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Sankarisme : La nébuleuse

Publié le vendredi 17 octobre 2008 à 09h50min

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Dire du Sankarisme qu’il est une nébuleuse, n’est pas lui faire un procès d’intentions tant le concept tarde à avoir du contenu et dans la réalité ambiante, ressemble plutôt à un fourre tout. C’est donc tout naturellement qu’on interpelle ceux qui s’en réclament pour une clarification.

Au point où en sont les choses c’est même une question de salubrité publique. En effet, depuis la mort du président Thomas SANKARA le 15 octobre 1987, son nom a donné des idées à des opportunistes de tous poils, qui ont fait germer tous azimuts des partis politiques, des associations et autres ONG dont les pratiques sont aux antipodes des idéaux de leur prétendu père spirituel. Les professions de foi se sont vite heurtées aux appétits et aux chocs des intérêts personnels vidant le combat de tout son intérêt et laissant un Sankarisme sans âme.

Aujourd’hui, aux vues des tribulations du milieu sankariste, certains « disciples » de Thomas SANKARA, avec du recul, ne montent plus sur leurs grands chevaux quand on leur dit qu’ils se sont laissés prendre au piège par des personnes de peu de foi. Tels de véritables nécrophages, beaucoup ont saisi la disparition du président du CNR comme une aubaine pour se faire une place au soleil dans ce monde où l’opportunisme de mauvais aloi tend à nourrir son homme. C’est dire si le mal qui ronge le milieu est congénital.

Sur le terrain politique, les empoignades entre leaders de partis sont monnaie courante. En effet, dès l’aube de la renaissance démocratique du Burkina Faso avec Blaise COMPAORE, on en a vus se donner en spectacle, en se « déchirant » pour 15 millions offerts par la veuve SANKARA, suite à un « pèlerinage » qu’ils ont effectué auprès d’elle en France. Des Sankaristes qui s’étripent pour de l’argent, avouez que cela fait désordre. Quand sait l’altruisme dont la révolution était porteuse, on ne peut que crier à la trahison de l’idéal de l’homme qui l’incarnait et par conséquent l’esprit du combat que ses héritiers prétendent défendre. Conséquence de cette chienlit congénitale, les divisions vont s’exacerber à chaque tournant de l’histoire suscitant notamment des « appétits présidentielles » insoupçonnés, parce que ne se fondant sur aucune légitimité.

En sus des partis comme la CPS et le MTP, plusieurs autres partis sankaristes verront alors le jour notamment le FFS, l’UNIR/MS et bien d’autres. En effet, au jour d’aujourd’hui, nul ne peut dresser une liste exhaustive des formations politiques de cette obédience sans encourir le courroux de certains qu’on ne manquerait pas d’omettre. De multiples tentatives d’unification vont laisser espérer les militants pour finalement faire flop tant l’instinct de préservation de son leadership est tenace chez chaque responsable de parti. Récemment encore on en a eu une démonstration avec l’UPS qui a vu le jour douloureusement pour se voir dans le même élan reniée par des responsables d’une de ses composantes. Ils ont tout simplement ressuscité leur parti, le FFS.

Pourtant, si on s’accorde à dire que le sankarisme est la défense des idéaux du président SANKARA, on s’explique difficilement cette floraison de partis sankaristes, surtout qu’ils ne se font pas de cadeaux.
Le summum de la mésentente sera atteint en 2005 lorsqu’il s’est agit de choisir un candidat sankariste pour les élections présidentielles de Novembre. Faute d’entente et de consensus sur ce choix, Me SANKARA, Norbert TIENDREBEOGO et Nayabtigoungou CONGO KABORE, … prendront la ligne de départ, avec à la clé les résultats lamentables qu’on connaît et qui sont, ne leur en déplaise, à la hauteur de leur petitesse politique sur le terrain.

