Cette opération va se poursuivre et même s’intensifier selon l’inspecteur Abass Sawadogo, chef de la brigade mobile de la Douane de Ouagadougou, qui affirme que les détenteurs d’engins provenant de la fraude seront traqués.

C’est un truisme que d’affirmer que les motos d’origine asiatique inondent le marché burkinabè au grand bonheur des populations, puisque ces engins sont vendus à des prix abordables. Mais l’Etat perd énormément d’argent avec l’entrée massive sur le territoire de ces motos par des circuits irréguliers : c’est là que le bât blesse ; cela pour éviter de payer les droits de douane y afférents.

Le chef de la brigade mobile de douane de Ouagadougou indique que des commerçants font venir ces engins par l’intermédiaire de passeurs spécialisés dans ce trafic illégal. « Il arrive que ces trafiquants, souvent drogués, passent par les grandes routes et roulent à une vitesse vertigineuse. La douane tente à chaque fois de les arrêter, mais cela comporte des risques d’accidents graves aussi bien du côté des agents qu’au niveau de ces passeurs professionnels.

Il y a de cela deux semaines, un agent de la brigade, voulant s’opposer à leur action, a été fauché et s’est retrouvé à l’hôpital. Face donc aux risques graves que présentent les attaques sur le terrain aussi bien pour les agents que pour les fraudeurs eux-mêmes, nous n’avons pas d’autre solution pour le moment que de les traquer en ville. Nous estimons également que c’est parce qu’ils ont la possibilité de circuler librement que beaucoup de gens, qui savent bien que ces engins sont issus de la fraude, au regard de leur prix, très bas, les achètent. Des enquêtes sont également en cours pour retrouver les commerçants qui vivent de cette pratique.

Des magasins et des domiciles où peuvent être stockées ces motos feront l’objet de perquisition parce que la fraude tue notre économie. Vu donc les conséquences de ce fléau , nos autorités ont pris le problème au sérieux et ont promis des moyens substantiels pour lutter contre cette contrebande .En attendant, nous menons des contrôles de routine, qui ont dèja permis de saisir plus de 200 engins rien qu’en une semaine. Les autorités ont également prêté une oreille attentive aux complaintes des usagers sur les droits de douane, jugés élevés, et ont réduit le coût du dédouanement. De 144 000, il est passé à 100 000 F CFA. »

L’inspecteur Sawadogo invite donc les populations à acheter leurs engins auprès des sociétés agréées dans la vente et qui font rentrer régulièrement ces motos.« Une fois la moto achetée, il faudra déposer le dossier d’immatriculation au service des transports ; ce que beaucoup ne font pas ». Le chef de la brigade mobile de Ouagadougou invite les détenteurs de ces « chars » achetés frauduleusement à venir se mettre en règle : « L’infraction est déjà commise, mais nous sommes indulgents. A défaut, ils seront traqués ».

D’ailleurs, a-t-il ajouté, ceux qui ont acheté ces motos jouent à la loterie, puisque le jour même de l’achat, la douane peut les arrêter. « Tôt ou tard, ces engins de fraude seront saisis à l’image de ceux de cette Dame prise à trois reprises alors que, avec le montant total des trois engins, elle aurait pu se procurer une moto dédouanée. Celui qui n’est pas prêt à s’acquitter des frais de douane n’est pas prêt à acheter une moto ». La traque, qui a commencé à Ouaga, concernera les autres villes et les campagnes. Ceux qui se feront prendre payeront non seulement les pénalités, mais également les taxes douanières s’ils veulent entrer en possession de leur monture ; ce qui peut dépasser le prix d’une moto payée régulièrement. A vous donc de choisir.

Adama Ouédraogo Damiss

L’Observateur Paalga