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Opération plaque d’immatriculation : 470 mobylettes, saisies par la douane de Bobo-Dioulasso

Publié le mercredi 5 novembre 2008 à 05h46min

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Dans la matinée du lundi 3 novembre 2008, les services de la douane de Bobo-Dioulasso ont procédé à un contrôle de routine pour saisir les engins à deux roues non immatriculés. L’opération a permis aux douaniers de saisir 470 mobylettes toutes marques confondues en situation irrégulière.

Bon nombre de Bobolais, notamment les moins chanceux qui possèdent des mobylettes non immatriculées ou enregistrées sous de faux documents, ont passé de mauvais moments sur le chemin du travail dans la matinée du lundi 3 novembre 2008. Surpris par les douaniers par manque de pot à certaines artères de la ville, les intéressés se sont vus saisir après vérification leurs mobylettes. Ce qui n’a pas été sans désagréments quand on sait que “ Bobo sans char, c’est la galère ” pour paraphraser l’artiste musicien burkinabè Zêdess.

A entendre le chef de subdivision de la douane de Bobo-Dioulasso, Issa Nana, qui nous a reçu hier mardi 4 novembre dans les locaux de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) de Sya où les engins saisis ont été parqués, cette opération à la fois surprise et de routine avait 3 objectifs. Et c’est dans une cour pleine de gens venus s’acquitter de la contravention de 6000 F CFA pour non immatriculation afin de rentrer en possession de leurs engins que M. Nana nous a fait part de ces objectifs. Le premier objectif, a-t-il dit, est d’améliorer leurs recettes en vue de renflouer les caisses de l’Etat, l’année 2008 tire vers sa fin. La deuxième raison qui sous-tend cette opération est d’amener les usagers à se mettre à jour vis-à-vis de la loi, parce qu’il est interdit de circuler avec une moto sans plaque d’immatriculation. “

Le troisième et dernier objectif est de contraindre les prestataires de services ou vendeurs de motos à être en règle vis-à-vis de leurs clients à qui ils donnent des délais d’immatriculation qu’ils ne respectent pas. Une moto étant considérée comme un véhicule, il n’y a pas de raison qu’on la mette en circulation sans plaque d’immatriculation ”, a ajouté notre interlocuteur. Mais quel est le résultat de la pêche aux motos non immatriculées ? “ Nous avons saisi 470 mobylettes, toutes marques confondues ”, a répondu le chef de subdivision de la douane de Bobo-Dioulasso, Issa Nana. A la question de savoir à quelles conditions, ceux qui ont vu leurs motos saisis peuvent-ils les récupérer, M. Nana est catégorique : “ Il y a trois possibilités de retrait des engins qui correspondent à des situations d’irrégularité ”.

Et de développer : “ Primo, ceux qui ne se sont pas acquittés des droits et taxes de douane devront payer ces taxes à hauteur de 101 000 F CFA et une amende de 100 000 F CFA. Dans ce cas, nous leur délivrons le Certificat de mise en circulation (CMC), document sur la base duquel on immatricule une mobylette à la direction régionale des Transports des Hauts-Bassins. Secundo, ceux-là qui ont des faux CMC et que nous considérons comme n’ayant pas de documents, doivent aussi payer les droits et taxes et payer l’amende de 100 000 F CFA. Tertio, ceux qui ont de bons CMC, mais qui n’ont pas encore immatriculé leurs engins s’acquittent d’une contravention de 6000 F CFA à la police ”.

Se trouvant dans ce dernier cas, Ilias Zagré, commerçant de son état, que nous avons rencontré sur place est venu payer les 6000 F CFA. Il est rentré de fait en possession de sa moto. “ Je ferais tout pour immatriculer mon engin dans un bref délai, car cette saisie a fait plomber mes affaires ”, nous a-t-il lâché, l’air soulagé. Au-delà de cette opération, il faut souligner la lenteur administrative dans la délivrance des documents et en la matière, les vendeurs de motos accusent la douane d’avancer à pas de tortue. “ Les vendeurs ne peuvent pas accuser la douane. Nous nous pouvons signer 1000 CMC par jour, mais si ce n’est pas le cas, c’est parce que certains vendeurs ne sont pas en règle vis-à-vis de nos services.

Et en pareille situation, nous ne nous engageons pas à signer les documents qu’ils nous soumettent ”, a rétorqué le chef de subdivision de la douane de Sya. Pour remédier à une certaine lenteur effective, celui-ci soutient qu’il faut une volonté politique et qu’eux, à leur niveau, ils mènent des concertations avec la direction régionale des Transports pour que les choses aillent plus vite. Par ailleurs, il appelle les usagers à comprendre les contrôles de routine effectués et à faire vérifier leurs documents par la douane. “ Cette opération a ouvert les yeux de nombreux usagers qui ont assailli nos locaux pour faire vérifier l’authenticité de leurs documents ”, a conclu M. Nana.

Kader Patrick KARANTAO (stkderonline@yahoo.fr)

Sidwaya

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