La récente « guerre froide », pour ne pas dire chaude que se livrent Norbert TIENDREBEOGO (FFS) et son héritier, Nestor BASSIERE (UPS) aura fini par convaincre même les incrédules que l’unité des sankaristes ou un cadre unitaire pour les Sankaristes a encore du chemin pour se formaliser. Bien pire, on est en droit de penser que cela relève de la chimère, puisque certains sankaristes ne s’offusquent pas de théoriser sur la nécessité du pluralisme dans le mouvement. Comment dans un tel contexte ne pas dire qu’avec les Sankaristes, c’est l’assertion selon laquelle « les hommes politiques sont là pour régler les problèmes que l’on n’aurait pas s’il n’y avait pas de politiciens » ?

Sur le plan international, les associations et autres ONG « étiquetées Thomas SANKARA » ne feront pas mieux que les partis politiques nationaux. Elles ne servent d’ailleurs qu’à mener des campagnes dont le but ultime n’est autre que la récolte de fonds dont les destinations restent inconnues des non initiés. La célébration du 20ème anniversaire de la disparition du président SANKARA, cette année, l’aura largement montré. Le sankarisme est tout simplement une parfaite nébuleuse dans laquelle et grâce à laquelle certains se font du beurre en toute impunité ; un véritable fonds de commerce.

Et si c’est Me Sankara qui avait raison !

A voir certains Sankaristes vitupérer contre le régime qu’ils disent "corrompu" de Blaise COMPAORE, on leur donnerait le bon Dieu sans confession tant leurs prestations frisent la perfection avec tous les tremolos qu’il faut, même si dans le même temps ils se contentent de lieux communs et de raccourcis. Et pourtant, ces chevaliers sans peur et sans reproches, ne sont pas exempts de toute critique, eux dont la vie professionnelle et sociale tout simplement, est jalonnée de manquements graves à l’éthique et à la déontologie de leur métier voire aux règles élémentaires de vie en commun. Parmi ces Janus qui peuplent la galaxie sankariste, Maître SANKARA tranche du lot, avec les multiples casseroles qu’il traîne et qui nous martyrisent cruellement les oreilles, lui et ses victimes qui n’ont de cesse de lui réclamer leur dû à travers des écrits où la colère le dispute à la frustration, ne manquant aucune occasion pour se rappeler à notre bon souvenir.

C’est que, le monsieur s’est "spécialisé" dans la rétention des fonds alloués aux travailleurs déflatés par suite de la liquidation de leur entreprise. Premières victimes du sieur, les ex-travailleurs de l’ex RNTC-X9 qui courent depuis plus d’une décennie derrière les millions (plus d’une cinquantaine) que Me SANKARA leur doit. Nous nous sommes largement fait l’écho de cette affaire de laquelle on retiendra qu’au motif qu’ils avaient refusé d’obéir à un mot d’ordre de grève, 35 travailleurs de cette société ont vu leurs droits légaux "confisqués" pour ne pas dire détournés par Me SANKARA, de connivence avec des « délégués du personnel », dont la plupart se retrouvent, curieusement dans des instances de son parti.

Au lieu de parti on devrait plutôt parler d’association de malfaiteurs car pour un mélange de genres on peut difficilement faire plus d’autant plus que la loi interdit formellement ce type de connivence. A preuve, ni les tentatives de règlement à l’amiable, ni les supplications des pauvres travailleurs réduits à une vie miséreuse, encore moins celles des ayants droits de certains d’entre eux qui ne sont plus de ce monde, ni les décisions de justice qui le somment de rendre leurs droits aux travailleurs, n’ont pu le faire fléchir. « Droit comme un tec de Pabré », l’homme brave les éléments avec une désinvolture qui accrédite les thèses selon lesquelles notre justice a vraiment des choses à se reprocher et que notre démocratie a encore du chemin à faire pour prétendre maîtriser sa raison d’être. Si on voulait la preuve que dans ce pays il y avait deux justices, cette affaire en est une parfaite illustration. Ayant pris goût à la chose, puisque la justice est restée amorphe face à son forfait, l’avocat des causes injustes a récidivé en "bouffant" cette fois-ci l’argent des travailleurs de l’ex Faso-Fani.

