En ce qui concerne la préparation des Etalons, je dirai qu’elle a commencé, il y a longtemps avec les courses ordinaires. Le regroupement des trois équipes qui vont nous représenter au Tour du Faso s’est effectué le 17 septembre 2008 à Ouagadougou. Ils s’entraînent donc ensemble depuis cette date.

La préparation des Etalons, c’est aussi la participation aux différentes courses en Afrique. Nous avons trois de nos éléments qui viennent de rentrer de Côte d’Ivoire, avec le RCK, où ils ont pris part à la course de l’Est. Hier 1er octobre 2008 (NDLR : l’entretien a eu lieu le jeudi 02 Octobre 2008) la 3e équipe, constituée rien que de jeunes s’est envolée pour le Cameroun. Là-bas ils prendront part au prix international Chantal Biya. L’équipe première, c’est-à-dire les élites, va au Sénégal, le dimanche 05 octobre. Elle participera au Tour de ce pays qui se dispute du 8 au 18 octobre 2008. Voilà brièvement présenté, l’état de préparation des Etalons cyclistes ponctuée de séances d’entraînements et de compétitions,

S.S. : A vous entendre on se rend compte que vous avez déjà votre sélection ?

Je dirai plutôt que j’ai une présélection, puisque c’est à la fin de la préparation que nous allons arrêter la liste définitive en tenant compte de la forme et de l’état de santé des uns et des autres. Nous avons actuellement un effectif de 20 coureurs alors que nous n’avons besoin que de 18 à la fin.

S.S. : DTN, pensez-vous que cette préparation dont vous venez de parler est suffisante au Burkina pour jouer les premiers rôles à ce Tour ?

Nous avons la chance cette année d’avoir eu plusieurs compétitions pour nous préparer. Seulement, l’inconnu demeure la forme de nos adversaires. Nous ne connaissons pas le niveau des équipes que nous avons en face. Vous avez beau vous préparer, même en un an, si vous affrontez des gens plus forts que vous, c’est comme si nous n’avez rien fait. En réalité, nous n’allons pas au Tour du Faso pour forcément le remporter. C’est plutôt pour élever le niveau de nos compétiteurs. Mais je crois qu’avec toute cette préparation nous ferons une bonne prestation.
C’est ce qui est essentiel à mes yeux.

S.S. : Quel est votre objectif sur le Tour du Faso 2008 ?

Notre premier objectif est bien entendu, de gagner le Tour. Mais à défaut, nous espérons faire une bonne prestation en remportant quelques étapes et quelques maillots. Je le répète, l’objectif n’est pas de prendre à tout prix le maillot jaune. Voyez-vous, au Tour de France, les Français courent chaque fois après le maillot jaune.
Ce n’est pas facile parce que toutes les équipes participantes prétendent au mêmes maillot. Et vous le constatez chaque année au Tour du Faso, nous avons toujours une équipe plus forte que nous. C’est d’ailleurs ce que nous recherchons pour élever notre niveau technique et tactique. Ça ne sert à rien d’écraser tout le monde au Tour alors que dans la réalité, on ne peut pas faire une bonne course à l’étranger.

S.S. : Quelle appréciation faites-vous de la participation des Etalons aux différentes courses auxquelles ils ont pris part ?

Au Tour du Gabon, nous avons fait une bonne prestation. En Côte d’Ivoire, nous avons été moyens et enfin au Cameroun, Abdoul Wahab Sawadogo, nous a fait l’honneur en remportant la dernière étape à Yaoundé. Ces résultats sont quand même encourageants et nous comptons continuer sur cette lancée. Au Sénégal, j’espère que nous remporterons une étape et pourquoi pas prendre un maillot.

S.S. : L’équipe des Etalons est très souvent taxée de vieillissante. Que faites-vous pour la rajeunir ?

En réalité, il n’y a que 2 ou 3 personnes que les gens ont remarquées dans le groupe. Ils généralisent donc en disant que toute l’équipe est vieillissante. Depuis que le Tour du Faso a commencé avec la participation de 3 équipes du Burkina Faso, l’une des équipes est toujours constituée rien que de jeunes. Je ne comprends pas pourquoi les gens font cette critique. Pour ce qui concerne les éléments dont on parle, il faut savoir qu’au Burkina Faso, nos cyclistes commencent étant déjà vieux. Prenez le cas de Rouamba Seydou. Il est vice-champion après Abdoul Wahab Sawadogo. Bien qu’il soit âgé, il a cette performance. Vous vous souvenez, à la Boucle du coton 2008, le même Rouamba a remporté l’étape de Banfora. Toutefois, nous sommes en train de travailler à corriger ce problème d’âge en début de carrière. Nous avons des écoles de cyclisme dans les 13 régions du Burkina. Nous avons espoir que dans quelques années, nous aurons des coureurs plus jeunes qui pourront faire carrière.

S.S. : Est-ce que vous disposez de bons vélos pour tenir tête aux cyclistes européens sur le Tour, cette année ?

Tenir tête aux Européens c’est trop dire, mais je peux vous dire que pour ce Tour 2008, le ministre des Sports et des Loisirs a commandé 6 vélos. C’est vrai que les Etalons cyclistes seront au nombre de 18, mais cette contribution n’est pas non plus négligeable. Vous savez, les vélos de cyclisme coûtent énormément cher. Des vélos que le ministre nous a commandés, l’unité coûte au moins 2 millions F CFA. Estimez donc le prix des 6 vélos. Je crois que le ministre des Sports est en train d’aller par étape. Peut-être que dans 6 mois ou dans un (1) an il commandera d’autres vélos pour équiper non seulement les Etalons, mais aussi les écoles de cyclisme. Cela aidera sans nul doute à améliorer nos performances. Vous savez, quand on pèse un vélo des Etalons, il est 2 fois plus lourd qu’un vélo des cyclistes qui viennent d’Europe. Vous comprenez donc que si vous avez un vélo de 10 kilos à pédaler, et un autre a un vélo de 6 kilos, vous allez vous épuiser plus vite que ce dernier. Il y a une différence nette de poids qui est là.

S.S. : Un appel ?

C’est l’occasion de lancer un appel à la Fédération burkinabè de cyclisme, au ministre des Sports et des Loisirs ainsi qu’aux cyclistes afin qu’on se donne la main pour élever le niveau de notre cyclisme. C’est à ce prix que l’on remportera des victoires plus éclatantes.

Entretien réalisé par B. Léopold YE

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