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Le village artisanal de Ouagadougou : Un creuset de l’artisanat africain

Publié le jeudi 30 octobre 2008 à 09h18min

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A la veille de l’ouverture de la onzième édition du Salon international de l’artisanat africain (SIAO), les artisans rivalisent de talents et de prouesses au Village artisanal de Ouagadougou pour les derniers réglages. Ceux qui doivent occuper le stand du Burkina entendent émerveiller le public avec leurs chefs d’œuvres. Pourvu que les visiteurs et acheteurs soient au rendez-vous, martèlent-ils.

Au village artisanal de Ouagadougou, accolé au site du SIAO, les préparatifs de la biennale de l’artisanat africain vont bon train. Les artisans rivalisent de talents et de prouesses dans la production des œuvres à la veille de l’ouverture de la fête. L’objectif, c’est d’être prêt le 31 Octobre et surtout d’avoir de belles œuvres à exposer. Dans ce village, 400 âmes vivent de l’artisanat et cela à travers 25 métiers artisanaux et artistiques. Teinture, bronze, instruments de musique, broderie, tissage, maroquinerie, coordonnerie, (…) tout y est présent. Chaque artiste exerce dans le domaine qu’il a choisi soit par passion, soit par héritage. Pinceaux, marteaux, autres objets de décoration, tout est soigneusement mis à profit.

Le centre marche ainsi depuis 2000, année de sa création. Les artisans qui y ont élu « bureau » remuent permanemment leurs méninges pour sortir des créatures artistiques nouvelles de qualité. Cela, pour vivre du fruit de leur labeur mais aussi pour faire plaisir au public connaisseur de l’art qui fera le déplacement de Ouagadougou. Ils font la fierté du Burkina et contribuent au rayonnement de la culture africaine. Ce qui fait du village artisanal de Ouagadougou « un creuset de promotion et de vente des produits artisanaux du Burkina » comme l’affirme Monsieur Abraham DIAO, responsable du service commercial du village.

Les artisans sont très occupés car ils en sont aux dernières touches et retouches sur les différentes créations. Entre deux coups de pinceaux, Seydou Ouédraogo de l’association Wend-la-mita des personnes handicapées, affirme attendre beaucoup de ce SIAO qui a atteint sa phase de maturité. Entouré de puzzles pour enfants, de tables décoratifs et bien d’autres nouvelles créations qu’il refuse de nous dévoiler, préférant en faire un scoop, il déclare que ce SIAO « sera plus intéressant que les autres éditions rien qu’à voir les décorations du site ». Et surtout que « les visiteurs commencent à se bousculer aux portes du site du salon mais aussi aux portes du village ». Les promesses également ne manquent pas. A quelques mètres de Seydou, Antoine Bambara, sculpteur, s’atèle à terminer un cadre de miroir. Il embouche aussi la même trompette. « Le SIAO sera intéressant cette année » se convainc-t-il. « Mais on attend surtout les acheteurs internationaux », ajoute-t-il l’air rassuré.

Vendre, oui, mais d’abord se faire des relations

Le SIAO, c’est aussi le temps de se frotter à d’autres artistes professionnels venus d’autres pays. La plupart des artistes comptent surtout étoffer leurs carnets d’adresses. Il faut se faire le maximum de bonnes relations qui peut-être plus tard seront rentables. Il ne faut pas tabler sur l’immédiat. Avec les relations, on peut se frayer d’autres chemins qui permettront sans doute de décrocher des marchés consistants soulignent ces artisans.

Le SIAO, c’est aussi un creuset d’intégration panafricaine. Gbédé N’Guessan Emile Auguste est l’exemple type de cette intégration. Venu sur invitation de son frère burkinabè Salif, il présentera des objets en tapisserie, sa spécialité. Déjà avant l’ouverture du salon, on retrouve ses objets d’art dans l’atelier de son hôte. Selon lui, le SIAO, c’est d’abord les relations. L’achat des œuvres vient ensuite car il faut bien vivre de son art. Mais la volonté de l’artiste de se faire plaisir n’est pas non plus à exclure. Déjà il ne manque pas de souligner et d’apprécier l’hospitalité burkinabè.

Pour la réussite de la manifestation et pour tirer profit de cette fête, l’administration du village a procédé à des réaménagements. Elle a fait un meilleur achalandage de la salle d’exposition vente. Pour Abraham DIAO, responsable commercial « le village artisanal est un espace de vente mais également de promotion de l’artisanat et des artisans eux-mêmes ». De ce fait, le thème du présent SIAO est plus qu’interpellateur. Depuis quatre ans, précise l’agent commercial, le VA s’est tourné vers l’extérieur afin de trouver d’autres circuits de distribution et d’élargir sa clientèle. Pour réussir ce pari, les premiers responsables du village sont régulièrement aux grandes foires et salons à travers le monde notamment à New York et Los Angeles. En retour il pense que les grands acheteurs professionnels de ces grandes manifestations seront à Ouagadougou pour des commandes importantes. Les artisans du village ainsi que leurs premiers responsables souhaitent vivement que des réflexions poussées sur la notion de circuits de distribution soient menées afin de ressortir la réalité et la complexité de cette notion.

L’artisanat africain et burkinabè en particulier doit conquérir le marché international. Forte de cette conviction, l’administration ‘’villageoise’’ a commencé les préparatifs depuis six mois. Cela a consisté en des séminaires de formations sur le design, la création…

Que ce soit dans la chaleur des ateliers, ou entre des coups de djembé, des pinceaux dans le batik, de la récupération de déchets plastiques pour transformer en objets utilitaires ou de décoration ; ou que ce soit encore dans les salles climatisées de l’administration du village, tous se disent prêts pour le 31 octobre. Le village promet au public des merveilles avec son stand pays qui représente le Burkina. La plupart des artistes ne pouvant prendre leur propre stand profiteront de ce stand pour présenter leurs produits.

Moussa DIALLO
Lefaso.net

P.-S.

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