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LIBERATION DE MOUSSA KAKA : La joie des journalistes burkinabè

Publié le jeudi 9 octobre 2008 à 00h54min

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Après 384 jours passés dans les geôles nigériennes, le correspondant de Radio France International (RFI) au Niger, Moussa Kaka, a bénéficié le 7 octobre dernier d’une liberté provisoire. Si dans l’ensemble, la presse burkinabè se réjouit de cette nouvelle, elle souhaite cependant que notre confrère soit lavé de tout soupçon. Lisez plutôt les impressions des confrères que nous avons rencontrés.

Yannick Laurent Bayala, Radio nationale

"C’est un bon point pour la démocratie"

C’est une évolution de la situation qui était appelée de tous les voeux par les hommes de médias en Afrique. Que le gouvernement nigérien ait pu assouplir sa position, cela n’est qu’à l’avantage de la démocratie au Niger. Maintenant, une chose est de desserrer un peu l’étau autour de lui, une autre est de le libérer définitivement. Notre souhait est qu’au-delà de cette liberté provisoire, la situation évolue jusqu’à une libération totale de notre confrère Moussa Kaka pour qu’il puisse avoir la conscience tranquille et exercer son métier en toute quiétude. C’est un bon point pour la démocratie au Niger mais il faut aller au-delà.

Mamadou Kaboré, Radio nationale

"Je préfère la prison à la mort"

Je suis satisfait de le voir enfin libre. C’est une situation déplorable mais je préfère la prison à la mort puisque d’autres ont réservé ce sort à Norbert Zongo. Je crois que dans l’exercice de la profession, un seul son de cloche ne peut faire la lumière sur un événement. Rentrer en contact avec les rebelles pour donner leur version des choses, ce n’est pas de la complicité dans la mesure où RFI était sur ce créneau parce qu’il n’arrivait pas à avoir la voix officielle. Je pense que la libération de Moussa Kaka donne raison au professionnalisme dans le métier de l’information et doit nous amener à nous souder davantage.

Bénédicte Sawadogo, Radio nationale

"C’est un bon point pour la démocratie..."

C’est une bonne chose parce qu’il a fait quand même un an et il a manqué à sa famille, à ses proches et à ses collaborateurs. C’est une liberté provisoire mais on espère que tout va s’arranger par la suite.

Boubacar Sy, rédacteur en chef de Sidwaya

"Un acquis pour la démocratie"

Chaque fois qu’un journaliste est embastillé, nous sommes tristes parce qu’on porte atteinte à l’exercice de notre métier, à la liberté de la presse et partant à la démocratie. On ne peut qu’avoir des sentiments de joie et de reconnaissance à l’endroit du gouvernement nigérien. Même si c’est une liberté provisoire, c’est déjà un acquis pour la consolidation de la démocratie et des espaces de liberté.

Fatoumata Sophie Ouattara, Sidwaya

"Un soulagement pour la presse africaine"

C’est un soulagement pour toute la presse africaine. Au Burkina, nous l’avions soutenu à travers le SYNATIC en attirant l’attention des autorités nigériennes sur le cas de Moussa Kaka, qui ne faisait que son travail de journaliste. Maintenant, nous espérons que le droit sera dit et qu’au lieu d’une liberté provisoire, notre confrère Moussa Kaka sera libéré totalement et qu’il sera lavé de tout.

Adjima David Thiombiano, Télévision nationale

"On l’attendait depuis longtemps"

C’est un sentiment de joie qu’un confrère qui a été emprisonné dans le cadre de l’exercice de sa profession retrouve la liberté. Ce n’est que justice. Du reste, on l’attendait depuis longtemps malgré tout le travail fait par la Justice. Il aurait pu être libéré depuis longtemps. On ne peut donc que s’en réjouir. J’espère que la Justice nigérienne continuera d’être logique envers elle-même. Elle avait déjà requis un non-lieu. Nous avons entendu des confrères rendre hommage à cette Justice nigérienne pour son travail. Qu’elle continue toujours de s’assumer, d’être indépendante et de dire le droit.

Sansan Dongo Kambou, Télévision nationale

"Cette décision honore les Nigériens"

En tant qu’homme de médias, je suis très heureux d’apprendre que les autorités nigériennes aient pris en compte tout ce qui a été dit à travers le monde au sujet de l’emprisonnement de notre confrère Moussa Kaka. Lorsque j’ai appris sa libération, je m’en suis réjoui. J’avais l’impression que c’était moi qu’on venait de libérer afin que je puisse aller voir ma famille qui vivait dans l’angoisse, mes amis et mes parents qui étaient dans l’incertitude. Amener quelqu’un en prison, alors que apparemment, il a agi dans le strict cadre de sa profession, n’est pas normal.

Que les autorités nigériennes aient entendu les différents appels, et accepté une libération, fût-elle provisoire, est une bonne chose. C’est un grand pas qui a été franchi. Et cette décision honore les Nigériens parce que, s’évertuer aujourd’hui à emprisonner les journalistes, alors que ce sont des acteurs incontournables dans le développement, ce n’est pas bien. Il faut remercier la Justice nigérienne pour avoir pris la décision en toute souveraineté. Nous serons plus heureux si, par exemple, dans les 48 heures qui suivent, on nous annonce que l’affaire Moussa Kaka est close. Alors les voix qui s’étaient élevées pour condamner les autorités nigériennes s’élèveront pour louer la sage décision de la Justice nigérienne.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana, L’Observateur Paalga

"La liberté de la presse a triomphé"

En tant que journaliste, je ne peux que me réjouir de cette libération de notre confrère de RFI, Moussa Kaka. Encore une fois, c’est la liberté de la presse qui a triomphé, car notre confrère, après plus d’un an dans les geôles nigériennes, vient de recouvrer la liberté. Je crois que tout journaliste ne peut que se réjouir. Je joins ma voix à celle des confrères, des associations et ONG qui ont oeuvré à la sortie de prison de Moussa Kaka. Un sentiment de joie, mais aussi d’interpellation pour dire qu’il ne faudrait pas baisser la garde, parce que partout il y a toujours des prédateurs de la liberté de la presse qui sont prompts à embastiller, à casser des plumes ou à faire taire des voix.

Hermione Ouédraogo, L’Observateur Paalga

"Qu’il soit lavé de tout soupçon"

Je suis heureuse qu’après plus d’un an de prison notre confrère retrouve la liberté, aussi provisoire soit-elle. Mon souhait le plus ardent est qu’il soit lavé de tout soupçon, et cela au bonheur de la famille de la presse tout entière.

Soumaïla Rabo, rédacteur en chef de Savane FM

"La Justice nigérienne a tâtonné"

C’est une grande joie qui a animé notre rédaction lorsque nous avons appris la nouvelle par l’intermédiaire d’un collègue qui était sur place à Niamey. Malgré la distance, nous avions, autant que nous pouvions, dénoncé l’affaire Moussa Kaka dans nos différentes éditions d’informations. Nous avons contribué au cours du festival Ciné droit libre qui s’est tenu récemment à Ouagadougou, à réconforter son épouse qui y était présente. C’est un échec du pouvoir Tandja et également de la Justice nigérienne qui a tâtonné pendant longtemps avant de revenir à la raison.

Propos recueillis par Dayang-ne-Wendé P. SILGA et Gontran ZOUNGRANA

Le Pays

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