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ELECTIONS EN COTE D’IVOIRE : Longue est encore la route

Publié le dimanche 19 octobre 2008 à 23h44min

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Guillaume Soro et Laurent Gbagbo.

Chaque fois que l’on croit atteindre le bout du tunnel, un obstacle surgit. C’est ainsi que, telle la ligne d’horizon, les élections ivoiriennes s’éloignent dès que la date fixée pour leur tenue approche. Le dernier acte en date qui pourrait bloquer une fois de plus la longue et difficile marche vers les élections et partant la paix définitive en Côte d’Ivoire, c’est la grève des agents des centres de collecte érigés dans le cadre des opérations d’identification et de recensement. Ils réclament 1 million de F CFA par mois, salaire, prime de transport et restauration réunis. Leurs propositions peuvent paraître exorbitantes.

Mais, est-ce leur faute si, en les recrutant, aucune clause claire n’a été définie par leurs employeurs, en matière de traitement pécuniaire ? Question : pour une étape aussi cruciale du processus électoral, devait-on agir avec autant de légèreté ? C’est dire combien la situation actuelle reflète la mauvaise foi et la légèreté d’ensemble des acteurs politiques ivoiriens. Alors que le discours officiel est d’exhorter les populations à se faire recenser, dans l’ombre, tout est fait pour semer le doute dans les esprits. Résultat, la Côte d’Ivoire, malgré les nombreux symboles obtenus après les Accords politiques de Ouagadougou (APO), demeure dans une précarité socio-politique qui ne dit pas son nom. De report en report, l’élection présidentielle qui doit réinstaurer un climat de stabilité et de confiance retrouvées en Côte d’Ivoire, prend la forme d’un gros... éléphant blanc. Le drame est que les autorités actuelles, chef de l’Etat et Premier ministre qui ont l’entière responsabilité de l’organisation du scrutin, semblent se complaire dans ce jeu trouble.

Dans un passé pas très lointain, ce sont les audiences foraines qui avaient été prises en otage pour des raisons égoïstes et très personnelles. Et cela avait contribué au premier report de la présidentielle. C’est au tour de l’identification et du recensement de connaître un coup de frein. Face à ces retards causés à dessein, pourrait-on dire, sans risque de se tromper, que des élections se tiendront incessamment en Côte d’Ivoire ? Rien n’est moins sûr. Sauf si les acteurs politiques nous prouvent le contraire. Du reste, autant on comprendrait plus facilement que des manoeuvres de politiciens menacent les élections, autant on ne peut que déplorer ces manquements liés aux aspects techniques.

Surtout que ce processus électoral si proche et en même temps si loin devra tout de même coûter la soixantaine de milliards de nos francs à la Côte d’Ivoire. Pourtant, les hommes politiques, y compris le chef d’Etat, font campagne et disent aux populations d’aller se faire recenser ! Chez qui doivent-elles le faire, vu que les agents recenseurs qui semblent avoir subitement découvert qu’ils sont grugés, sont devenus des agents censeurs ? Tous ces soubresauts comptabilisés, compteront encore dans la balance et pourraient encore constituer la cause d’un autre report de la présidentielle, appelée à inaugurer l’ère d’un nouveau pouvoir légal et légitime en Côte d’Ivoire.

Par Morin YAMONGBE

Le Pays

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