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Campagne agricole 2003 : excellentes récoltes pour le Burkina et le Niger

Publié le mercredi 12 novembre 2003 à 21h46min

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OUAGADOUGOU, 12 nov (AFP) - 14h35 - Le Burkina Faso et le Niger, deux Etats les plus déshérités de la planète ont connu cette année d’excellentes récoltes.

Elles quidevraient les mettre à l’abri des crises alimentaires dont ils sont souvent victimes, selon le Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS).

"Nous sommes autosuffisants cette année : sur les 45 provinces du pays, 31 sont excédentaires à plus de 100%", a déclaré à l’AFP Salif Diallo, ministre burkinabè de l’Agriculture.

D’après les statistiques du CILSS transmises à l’AFP, les deux pays qui totalisent 22 millions d’habitants, dont plus de 80% vivent de l’agriculture, enregistrent une production de 7,2 millions de tonnes de céréales, soit la moitié de la production globale des 9 Etats du Sahel, estimée à 14,2 millions de tonnes.

Un bilan définitif du ministère burkinabè de l’Agriculture évalue à 3,647 millions de tonnes la production des céréales soit une hausse de 17% par rapport à la précédente campagne.

L’excédent céréalier burkinabè équivaut à 43% des besoins annuels nationaux estimés à 2,52 millions et la seule production du maïs, principale céréale, représente 65% de la production du CILSS, a indiqué M. Diallo.

Le ministre a justifié la bonne campagne par une pluviométrie "satisfaisante", la vulgarisation des semences de qualité et de la fumure organique.

"Au Niger les récoltes ont été excellentes pour la seconde année consécutive", se réjouit de son côté Abari Mai Moussa, le ministre nigérien du Développement agricole.

Le CILSS estime à 3,619 millions de tonnes la production de céréales du Niger et un excédent d’un peu moins de 500.000 tonnes.

"La pluviométrie abondante, l’utilisation des engrais chimiques vendus à bas prix aux paysans et la faible pression parasitaire expliquent les bonnes récoltes", a affirmé à l’AFP M. Mai Moussa.

En dépit des bonnes récoltes, plus d’un million de personnes sont exposées à la disette dans les deux pays.

Au Niger, le Système d’alerte précoce (SAP, gouvernemental) prévient que 13% des villages agricoles soit 950.000 personnes sont déclarées "vulnérables" du fait des inondations qui ont détruits les récoltes et de l’insuffisance d’eau.

Au Burkina Faso, le CILSS s’inquiète du sort de 191.000 personnes exposées à "l’insécurité alimentaire" dans les régions nord (Sahel) et une partie du centre nord du pays.

Pour ravitailler les marchés des zones sinistrées, les deux gouvernements comptent transférer une partie de l’excédent céréaliers et initier des "ventes promotionnelles des céréales" au profit des paysans.

Mais les deux gouvernements sont "inquiets" de la chute généralisée des prix des céréales sur les marchés locaux. Une baisse qui dépasse les 50% dans certaines provinces du Burkina.

"Privés de circuits formels de commercialisation et de transformation les paysans seraient tentés de baisser le volume de leur production, cela peut constituer une menace pour la sécurité alimentaire", prévient M. Diallo.

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