Dans une lettre ouverte publiée par notre confrère Sidwaya, ceux-ci se sont plaint bruyamment sans que leur doléance ne rencontre d’écho favorable, du moins pour l’instant. Du coup, on se prend à se demander si le statut d’opposant de Me SANKARA lui confère une certaine impunité. En effet, les faits sont tellement clairs et parlants que l’on peut parler quasiment de flagrant délit. Hélas, nos juges ne semblent pas l’entendre de cette oreille, et des familles entières sont dans la désolation à cause d’un individu dont la cupidité n’a d’égal que le cynisme. Il vous souviendra, en effet, que nonobstant ces sales affaires qu’il traîne, Me SANKARA a le culot de s’ériger en donneur de leçons, comme pour dire qu’il n’avait que faire de la morale.

Le fait est tellement flagrant et révoltant qu’on en est à se demander si ce n’est pas lui qui a raison et que nous avions tous tout faux de croire que le sankarisme rime avec intégrité ! La question vaut son pesant d’or et devrait autoriser à pousser davantage la réflexion et ne pas s’en tenir uniquement aux aprioris. En effet, en matière d’intégrité on a tellement donné à la Révolution et aux révolutionnaires le bon Dieu sans confession qu’on se demande aujourd’hui si on n’a pas été trop vite en besogne et par conséquent fait fausse route. En effet, si on est d’avis que sous la Révolution l’intégrité était magnifiée, on se rappelle aussi que sous cette même Révolution des brebis galeuses avaient été prises la main dans le sac. On se rappelle aussi que certains CDR avaient brillé beaucoup plus par leurs exactions que par leur attachement aux intérêts du peuple. N’est pas tout cela, ou n’y a-t-il pas de tout cela dans le Sankarisme ?

Une évidence-même, en réalité, mais qu’on accepte difficilement tant on a voulu tout en rose pour que la réalité corresponde au rêve. Mais voilà, Me SANKARA n’en a cure et comme la cruche ou la corde dans la fable qui finissent par casser, à trop flirter avec la ligne rouge il a fini par la franchir, dévoilant ainsi dans son horrible nudité le Sankarisme. Me SANKARA n’est-il pas présenté comme l’incarnation du Sankarisme pur et dur ?

Par Alpha YAYA


Partis Sankaristes : pitié pour le Sankarisme

La disparition tragique du Président du Conseil National de la révolution (CNR), Thomas SANKARA le 15 octobre 1987 a suscité des vocations politiques avec la création de plusieurs partis politiques se réclamant de son idéal. Avec l’ouverture démocratique de 1991, des partis verront donc le jour avec pour leitmotiv la défense des idéaux du président défunt.

Mais très vite, l’espoir que la création de ces partis a suscité se transformera inexorablement en des illusions et en des cauchemars pour plusieurs militants et autres observateurs. En effet, tout va basculer dans le milieu sankariste lorsque quelques responsables vont décider de faire un pèlerinage auprès de la veuve SANKARA en France. À l’issue de ce voyage, Mme SANKARA remettra 15 millions aux "pèlerins"sankaristes pour afin de renforcer leurs partis pour mieux défendre le sankarisme. Si elle savait, elle n’allait pas oser.
Malheureusement pour elle, une fois au pays, cet argent sera à la base d’une bagarre entre responsables sur le partage. Le démon venait ainsi de rentrer dans le milieu sankariste. La mésentente dans le milieu ira croissant et suscitera par la suite la création d’autres partis sankaristes avec le même objectif : Défendre les idéaux de Thomas SANKARA et conquérir le pouvoir d’Etat. Toutes les tentatives de regroupements ou de fusion seront vouées à l’échec avec en sus des querelles de leadership.

