“Le Sourou Sport doit monter en première division". Cela peut paraître curieux d’autant plus que cette formation n’est même pas en lice pour la super division. Pourtant c’est cette place que tous les habitants de Tougan réclament avec à leur tête, le maire de la ville. Mathias Zerbo, le bourgmestre de Tougan qui tient à ce que son équipe évolue l’année prochaine en première division n’a pas manquer de faire le déplacement de notre rédaction pour dit-il, "donner de la voix". En effet, à l’issue des matchs de poules, le Sourou Sport qui était logé dans la poule "B" a été classé 4è derrière l’As Kaya, l’USFRAN et le JCB, tous des clubs de Bobo-Dioulasso. Il n’avait donc pas droit à la super division. Dans la poule "A", ce sont le Canon du Sud, le Santos de Ouagadougou et l’As Koupèla qui se sont qualifiés pour la super division.

La requête des dirigeants du Sourou se base sur les textes de la FBF qui limitent les clubs de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso. Le championnat de D2 doit désigner 2 équipes qui monteront en lieu et place du Boulgou FC, dernier de l’élite et de l’As-Sonabel dernière des équipes de Ouagadougou. Cependant, des 6 équipes qui disputent la super division, seule l’As-Koupèa peut monter en remplacement des équipes sus-citées d’autant plus que la circulaire de la FBF stipule respectivement à son article 1 et 2, "Au cas où l’équipe championne de la D2 est de Ouagadougou, celle-ci jouera un match de barrage en aller et retour avec le club classé 6è à Ouagadougou au championnat D1 de la saison 2007/2008.

Le vainqueur monte ou reste en D1". "Au cas où l’équipe championne de la D2 est de Bobo-Dioulasso, celle-ci jouera un match de barrage en aller et retour avec le club classé 3e à Bobo-Dioulasso au championnat D1 de la saison 2007-2008. Le vainqueur monte ou reste en D1". La même circulaire précise que "les 2 équipes autres que celles de Bobo-Dioulasso et de Ouagadougou les mieux classées de la D2 montent directement en D1". C’est sur ces termes que se base aujourd’hui le Sourou Sport. En effet, dans le classement général des matchs de poule de la D2, le Sourou Sport occupe la 7è place. Il devance le Nalambou FC au goal différentiel (23 pts + 7 contre 23 +2).

Selon le maire Mathias Zerbo, après avoir lu les textes, la première démarche du Sourou Sport a été d’aller vers la FBF : "notre 1ère approche a été d’aller vers la Fédération de football qui est l’instance suprême de notre sport-roi pour lui dire la compréhension que nous avions de la circulaire. Nous avons demandé à ce que le règlement soit respecté dans son entièreté.

La Fédération nous avait promis de trancher sur la question. Normalement, nous devrions être déjà situé (NDLR : l’entretien a eu lieu le lundi 6 octobre 2008). Ce retard n’est pas de nature à tranquilliser les lutteurs du Sourou". "Il se passe quelque chose en chambre qui nous inquiète," avoue le maire. Selon certaines indiscrétions, on voudrait que le Sourou Sport dispute un match en aller-retour contre le Nalambou FC.

Cette information nous a été confirmée par le secrétaire général de la FBF, Emmanuel Zombré. "Nous avons adressé une correspondance au Sourou Sport et au Nalambou FC. leur signifiant qu’ils joueront un match de barrage. Peut-être qu’ils n’ont pas encore reçu la correspondance", a-t-il précisé. Mais d’ores et déjà, Alassane Damiba, l’entraîneur du Sourou Sport rejette cette idée : "Je ne suis pas prêt à jouer un match de barrage parce que je suis mieux classé que le Nalambou Fc", souligne-t-il.

Le maire, lui est plus réceptif, "nous allons nous plier à la loi de la Fédération", a-t-il avance impuissamment. Toutefois il avoue qu’ils iront à ce match le cœur gros. Il se souvient encore des injustices dont son équipe a été victime au cours de la saison. Des arbitres à Bobo-Dioulasso qui voyageaient avec des équipes adverses pour venir officier des matchs contre le Sourou Sport, des réserves refusées... Le bourgmestre de Tougan finit par croire qu’on veut barrer le chemin aux équipes dites de l’intérieur, de monter en première division. Il ose croire que justice sera faite sur ce cas qui ne "souffre d’aucune ambiguïté".

B. Léopold YE

Sidwaya