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Commémoration du 27 octobre à Koudougou : Les Sankaristes entre soupirs et mobilisation de troupes

Publié le jeudi 30 octobre 2008 à 02h48min

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« Nous ne nous battons pas pour nous, mais plutôt pour l’avenir de notre pays ». C’est sous cette profession de foi, agrémentée de cris et de slogans révolutionnaires, que les militants et responsables de l’UPS et de l’UNIR/MS ont investi le flanc de la colline de Lattou abritant la tombe des militaires du Bataillon d’Intervention Aéroporté (BIA) de Koudougou commandé en son temps par le Capitaine Boukari Kaboré, communément appelé le Lion du Boulkiemdé.

Il s’agissait pour ces "pèlerins" de manifester leur compassion pour les familles et parents des disparus et de crier leur soif de justice. Pour le représentant de l’UPS, Ablassé Kabré, ce qui s’est déroulé à Koudougou le 27 octobre 1987 est impardonnable et ne saurait rester impuni.

De son côté, Me Bénéwindé Sankara a appelé les jeunes à prendre exemple sur le courage et la bravoure des suppliciés du BIA qui ont accepté de périr pour défendre leurs convictions.

De retour à Koudougou, la composante féminine de l’UNIR/MS s’est retrouvée au Centre d’accueil Abbé Pierre pour un séminaire de formation financé par la Fondation Konrad Adenauer et autour du thème : "La communication d’une femme leader politique".

Le but est d’élever le niveau de conscience politique et idéologique de ses militantes, de leur donner une éducation et des arguments nécessaires pour défendre les avis et convictions du parti. Les participantes, issues de neuf provinces, sont formées pour être, à leur tour, des formatrices. L’idée des initiateurs est d’étoffer l’assise sociale et d’avoir des militants et militantes de bon niveau, maîtrisant les jeux et enjeux électoraux.

Dans son allocution, le représentant de la Fondation, Sylvain Zinsou, tout en situant l’importance de la communication pour un parti politique, a dit qu’elle est comme le sang dans l’organisme.

Elle permet un fonctionnement performant des structures, une participation dynamique et effective des membres, évite ou atténue l’apparition des conflits et permet la mobilisation des énergies.

A noter que l’ouverture et la clôture ont été présidées par le président de l’UNIR/MS, Me Bénéwindé Sankara, qui a salué et remercié la Fondation Konrad Adenauer pour l’appui et le partenariat dont son parti bénéficie.

Cyrille Zoma


Deux questions à Me Bénéwindé Stanislas Sankara

L’ouverture de ce séminaire intervient ce 27 octobre, jour anniversaire du massacre des militaires du BIA. Cette coïncidence de date est-elle due à un hasard de calendrier où est-elle expressément voulue ?

• C’est expressément voulu. Nous avons choisi cette date qui devrait nous donner l’occasion de pouvoir déposer des fleurs sur la tombe des suppliciés de Koudougou, pour honorer leur mémoire ainsi que sur celle de tous ceux qui sont tombés le 27 octobre à Koudougou et ailleurs.

Rappelez-vous que le 15 octobre passé, nous étions déjà au cimetière de Dagnoën pour nous rappeler l’assassinat sauvage de Thomas Sankara et de ses compagnons. Aujourd’hui à Koudougou, nous avons voulu qu’ensemble, nous rappelions que ce qui a été fait ici est désapprouvé par la conscience humaine.

Ça nous amène au niveau de notre démarche politique à réaffirmer que la Révolution était venue pour donner et non pour retirer. A répéter que la démocratie c’est des valeurs. Redire notre position qu’il faut que le peuple renoue avec son passé historique. Voyez-vous les déclarations de Prince Johnson du Libéria confirment l’adage qui dit que le sorcier peut oublier mais la maman de l’enfant n’oublie jamais.

Justement avec la déclaration de Prince Johnson, avez-vous l’espoir que justice pourra se faire, parce que ça fait 21 ans que cette quête de justice se fait ?

• Moi, je n’ai jamais désespéré que cette justice se fera. 21 ans après, si Prince Johnson a trouvé nécessaire de parler, c’est qu’il y aura, espérons, d’autres Prince Johnson. La justice est comme le soleil, elle ne peut être cachée avec la main.

Les hommes peuvent passer mais la justice est universelle et éternelle. Ces révélations permettent à la communauté internationale de savoir que la Côte d’Ivoire avec le président Houphouët Boigny étaient impliqués. Que c’est Blaise Compaoré qui a commandé l’assassinat de son frère et ami Thomas Sankara.

Qu’il y avait des puissances étrangères qui étaient impliquées dans cet assassinat. Les choses, aujourd’hui, sont plus claires. L’autre étape, c’est qu’est-ce qu’on fait de ces déclarations.

Cyrille Zoma

L’Observateur Paalga

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