Et c’est certainement avec désolation que la veuve SANKARA assiste à cette situation peu enviable des "héritiers" SANKARA. En 2005 alors que plusieurs partis politiques "faisant bloc" comme un seul homme derrière le candidat à la présidence Blaise COMPAORE, les Sankaristes se livreraient encore en spectacle par des querelles sur le choix de leur candidat. Finalement, ils étaient au moins 3 à se présenter comme candidat avec des résultats peu honorables ternissant ainsi leur image et le peu d’aura qu’ils avaient encore. Comme si ces débâcles politiques ne suffisaient pas, depuis quelques mois, Nestor BASSIERE (alors président du FFS) et Norbert TIENDREBEOGO (fondateur du FFS) "se déchirent" par presse interposée suite à la décision du premier de fusionner le parti à l’UPS (Union des partis sankaristes).

On imagine aisément que face à cette situation, c’est le défunt SANKARA qui doit certainement se retourner dans sa tombe. Au regard de tout ce qui précède, on peut sans doute affirmer que le sankarisme est malade et certainement mauvaises langues diront qu’il semble être congénitalement maudit et voué à un avenir incertain voir sombre.

Pourtant le "noblesse" de l’idéal exigeait une autre façon d’agir. C’est bien dommage pour le sankarisme.

Ben Alex Béogo


15 octobre : La FEDAP-BC rétablit la vérité

Le 10 octobre 2008 marquait le premier anniversaire du lancement officiel de la Fédération associative pour la Paix et le Progrès avec Blaise COMPAORE (FEDAP-BC). Cet anniversaire coïncidant avec le 21e anniversaire de la renaissance démocratique du Burkina Faso avec Blaise COMPAORE (15 octobre), la FEDAP-BC a organisé plusieurs activités pour célébrer ces deux dates dont deux conférences le 11 octobre à la salle de conférences de l’UEMOA devenue exigue pour l’occasion. Il s’agissait pour cette Fédération de restituer l’histoire, pour ne pas dire la vérité à la jeune génération qui n’a certainement pas connu la période de gloire et de déclin de la Révolution démocratique et populaire (RDP) et du Conseil national de la Révolution (CNR).

Le 11 octobre donc, membres du bureau exécutif, présidents d’honneur, responsables des différentes structures de la FEDAP-BC se sont retrouvés pour deux conférences. La première qui avait pour conférencier M. Marcel KOURAOGO, président du Cercle des jeunes historiens du Burkina portait sur : « Portrait d’un bâtisseur ». Le conférencier fera un bref aperçu sur la vie du président COMPAORE en s’attardant sur la période 1980-1987. Pour M. KOURAOGO, cette période a montré que Blaise COMPAORE n’était pas seulement un officier exemplaire mais un progressiste et révolutionnaire. C’est ainsi que COMPAORE et ses camarades coptés par le régime des colonels du CMRPN, ne tardera pas à démissionner face à l’incurie du régime qui avait supprimé le droit de grève, emprisonné les syndicalistes et réprimé sévèrement les élèves et les étudiants.

Dans sa lettre personnelle de démission, COMPAORE écrit et dénonce courageusement ce qu’il a appelé : « L’improvisation et le pilotage à vue érigés en méthodes de gouvernement ». Conséquences de cet affront et de cette insubordination Blaise COMPAORE, Thomas SANKARA, Henri ZONGO… seront affectés à l’intérieur du pays avec interdiction de sortir et de se déplacer hors des limites de leurs garnisons… bref, le cercle des jeunes historiens a revisité les différents régimes jusqu’au 15 octobre 1987 et qui a abouti à l’avènement du Front populaire. Une période largement explicitée par la suite par M. Gabriel TAMINI, conseiller aux affaires sociales à la présidence du Faso.

« … Dans un environnement international difficile pour les pays en développement, le président du Faso a donné la plaine mesure de ses talents d’homme politique pragmatique. Son esprit d’ouverture, de dialogue et son attachement à la culture de la paix ont été les armes favorites pour conduire le pays des Hommes intègres des errements d’une période révolutionnaire dévoyée aux voies de l’espérance d’une démocratie apaisée » telle est en substance la conclusion du Cercle des jeunes historiens du Burkina.

