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Edition au Burkina : Lettre ouverte au ministre Mahamoudou Ouédraogo

Publié le mercredi 30 juin 2004 à 07h16min

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M. Mahamoudou Ouédraogo a d’abord été pour les Burkinabè, un grand journaliste, un présentateur talentueux du journal télévisé. On se rappelle bien cette façon particulière qu’il avait de terminer son journal et qui jusqu’à maintenant, semble avoir marqué de nombreux journalistes (qui essaient, sans jamais l’égaler, d’imiter "le maître").

Le journaliste qu’il a été (est), a montré qu’il avait de l’amour pour ce qu’il faisait et surtout qu’il avait de la culture.

Voici donc cet homme de culture qui se retrouve à la tête du ministère de la Culture et plus tard, de la Culture et du Tourisme (l’homme ayant montré qu’il avait des idées, beaucoup d’idées géniales, innovantes et novatrices). Assurément, le Burkina Faso a un ministre de la Culture qui est à la hauteur de son sujet.

L’arrivée de M. Mahamoudou Ouédraogo à la tête du ministère de la Culture a entraîné ce que d’aucuns n’hésiteront pas à qualifier de révolution dans ce département. Et les Burkinabè ont accueilli l’honneur qu’on lui a fait en le désignant. "meilleur ministre de la Culture de l’année" comme légitimement mérité. C’est dire que même au-delà de nos frontières, des observateurs avisés ont remarqué le travail colossal qu’accomplit M. le ministre de la Culture sur cette terre du Faso qu’il aime.

En tout cas sur le terrain de la culture, les faits sont là, palpables, remarqués et remarquables. M. Ouédraogo a ouvert de nombreux chantiers où l’on voit "la terre s’ajouter à la terre" (Pacéré Titinga Frédéric) chaque jour ; M. Ouédraogo est un "architecte de la culture" : il y a une véritable promotion des artistes et des artisans, il y a la création de nombreux cadres et structures, forges de notre culture (des musées, des ensembles artistiques nationaux, la restauration du patrimoine ancestral, des conférences, le cinéma, le PSIC, le CENASA, le théâtre...).

L’œuvre est immense et admirable et l’ouvrier a du talent. Reconnaissons-le, le ministre Ouédraogo est un technocrate compétent et efficace, il a une véritable passion pour ce qu’il fait et sait trouver les moyens de faire ce qu’il veut faire.

Cependant M. le ministre permettez-moi de vous poser une question : qu’avez-vous fait pour les écrivains et pour vous-même (puisque vous êtes un écrivain...) ? Nous entrons là dans une véritable zone qui apparaît comme le maillon faible de votre politique culturelle admirable. M. le ministre qu’avez-vous fait pour l’édition, pour la production des écrivains burkinabè ? Nous avons des imprimeries au Faso mais pour ce qui est de l’édition (du livre) l’Etat doit, à notre avis, s’investir directement (sous nos cieux). Nous vous posons cette question parce que nous nous sommes essayés à la publication d’œuvres et cela nous l’avons fait à compte d’auteur (à nos frais) il y a quelques années et nous y avons laissé "beaucoup de plumes" à tel point qu’aujourd’hui "notre plume est cassée".

Nous nous sommes permis cette observation parce que nous savons que vous êtes un homme tolérant ayant une très grande ouverture d’esprit. Nous ne souhaitons pas que notre propos soit perçu comme "un crime de lèse-majesté". Pour terminer, nous nous permettons cette appréciation d’enseignant pour ce que vous faites : "C’est très bien mais peut mieux faire" d’autant plus que pour les Burkinabè (autre gentilé) et pour la sagesse moaga "l’homme peut être 9 mais jamais 10".

Tamini S. Dieudonné - Professeur

Tel : 76 67 96 05

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