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Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté : Langage de vérité entre le Burkina et ses partenaires

Publié le dimanche 19 octobre 2008 à 23h42min

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Le Burkina a choisi la journée du 17 octobre, celle du refus de la misère, pour examiner à mi-parcours la revue conjointe du Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP) et le cadre général d’organisation des appuis budgétaires en soutien au CSLP. Nos autorités et les partenaires techniques et financiers (PTF) se sont retrouvés pour, entre autres, mesurer l’état d’avancement des mesures et actions du programme d’actions prioritaires du CSLP de l’année en cours. C’était sous la présidence du Premier ministre, Tertius Zongo.

Il est inutile de dire que la pauvreté frappe durement nos pays et qu’avec les secousses économiques, la croissance n’est pas à l’ordre du jour.

Mais ce n’est pas parce que la situation est peu reluisante qu’il faut pour autant baisser les bras. C’est la raison pour laquelle le Burkina a imaginé un cartel avec ses partenaires techniques et financiers, le Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté.

Et périodiquement, il y a une rencontre d’évaluation de l’année en cours et l’adoption d’une nouvelle matrice. Celle qui est d’actualité couvre la période 2008-2010.

Pour ce qui est de l’année en cours, il ressort que malgré le contexte économique international complexe, la croissance de notre PIB pourrait augmenter pour s’établir à 4,5% contre 3,5 en 2007. Cependant, on peut s’inquiéter de l’impact de ses politiques économiques sur la réduction de la pauvreté.

Cela est d’autant plus effrayant que l’incidence de la pauvreté, elle, pourrait augmenter de 2 points en passant de 42,6% à 44,5%. Cela dénote que l’avancée de la pauvreté dans notre pays devient préoccupante. Dans un tel cas de figure, on est en droit de se demander si effectivement les subventions censées aider les couches les plus démunies ne contribuent pas à renforcer les inégalités dans la distribution des revenus de la croissance.

A ce propos, l’ambassadeur du Danemark, Mogens Pedersen, estime que la lutte contre la pauvreté doit être étroitement liée à la bonne gouvernance économique. Et là, malgré les efforts fournis par le gouvernement Tertius, des défis restent à relever comme la gestion des marchés publics et la réforme du système judiciaire.

Les partenaires technique et financiers (PTF) ne sont pas passés par 4 chemins pour mettre le doigt sur la plaie. S’ils sont satisfaits des réalisations qui ont eu lieu en 2008, ils ont jugé trop floues, les perspectives pour 2010. En saluant l’accès des pauvres aux services sociaux de base (gratuité des ARV, accès à l’école, baisse du tarif de l’eau) ils ont constaté un manque de communication envers les populations, ce qui limite les effets. Il y a donc nécessité de mettre en place un contrôle et un suivi de l’application de ces mesures.

Là où les PTF sont plus critiques, c’est au niveau de l’élargissement des opportunités en matière d’emploi et d’activités génératrices de revenus. « Au-delà des mesures politiques publiques, il apparaît clairement que les outils manquent pour permettre de mesurer réellement leur efficacité », ont-ils signifié. Ils ont enfin regretté la non-publication du rapport de la Cour des comptes. Celui de 2006-2007 n’étant pas encore dispo.

Dans un talk-show, sous forme de réponse, le Premier ministre s’est félicité de la dynamique du CSLP et du cadre général d’organisation des appuis budgétaires en soutien au CSLP en ce qu’il oblige à rendre compte de ce de quoi il est fait. Mais il fait direct en soulignant que le Burkina a élaboré un plan pour l’atteinte de certains objectifs et qu’aucun partenaire n’a daigné financer.

Ensuite, pour ce qui est de la justice, il reconnaît que tout n’est pas encore parfait, mais il refuse que l’on perde de vue les efforts fournis. Il en va de même pour la passation des marchés publics où « le Burkina est l’un des rares pays où la société civile, le privé et l’Etat siègent dans la commission avec, pour chacun, une proportion de 1/3 de voix ». Dans son mémoire en défense, il semblait dire aux PTF « vous avez soulevé des préoccupations, mais je refuse que l’on balaie du revers de la main tous les efforts que nous abattons ».

Kader Traoré

L’Observateur Paalga

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