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Visite des entités de recherche scientifique et technologie : Tertius Zongo encourage les chercheurs burkinabè

Publié le dimanche 26 octobre 2008 à 23h41min

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Le Premier ministre burkinabè, Tertius Zongo a visité, vendredi 24 octobre 2008 à Ouagadougou, le Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST) ainsi que des structures y rattachées. L’occasion lui a été donnée d’apprécier le travail fait par les chercheurs et de leur apporter tous ses encouragements.

La communauté des chercheurs burkinabè et tout le personnel qui accompagne, assiste et soutient l’activité de recherche au Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST), ont accueilli vendredi 24 octobre 2008, à leur de travail, le Premier ministre, Tertius Zongo. Une visite ayant permis au chef du gouvernement et à ses collaborateurs, de toucher du doigt les réalités dans lesquelles travaillent les chercheurs. Tertius Zongo a d’abord eu un bref entretien et une tournée pour la présentation physique de la délégation générale du CNRST. Il a également visité des réalisations scientifiques et technologiques. Le clou de la visite a été l’assemblée générale extraordinaire à la station de recherche de Kamboinsé au cours de laquelle le Premier ministre a échangé directement avec les chercheurs. C’est au cours de cette rencontre que le délégué général (D-G) du CNRST, Basile Guissou a dit haut et fort sa satisfaction et celle de ses collaborateurs d’accueillir le Premier ministre.

Pour M. Guissou, le CNRST avait besoin de ce geste et de démonstration d’intérêt et le soutien des premiers responsables du pays. L’occasion faisant le larron, le DG a étalé “les conditions de plus en plus difficiles et incompréhensibles” dans lesquelles travaillent les chercheurs. Il s’agit, selon lui, des blocages à divers niveaux : projet de loi d’orientation de la recherche scientifique au Burkina Faso, adoption des statuts en conseil des ministres, etc. Basile Guissou a déploré “l’oubli inexplicable des travailleurs du CNRST dans le décret n°2004-398 portant régime indemnitaire applicable aux agents des établissements publics de l’Etat”. En effet, selon le premier responsable du CNRST, le personnel de soutien de la structure, n’a ni prime, ni aucun avantage matériel.

Pire, “des agents avec les mêmes qualifications exécutant les mêmes tâches ont des salaires différents selon leur ministère d’origine”. A entendre le professeur Guissou, les recrutements de nouveaux chercheurs se font au compte-gouttes, alors que la retraite des anciens approche à grands pas. Il a également souligné l’oubli du salaire de certains agents dans le budget 2008 du CNRST. Toute chose qui oblige le centre à “détourner” l’argent public pour éviter de licencier ce personnel indispensable au bon fonctionnement administratif et à la réalisation des missions du CNRST. Au regard de ces préoccupations (non exhaustives) les chercheurs ont au cours des échanges, montré leurs angoisses, leurs inquiétudes face aux questions existentielles qu’ils se posent.

Des résultats concrets et appréciables

De l’avis du délégué général du CNRST, sa structure a apporté des réponses “concrètes et performantes” dans les domaines de la recherche où l’Etat voulait des réponses scientifique attestés et confirmées pour résoudre les problèmes du développement au Burkina Faso. Il en veut pour preuve, la mise au point par la recherche d’une dizaine de variétés de semences améliorées ou d’aliments composés pour bétail à partir de produits locaux...

En outre, grâce au CNRST, des solutions existent pour réduire la pénibilité du travail des paysans pour une mécanisation “peu coûteuse”. “En médecine et pharmacopée, des phyto-médicaments efficaces et éprouvés sont mis en vente et contribuent à la santé des populations. L’unité de productions de médicaments (gélules et comprimés) est aux normes internationales tout comme le personnel”, a ajouté le Pr Guissou. Pour lui, le Centre national de la recherche scientifique et technologique rivalise avec les plus grandes structures de recherche du monde et arrive à s’imposer. “Ce n’est pas par hasard que des firmes comme Monsanto ou Syngeta viennent proposer leur partenariat avec le CNRST sur le coton. Nous avons la meilleure fibre d’Afrique grâce à la recherche”, a-t-il précisé. La visite des œuvres des chercheurs a permis au Premier ministre de se rendre compte de l’immense potentialité du CNRST. Tertius Zongo s’est dit satisfait du travail de qualité abattu par les chercheurs. Il les a encouragés à aller de l’avant.

Le chef du gouvernement a reconnu la nécessité d’appuyer la recherche scientifique et technologique au Burkina Faso. Pour lui, cet appui doit être l’affaire de tous. A propos de difficultés des travailleurs du CNRST, le Premier ministre affirme qu’elles incombent pour la plupart, à la défaillance de certains agents de l’administration financière du centre. “Il faut aussi que les chercheurs sachent ce qu’ils veulent et se battent pour cela”, a-t-il soutenu. Le ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche, scientifique (MESSRS) Joseph Paré, qui accompagnait le chef du gouvernement, abordera dans le même sens. Le ministre Paré a souhaité que des initiatives viennent des chercheurs eux-mêmes. Concernant par exemple, les voyages d’études, le MESSRS exhorte les chercheurs à inscrire cela dans leur budget annuel de fonctionnement.

Le CNRST et ses quatre instituts

Le Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST) assure la coordination et le contrôle de l’ensemble des activités et des structures nationales ou étrangères opérant sur le territoire burkinabè en matière de recherche scientifique et technologique. Le CNRST est un établissement public d’Etat à caractère scientifique, culturel et technique (EPSCT). L’exécution de programmes de recherche se fait à travers quatre instituts spécialisés. Il s’agit d’abord de l’institut des sciences des sociétés (INSS) dont l’une des missions est de concevoir et d’exécuter des programmes de recherche dans différents domaines des sciences sociales et humaines. Ensuite, l’Institut de l’environnement et de recherches agricoles (INERA), chargé des études et recherches agricoles et environnementales.

Le troisième est l’institut de recherche en sciences appliquées et technologie (IRSAT) qui a pour mission de contribuer à définir, élaborer et mettre en œuvre la politique nationale en matière de recherche-développement. Il exécute des programmes de recherche dans les domaines des substances naturelles, de l’énergie, des technologies alimentaires et de la mécanisation. Enfin, l’Institut de recherche en science de la santé (IRSS) qui a pour mission, entre autres, de mener des recherches qui puissent apporter des solutions aux problèmes prioritaires de santé, de valoriser et diffuser les résultats de la recherche. Tous ces Instituts ont montré et démontré au Premier ministre lors de sa visite, ceux dont ils sont capables dans le domaine de la recherche au Burkina Faso. En effet, au cours des visites des stands d’exposition à la station de recherche de Kamboïnsé, Tertius Zongo a assisté et a même participé à des séances de démonstration.

Alban KINI (alban_kini@yahoo.fr)

Sidwaya

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