L’attachement de l’homme à la démocratie

La deuxième conférence était animée par le député Bongnessan Arsène YE et avait pour modérateur le Pr. Basile GUISSOU des acteurs clés de la période révolutionnaire et de la transition démocratique. Le Dr. Bongnessan Arsène YE après un bref aperçu de la période révolutionnaire a surtout insisté sur la période transitoire du front populaire qui a abouti à l’Etat de droit. Une période difficile. En effet, si dès le départ, Blaise COMPAORE a opté et sans condition pour l’ouverture démocratique, dans son propre camp et dans celui d’en face, d’autres étaient farouchement opposés. Malgré tout, Blaise COMPAORE a su avec la manière, rallier le plus grand nombre par la formation du premier noyau du Front populaire. Pour le Conseiller TAMINI, il est important d’insister sur le contexte des différentes tractations politiques. Un contexte marqué par la volonté de formations politiques marxisants, pour ne pas dire « l’intégrisme marxisant, qui voulaient s’imposer.

Mais, Blaise COMPAORE est resté imperturbable : Il faut l’ouverture démocratique. Cela va se vérifier dans la composition des premiers gouvernements de transitions (87, 88,89, 91). Bien avant l’option de la démocratie de Blaise COMPAORE se traduira par la mise d’une commission constitutionnelle élargie à l’opposition politique et à la société civile dont le MBDHP et les autorités coutumières et religieuses.
Dans le même esprit d’ouverture et dans sa volonté d’associer toutes les couches sociales du pays, Blaise COMPAORE convoquera les assises nationales pour examiner l’avant projet de constitution qui aboutira à la constitution du 2 juin 1991.

Malgré ces acquis notables, certains opposants vont par la suite réclamer une conférence nationale souveraine. A ce sujet et dans l’option qui est la sienne, Blaise COMPAORE dira : « La conférence nationale la plus achevée c’est le suffrage universel », la suite on la connaît.

A l’issue des différentes communications, plusieurs questions, témoignages et autres contributions ont été faites par les participants. La nécessité de telles conférences pour permettre à la jeune génération de connaître la « vraie histoire », loin des intoxications et autres désinformations, a été réaffirmée par les participants.
En somme, l’Etat de droit au Burkina, le développement, la liberté… la jeune génération doit savoir qu’on les doit à un homme : Blaise COMPAORE qui affirmait avec conviction que : « … En tant qu’un des acteurs premiers de cet épisode de notre histoire, j’ai tiré la leçon essentielle qu’un mot d’ordre ou un quelconque projet de société aussi juste et populaire soit-il n’a de force au-delà de la théorie que s’il est porté par des institutions démocratiques, ouvertes à l’expression de toutes les forces économiques, politiques et sociales » in les voies de l’Espérance édité en 1998...

Par Ben Alex BEOGO


Ce que pensent des Burkinabè du Sankarisme

Yaya TARPILGA : "J’évite de parler trop de la politique parce que je ne m’y connaîs pas trop. Mais il ne faudrait pas que des groupuscules se créent pour utiliser le nom de Thomas SANKARA dans le but de se faire valoir. Aujourd’hui n’importe qui se lève et il en fait de ce nom un slogan de campagne. J’ai suivi le mouvement de certains groupes mais je n’ai pas encore perçu l’idéal sankariste, la défense avec conviction des idées de SANKARA.
Pour moi l’idéal sankariste ne doit pas avoir plusieurs tendances. C’est l’unité qui doit faire la crédibilité. Mais on constate que les gens sont mus par d’autres intérêts que de défendre réellement cet idéal."

Bakary PARE : "Ces mouvements-là sont trop dispersés et n’arrivent pas à parler le même langage. Mon souhait c’est vraiment l’unité. Mais je me rends compte que c’est plutôt des intérêts individuels qui sont mis devant. C’est vraiment dommage que les mouvements sankaristes n’arrivent pas à s’accorder. On a vu des conflits de leaderships d’argent. Il fut un moment où des gens comme Me SANKARA et Norbert TIENDREBEOGO ont fait la fusion mais ça aboutit à quoi ? J’ai l’impression qu’il y a des gens mêmes qui disent défendre l’idéal sankariste, mais, qui n’ont pas leur intérêt à l’union.
Comment pour un seul homme y a-t-il plusieurs voix discordantes ?"

