut-être ce qui lui tient tant à coeur. Pour tirer les leçons de notre échec au Tour du Faso, poursuit-il, il y aura bientôt une grande rencontre qui va durer toute une matinée. Selon le ministre, notre cyclisme est en train de plonger et pourtant son ministère a joué sa partition.

Le moment est venu de faire un diagnostic sans complaisance de la situation parce qu’il ne faut pas organiser un Tour pour prendre la honte. « Nous avons aidé la Fédération à préparer ce Tour sans rejeter ses propositions sur le plan financier et nous n’avons rien vu sur les routes. J’avais honte de voir nos coureurs porter les écharpes de Mme Ducreux », a-t-il lancé.

Il a cité en exemple le jeune coureur ivoirien Bachirou Konté, qui a fait un bon Tour grâce à son courage. Pour le ministre Palm, il y a un renouvellement à faire au niveau de la Fédération, et il y a des gens qui doivent partir. Il pense qu’il faut casser pour construire au lieu de faire croire aux gens que la petite reine au Burkina se porte bien. Aucune étape remportée cette année, c’est vraiment inadmissible.

Le ministre a choisi la date du 22 novembre pour la rencontre au stade du 4-Août à partir de 10 heures, et l’heure limite d’arrivée est fixée à 9 h 30. Il a souhaité que tous les anciens coureurs soient là de même que les supporters de la petite reine, et que chacun s’exprime sans circonlocutions.

Avant de se quitter, le ministre a demandé si des gens avaient quelque chose à dire. Personne n’a levé la main pour prendre la parole. Palm, qui semblait avoir d’autres chats à fouetter, a rejoint immédiatement son bureau. Une fois dehors, des groupes se sont aussitôt formés, et on commentait ce qu’on a entendu.

Que va-t-il se passer le 22 novembre prochain ? Nul ne le sait, et peut-être que des changements se profilent à l’horizon surtout qu’à chaque Tour du Faso il y a des gens qui sont en vacances.

Justin Daboné

L’Observateur Paalga