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Campagne électorale aux USA : The Financial Times joue la carte Obama

Publié le mercredi 29 octobre 2008 à 00h24min

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Plus que 6 jours et les deux candidats à la course à la Maison-Blanche vivront le jour le plus long de leur vie. Phrases assassines, sondages et meetings s’entrecroisent. Mais aussi les ralliements. Ainsi note-t-on que le Financial Times, le quotidien des affaires britanniques, a appelé à voter pour Barack Obama. Quand on sait que c’est la Bible financière pour certains (avec le Wall Street journal) on se demande si les jeux ne sont pas déjà faits. Mais attention !

Aux USA, la loi permet à tous médias (journal TV radio) d’avoir des tendances pour un candidat à un poste électif. De ce fait on connaît la "couleur" de chaînes de télé comme CBC, Fox News, CNN...

Et quand sous d’autres cieux on appelle la presse le 4e pouvoir, alors qu’elle n’en a pratiquement aucun, chez l’oncle Sam, on a souvent l’impression que c’est le premier pouvoir sinon le second, car avec sa Cour trop suprême, les 9 juges inamovibles régentent pratiquement l’Amérique.

Bob Woodward et Karl Bernestein, qui avaient poussé Richard Nixon à la démission, ont mis la presse américaine sur un piédestal du haut duquel, tel Big Brother, elle examine à la loupe faits et gestes de simples citoyens et de responsables politiques et administratifs. Et comme un juge, cette presse, toute-puissante, livre ses verdicts.

Alors, lorsque ces médias font chorus derrière un candidat à la présidentielle, forcément, ce n’est pas rien, et son effet d’entraînement n’est pas négligeable.

C’est ce phénomène qu’on observe depuis quelques semaines avec le champion démocrate Barack Obama. D’abord c’est le New York Times qui a appelé à jouer la carte du sénateur de l’Illinois suivi par The New Yorker dont l’éditorial du 13 octobre 2008 dit ceci :

"John Mc Cain et Barack Obama emploient le vocabulaire de la "réforme", mais seul le candidat démocrate a su présenter une vision pleinement développée, convaincante et rationnelle de ce qu’il entend faire...". On imagine que d’autres journaux tels Boston Obobe, Washington Post, et même The Economist qui est très lu outre Atlantique allaient donner des consignes de vote pour le candidat Noir.

Ce qui pourrait s’avérer et en attendant, Financial Times avec ses 1,3 millions de lecteurs dans le Monde vote Obama. "Le candidat démocrate a mené sa campagne superbement et est le bon choix, même si ses positions politiques mélangent du bon, du pas si bon et du carrément mauvais", lit-on dans ce grand quotidien britannique.

On le constate donc, la saison des appuis qui comptent a été lancée par la presse, relayée par de fortes personnalités, comme Oprah Winfrey, Collins Powell, le sénateur Kennedy...Cependant en dépit de ce soutien médiatique bruyant, et malgré la différence de points entre les deux qui oscille ces derniers jours entre 4 et 14 points, il faut se garder de tomber benoîtement dans un optimisme démesuré.

Pour tout dire, Barack Obama n’a pas encore gagné et il faut croire John Mc Cain lorsqu’il affirme que les "Americains veilleront très tard le 4 novembre tant le scrutin sera serré".

Certes Barack Obama a eu le soutien d’une grande électrice : la crise financière qui est venue booster sa campagne, mais un adversaire redoutable lui colle à la peau..., sa peau justement qui est NOIRE. Et plus le temps nous rapproche du jour "J", plus grandissants iront les appréhensions, la peur de voir ce candidat postracial échouer si près du but.

En effet, les Américains pratiquant le spoil system, qui stipule "qu’une seule goutte de sang noir dans votre sang, vous classe parmi les Noirs", ne connaissent pas le vocable de METIS, terme hybride qui signifie moitié-moitié. Barack Obama est Noir, même si sa mère est une américaine de l’Arkansas. D’où ces interrogations :

- Ce 4 novembre 2008, les Américains devant leurs machines à voter, voteront-ils comme l’annoncent les enquêtes d’opinion ?
- Les "Swings States", ces Etats qui dansent le yoyo jusqu’à la dernière minute, vibreront-ils à l’unisson derrière Obama ?
- Où vont aller les voix des Etats décisifs, notamment la Virginie, la Caroline du Nord, le Missouri, l’Ohio et le Nevada ?

Bref, une Amérique à 80% constituée de Blancs est-elle prête à avoir comme président un Noir et première Dame, une Noire ? Ils sont nombreux ceux qui retiennent leur souffle, à l’évocation de toutes ces interrogations.

Z. Dieudonné Zoungrana

L’Observateur Paalga

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