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Pratiques traditionnelles néfastes en Afrique : L’UEMOA et le CIAF pour éradiquer l’excision

Publié le mardi 7 octobre 2008 à 03h21min

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Les participants venus des huit pays de l’UEMOA cherchent des stratégies pour éradiquer les PTN.

L’Union économique et monétaire ouest- africaine (UEMOA) et le Comité inter-africain de lutte contre les pratiques traditionnelles ayant un effet néfaste sur la santé de la femme et de l’enfant (CIAF) tiennent une réunion pour la définition d’une stratégie coordonnée de lutte contre les Mutilations génitales féminines (MGF) dans l’espace UEMOA. L’épouse du chef de l’Etat burkinabè, Chantal Compaoré, a présidé l’ouverture de la rencontre, le 6 octobre 2008, à Ouagadougou.

Barrer la route aux pratiques traditionnelles néfastes et particulièrement, aux mutilations génitales féminines. Telle est l’ambition de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et du Comité inter-africain de lutte contre les pratiques traditionnelles ayant un effet néfaste sur la santé de la femme et de l’enfant (CIAF).

Les deux institutions se sont réunies à Ouagadougou, du 6 au 10 octobre 2008, pour définir une stratégie coordonnée de lutte contre les Mutilations génitales féminines (MGF) dans l’espace UEMOA. L’épouse du président du Faso, Chantal Compaoré a présidé l’ouverture de la rencontre qui a marqué l’engagement des différents acteurs présents à éradiquer les MGF en Afrique.

Le représentant du président de la Commission de l’UEMOA, Ibrahim Tamponé, a félicité Mme Compaoré, ambassadeur de bonne volonté du CIAF pour “les efforts inlassables et l’excellent travail de plaidoyer” qu’elle mène dans le monde pour la promotion des droits fondamentaux des fillettes, des jeunes filles et des femmes. Selon M. Tamponé, “le contexte est grave, car en dépit des efforts déployés par tous les Etats concernés depuis 30 ans pour mettre fin aux MGF, force est de reconnaître la persistance de cette violence à l’égard des femmes et des filles qui se pratique dans plus de 28 pays d’Afrique : du Maroc à l’Ouganda, de l’Erythrée au Ghana”.

Ainsi, il a souhaité que la réunion de Ouagadougou fasse progresser le combat contre les violences faites aux femmes et aux filles afin de réussir le pari de l’édification d’une société plus juste et plus humaine. Les participants venus des huit Etats de l’UEMOA et des 28 pays de CIAF examineront l’agenda commun 2003-2010 du CIAF qui s’articule autour du plaidoyer, de la sensibilisation, de la loi, de la reconversion des exciseuses et de la prise en charge des victimes.

Un problème de santé publique

Le directeur des opérations du Comité inter-africain, Dr Morissanda Kouyaté a tenu à préciser qu’il ne “s’agit ni d’une conférence de plus sur les MGF, ni d’une description pathétique de cette horrible pratique”. Et de souligner qu’à cette réunion, il est question de définir des actions concrètes dont la présente réunion technique qui a pour objectif la domestication dans l’espace UEMOA, de l’agenda commun CIAF, issu de la conférence internationale “Tolérance zéro aux mutilations génitales féminines”, tenue à Addis Abeba en 2003. Chantal Compaoré, ambassadeur de bonne volonté du CIAF, a indiqué que les mutilations génitales féminines demeurent très répandues avec plus de 130 millions de femmes et de filles touchées dans le monde. “Au regard de l’ampleur du phénomène et de ses conséquences, les MGF apparaissent comme un problème de santé publique”, a relevé Mme Compaoré.

De ce fait, elle pense que l’éradication des MGF est un devoir qui interpelle les Etats, les organisations et les institutions en vue d’atteindre leur élimination totale dans un futur très proche. “En acceptant d’être l’ambassadeur de bonne volonté du CIAF, j’encourage depuis 1999 les comités nationaux de l’espace UEMOA à établir entre eux une collaboration fructueuse en vue de promouvoir les droits des femmes et des filles”, a dit Mme Compaoré. Elle s’est réjouie de la tenue de cette rencontre car depuis longtemps, il était attendu que les organisations et les institutions sous-régionales s’unissent pour lutter contre les pratiques traditionnelles néfastes en Afrique.

Le Comité inter-africain (CIAF) est une organisation non gouvernementale africaine et internationale, créée à Dakar en 1984 par des Africains et leurs partenaires, regroupant 28 pays africains ayant pour objectif principal, l’élimination de toutes les Pratiques traditionnelles néfastes (PTN) et particulièrement les MGF, les mariages forcés et précoces, les tabous nutritionnels, le trafic des enfants et l’exclusion sexuelle des femmes ménopausées. Mme Compaoré a annoncé qu’une rencontre des premières dames de la sous-région qui va regrouper le Mali, le Niger, le Bénin, le Togo, le Ghana, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso est en vue. “Nous allons voir ensemble, quelle stratégie mettre en œuvre pour barrer la route à ces migrateurs d’exciseurs et d’exciseuses à travers nos pays”, a mentionné l’épouse du chef de l’Etat, Chantal Compaoré.

Ali TRAORE (traore_ali2005@yahoo.fr)

Sidwaya

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