Sami PALM :"Je ne suis pas contre les sankaristes mais je pense qu’ils abusent de l’image de SANKARA et se détournent de l’idéologie de THOMAS SANKARA à savoir la liberté, le développement par soi-même. Je pense qu’il y a des gens qui veulent profiter de ce géant pour se faire une place au soleil.
Sinon on ne peut pas comprendre qu’il y ait une multitude de partis sankaristes sans unité politique. Je ne pense pas qu’ils sont en train de faire du bien à SANKARA en allant à rangs dispersés pour la défense de ses idéaux."

Salimata KABRE : "Le sankarisme, en tout cas, est une bonne chose parce qu’il défend des idéaux d’un homme qui a éveillé, à un moment donné, l’histoire, la conscience du peuple burkinabè. Mais ce que je ne comprends pas, c’est l’existence de plusieurs mouvements, partis politiques et de structures de la société civile qui prétendent défendre les mêmes causes. Je pense que s’il est vrai que l’idéal Thomas SANKARA devait apporter l’unanimité en leur sein, ils devaient aussi pouvoir s’unir et poser vraiment des actes concrets. Il faut noter que dans ces genres de mouvements, le danger ce sont des intérêts égoïstes. Chacun vient avec sa petite idée afin de profiter de la situation. Ce grand homme n’a pas besoin de cela."

Aziz OUEDRAOGO : "Plusieurs partis sankaristes disent qu’ils sont là pour défendre les idées de SANKARA. C’est bien mais pourquoi eux-mêmes d’abord ne peuvent pas s’enttendre sur un minimum c’est-à-dire s’unir pour le même combat.
Je pense que ça y va de leur crédibilité. Sauf s’il y a certains qui ne trouvent pas leur compte dans cette vision. Il faut se dire qu’il y a toujours des gens alertes à utiliser l’idéal sankariste pour un fonds de commerce. Là c’est dommage. On est en train de salir le nom d’un grand homme. Je ne dis pas que tout le monde est comme ça, mais, c’est curieux, tout de même que des gens se reconnaissant en quelqu’un ne puissent pas unir leurs forces. Ou bien ? C’est mon avis en tout cas."

Aminata SAWADOGO : "Il est même souhaitable qu’on lutte pour préserver les acquis de la Révolution dont le leader était Thomas SANKARA. Tous les Burkinabè doivent le faire et je pense qu’il y a beaucoup de choses aussi qui reviennent. Je veux parler de consommons burkinabè, l’intégrité, la conscience du bien public, l’assainissement des mœurs… Au delà de toutes prises de positions politiques le mouvement est à saluer. Mais est-ce que ceux qui l’animent sont réellement convaincus de ce qu’ils disent. Est-ce qu’ils n’ont pas d’autres intérêts à côté de ce nom-là ? Ce sont des questions qu’il faut se poser. Si nous prenons les partis politiques ce sont eux qui se font la guerre dans la presse. Tout récemment le cas du FFS c’est dommage. Comment voulez-vous prétendre être au sérieux si ce sont des leaders politiques qui montrent à la jeunesse des divergences inutiles."

Aristide SAWADOGO : "Je dirai que le sankarisme est un idéal de combat, un comportement et tout Burkinabè et Africain doit intégrer cette vision dans sa lutte pour l’émancipation des peuples noirs face aux oppresseurs. C’est un combat burkinabé, voire de tout homme parce que Thomas SANKARA fut un grand homme quoiqu’on dise. Il a fait beaucoup pour le continent. Vous savez ceux qui font du grand bruit et revendiquent le mouvement ne sont pas forcément des gens crédibles. Ils l’ont suffisamment prouvé. Mais on verra. Pour moi ce mouvement doit être plus un comportement qu’une chose politique..

L’Opinion

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