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Climat : la faune sauvage menacée par la propagation de maladies infectieuses

Publié le mercredi 8 octobre 2008 à 11h46min

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Déjà menacées par la disparition de leurs habitats naturels, de nombreuses espèces animales doivent également faire face à l’émergence de maladies liées au changement climatique et dont les conséquences pour l’homme pourraient être dramatiques.

"La plus grande menace du changement climatique est peut-être la propagation de maladies émergentes", a estimé Steven Sanderson, président de la Société pour la conservation de la faune sauvage (Wildlife conservation society) mardi à Barcelone.

"Toute perturbation dans l’environnement a des effets immédiats sur les animaux sauvages parce qu’ils ne peuvent pas s’adapter rapidement", a souligné à cette occasion le docteur William Karesh, directeur des programmes de santé de l’ONG.

Une étude de cette ONG présentée à l’occasion du congrès de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) sur la biodiversité dresse une liste de 12 agents pathogènes, comme la peste et le choléra, qu’une hausse des températures et des précipitations contribuerait à propager rapidement dans la faune sauvage.

Parmi les maladies citées figurent également la tuberculose et la fièvre jaune, le virus Ebola, à l’origine d’épidémies meurtrières chez l’homme et les primates en Afrique équatoriale, les parasites externes et intestinaux, la maladie de Lyme, transmise par un tique parasite qui suce le sang des mammifères ou encore les "marées rouges" fatales à la vie marine, dues à la prolifération d’une microalgue (Karenia brevis) produisant une neurotoxine.

Le changement climatique pourrait également contribuer indirectement à la propagation du virus H5N1 de la grippe aviaire en incitant les oiseaux migrateurs à modifier leurs routes et à se retrouver ainsi en contact avec des élevages de volailles domestiques.

Cette douzaine de maladies mortelles de la faune sauvage est "juste un échantillon", établi en fonction de leur impact potentiel sur la santé humaine, a souligné le docteur Karesh.

Certains espèces sont victimes du changement climatique sans que l’on puisse encore en mesurer l’impact sur l’homme.

C’est le cas des amphibiens : un sur trois est menacé de disparition, selon la liste rouge de l’UICN.

"La cause principale de leur disparition, c’est l’assèchement des zones humides", explique Jean Patrick Le Duc, du Muséum national d’histoire naturelle (MNHN).

"Des séries d’espèces ont disparu en Amérique centrale avec la modification du couvert végétal. Elles ont besoin d’humidité et d’ombre", ajoute-t-il.

Au delà du changement climatique, les amphibiens sont également victimes d’une redoutable mycose, la chytridiomycosis, provoquée par un champignon (Batrachochytrium dendrobatidis).

"On ne comprend rien à ce champignon pathogène, comment il se répand, comment lutter contre", indique Michael Hoffman, un spécialiste de l’UICN.

"On voit apparaitre de nouvelles menaces avec des maladies qui sortent de nulle part et qui ont des effets dévastateurs" sur la faune sauvage, ajoute-t-il.

Ainsi le diable de Tasmanie (Sarcophilus harrisii), un marsupial carnivore, a vu sa population s’effondrer de 60% depuis dix ans, victime d’une mystérieuse tumeur cancéreuse faciale.

"Personne ne sait d’où elle vient. Cette maladie continue de faire des ravages parmi les diables, un animal autrefois très répandu en Tasmanie", commente Michael Hoffman.

AFP

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