Cette année, c’est la commune rurale de Poa dans le Boulkiemdé qui a abrité la cérémonie de lancement de la campagne de vaccination contre la pseudo-peste aviaire, autrement appelée maladie du New castle. Le choix de Poa pour donner le top de départ de cette campagne qui a lieu le samedi 18 octobre n’est pas le fait du hasard. La province du Boulkiemdé, plus particulièrement la commune de Poa, se positionne comme le numéro un national avec 17% de l’effectif total en matière d’aviculture. La célébration de la fête du poulet, dans cette partie du Burkina, chaque année, témoigne de l’importance de cette activité dans la vie de ses habitants.

C’est le ministre des Ressources animales, Sékou Bâ, accompagné de son collègue de l’Enseignement technique et professionnel, Maxime Somé, qui a présidé la cérémonie de lancement de la campagne de vaccination de 2008-2009 contre la pseudo-peste aviaire. Selon Sekou Bâ, le gouvernement entend s’attaquer à bras le corps à cette maladie dont les conséquences socioéconomiques sont désastreuses. Chaque année, elle décime près de 80% des effectifs du cheptel national évalué à environ 35 millions de têtes constituées de poules, pintades, canards, pigeons, dindons.
La campagne précédente a permis de vacciner environ 7 millions de volailles dans la région du Centre-Ouest. La présente campagne devrait permettre de faire mieux, l’objectif étant de vacciner au moins 8 millions de têtes dans la région du Centre-Ouest. La commune rurale de Poa, a quant à elle, enregistré lors de la dernière campagne, un taux de couverture vaccinale de 72%.

Le défi majeur de cette campagne est non seulement de favoriser l’amélioration de la qualité des productions mais aussi de permettre le respect des normes sanitaires en matière d’aviculture. Etant donné que l’aviculture traditionnelle constitue un enjeu majeur au Burkina Faso, il est nécessaire de l’améliorer surtout à travers la qualité de l’habitat. En effet, les animaux mal logés (promiscuité) sont vulnérables aux épizooties. En plus de l’habitat, il y a également l’alimentation et l’hygiène qu’il faut améliorer. De ce fait, le ministère des Ressources animales, selon son premier responsable, va engager une réflexion dans un bref délai sur la possibilité de fournir des rations alimentaires à faible coût, destinés aux volailles traditionnelles pour accélérer leur croissance. Le gouvernement attache beaucoup d’intérêt aux élevages à cycle court, facteur de réduction de la pauvreté et d’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations. Ainsi, le Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP) et le plan d’action du Programme d’investissement du secteur de l’élevage accordent une place de choix à l’élevage.

Le gouvernement, avec l’aide des partenaires (Chine Taïwan) a pris l’engagement de former et d’installer 100 aviculteurs modèles dans quatre régions du pays. 25 aviculteurs du Centre-Ouest bénéficieront de cet appui.
Le ministre Sékou Bâ a également annoncé la mise en place dans les années à venir, d’abattoirs de volailles à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso en collaboration avec le Projet d’appui aux filières agro-sylvo-pastorales (PAFASP). Toute chose qui permettra d’assurer la liaison entre la production et le marché au niveau national et sous-régional.

A l’issue de la cérémonie de lancement de la campagne de vaccination contre la maladie, les vulgarisateurs villageois appelés les VVV ou les trois V, ont reçu des prix constitués de vélos et de glaciaires pour leur permettre de mieux accomplir leurs missions. Parmi ses VVV, figure une femme, à savoir Agathe Sanou qui s’est illustrée par son engagement dans cette lutte contre la pseudo-peste aviaire. Mais le meilleur VVV est sans nul doute, Adama Bassaoulé de Fara dans les Balé qui a vacciné seul, 57 000 volailles.

Fatouma Sophie OUATTARA

Sidwaya