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Coton génétiquement modifié : Le ministre de l’Environnement s’assure du respect des normes de production

Publié le mercredi 22 octobre 2008 à 01h03min

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Le DG de la SOFITEX a présenté les espoirs

Le ministre de l’Environnement et du Cadre de vie, Salifou Sawadogo, a effectué du 18 au 19 octobre 2008, une visite d’inspection sur des parcelles d’expérimentation du coton transgénique à Boni et le complexe Bobo III de la SOFITEX à Bobo-Dioulasso. Accompagné de la directrice de l’Agence nationale de biosécurité (ANB) Zourata Lompo, le ministre est allé s’imprégner des mesures prises pour éliminer les risques potentiels liés au développement des biotechnologies.

L’Etat burkinabè, faut-il le rappeler, s’est engagé en 2003, date de l’introduction des essais de culture de coton transgénique, dans l’utilisation des Organismes génétiquement modifiés (OGM) dans l’agriculture. L’objectif de départ est de permettre aux producteurs de bénéficier des opportunités offertes par la biotechnologie moderne tout en respectant les dispositions sur la prévention des risques potentiels inhérents. La sortie du ministre de l’Environnement s’inscrit dans cette optique. C’est par la ferme de multiplication semencière et d’expérimentation agronomiques de la Société nationale des fibres textiles dans la commune rurale de Boni, à quelques kilomètres de Houndé que Salifou Sawadogo a entamé sa visite en compagnie du directeur général de la SOFITEX, Célestin Tiraogo Tiendrébéogo, du secrétaire général du gouvernement Adrien Koné et des autorités provinciales du Tuy.

La ferme semencière de Boni, créée en 1965, s’étend sur 103 hectares dont 65 exploités pour la production de semences de coton, de céréales, de plantes fouragères et pour la production animale. Sur cette superficie, la culture du coton transgénique est dominant, soit 30 hectares, 8 hectares consacrés au coton conventionnel et le reste pour les autres spéculations. Selon les explications du DG de la SOFITEX et du responsable de la ferme Siaka Samaké, les semences de coton BT résistent aux attaques des chenilles, aux insectes piqueurs ou suceurs très redoutés. Cela confirme déjà certains avantages liés à l’introduction du coton BT : gain de productivité, protection contre les attaques parasitaires, faible utilisation des insecticides. En revanche, sur la parcelle du coton conventionnel FK37, la situation des plantes est tout autre.

Malgré un traitement phytosanitaire, les attaques des chenilles sont manifestes, ce qui du coup, représente un manque à gagner au niveau de la production selon les techniciens. Les prévisions de production sont de 1,9 tonne à l’hectare contre 2 tonnes sur la parcelle transgénique. Après Boni, la délégation ministérielle s’est intéressée aux exploitations des producteurs de la région cotonnière de Houndé l’un des bastions de la culture du coton au Faso. Dans cette zone, 2 000 hectares de coton génétiquement modifié sont emblavés et sur près de 500 des 25 000 producteurs, on cultive le coton BT. Elie Gnoumou, producteur depuis plus de 20 ans de coton, est confronté aux ravages des chenilles sur ses 6 hectares de coton conventionnel sur lesquels il a appliqué six traitements phytosanitaires.

Sa parcelle de coton BT ne lui pose aucun problème et le producteur de relever le bon rendement de son coton transgénique. Au siège de l’Union des producteurs de coton du Tuy, le choix de notre pays de s’investir dans la culture du coton BT a été salué. Ce d’autant que selon les intervenants, l’utilisation massive des insecticides constitue une grave menace sur l’environnement et particulièrement les forêts dont regorge cette province. Le chef du département de l’Environnement saisira l’occasion pour expliquer le bien fondé de ce choix. Face à l’accueil favorable du CGM par les producteurs, il présage l’intensification de la production la campagne 2009-2010. A l’étape de Bobo-Dioulasso, le ministre de l’Environnement a visité le travail de très haute technicité effectué par des chercheurs au Centre de sélection variétale du complexe Bobo III de la SOFITEX.

Ce lieu est l’anti-chambre des expérimentations en milieu ouvert, où les variétés locales de coton sont croisées avec les variétés transgéniques de la firme Monsanto. Madame Kargougou Esther, chef du laboratoire et le DG de la SOFITEX, ont assuré le ministre que les chercheurs travaillent à mettre au point des semences transgéniques à base des variétés locales et que notre pays ne sera pas dépendant des firmes multinationales. Les chercheurs et les commerciaux de la SOFITEX ont aussi donné un éclairage sur quelques risques du CGM. Tout est mis en œuvre pour éviter les contaminations redoutées aux autres plantes non OGM et il n’y a aucune discrimination à l’endroit du CGM sur le marché international, à en croire Célestin Tiendrebeogo.

A l’issue de la visite, le ministre qui a dit être venu pour voir si les normes de qualité sont suffisamment respectées, a soutenu que le travail abattu par les ingénieurs à la SOFITEX et dans les autres zones cotonnières est encourageant. Dans la foulée, il a annoncé l’installation d’un laboratoire de suivi du coton BT, à vocation sous-régionale, pour permettre un respect de la réglementation, très stricte en la matière. Réagissant aux critiques anti-OGM, Salifou Sawadogo, a affirmé que “le Burkina Faso est suffisamment responsable, et le gouvernement en autorisant l’introduction du CGM, a pris les dispositions techniques, juridiques, administratives pour le suivi”. Le ministre n’a pas occulté les interrogations liées aux OGM. “Il y a des risques, mais nous travaillons à mettre en relief les aspects bénéfiques qui sont plus importants”, a-t-il conclu.

Kader Patrick KARANTAO

Sidwaya

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