Nous vous avions fait, Monsieur le Premier ministre, des propositions afin de réduire le train de vie de l’Etat comme il vous était arrivé de le préconiser. Ces propositions étaient les suivantes :
1- Diminuer le nombre de ministres. Nous pensons qu’au plus vingt (20) ministres sont largement suffisants pour le Burkina Faso.
2- Diminuer le nombre de voitures et la dotation en carburant des ministres (2 voitures sont suffisantes), des présidents d’institutions et autres directeurs.
3- Supprimer l’Assemblée nationale budgétivore, inutile pour la majorité des Burkinabè (les députés censés défendre les intérêts des électeurs ne font que défendre leurs propres intérêts)
4- Supprimer les gratifications injustifiées de fin d’année de trois millions (3.000.000) F CFA aux députés ainsi que les primes révoltantes de vacances pour les ministres.
5- Eviter de rouler dans des grosses cylindrées qui sont énergétivores et très coûteuses.
6- Supprimer les subventions vestimentaires pour les ministres et autres agents de l’Etat.
7- Supprimer les festivités onéreuses et festives de présentations de vœux, éviter les cocktails et autres réceptions mondaines.
8- Supprimer les gouvernorats qui sont redondants administrativement et entraînent des dépenses somptueuses pour le logement, l’entretien du personnel et l’équipement en matériels roulants et administratifs. Nous sommes arrivés, au constat que vous ne pouvez ou ne voulez pas réduire le train de vie de l’Etat :

 De la diminution du nombre de ministres, vous n’en tenez pas compte (confère la formation du nouveau gouvernement)
 Des propositions 2, 4, 6, 7 et 8 motus et bouche cousue

 En ce qui concerne la suppression de l’Assemblée nationale et des gouvernorats, elle est d’actualité. L’attitude de nos députés nous pousse à dire que leur existence n’est pas vitale pour le peuple qui croupit dans la misère. La hausse vertigineuse des prix des produits de première nécessité a lieu sans qu’un seul député ne lève le petit doigt.

S’ils sont effectivement l’émanation populaire, pourquoi ne disent-ils pas au ministre du Commerce que le prix du pétrole a très fortement baissé et qu’il est temps de faire souffler les populations ? Pourquoi nos députés (opposition et majorité) ne s’offusquent-ils pas que l’Etat ait pris des mesures fiscales pour les importations et que celles-ci soient toujours inaccessibles ? Aujourd’hui cette mesure ne profite qu’aux importateurs, ruine l’Etat et affame le peuple. Autant de questions qui nous font dire que cette institution est inutile.

Nous passons sous silence le gouffre à sous que sont les gouvernorats qui n’ont comme activités que les inaugurations et autres excursions touristiques coûteuses.

 Notre cinquième proposition qui vous demandait d’éviter de rouler dans de grosses cylindrées surtout en ville n’a pas été prise en compte car nous constatons que les chefs de services, les DAF et DEP sont dotés de véhicules 4x4 pour pavoiser en ville.
Nous vous demandons la suppression de ces dotations.
Arrêtez la dotation de frigos, de téléviseurs, magnétoscopes et autres matériels de luxe pour l’administration (est-on au bureau pour travailler ou pour s’amuser ?).

Pour faire des économies dans la consommation d’électricité, de carburant et du téléphone, nous vous demandons de publier mensuellement et par département les consommations et de nommer un monsieur réduction train de vie de l’Etat. Diminuer le nombre de véhicules dans vos cortèges fera beaucoup d’économie. Mettez aussi en place une commission d’enquête chargée de dire qui galvaude les mesures fiscales prises sur le riz, pourquoi ça ne marche pas et quelles solutions apporter.
En conclusion, monsieur, le Premier ministre nous constatons que, malgré vos professions de foi et votre rhétorique, rien ne change dans notre Burkina sauf les hauts dignitaires et autres supplétifs qui progressent pendant que le peuple régresse.

Les mesures que nous vous demandons feront des économies de plus de 100 milliards de F CFA et permettrons donc au gouvernement de mettre beaucoup plus d’argent dans les secteurs vitaux comme la santé, l’enseignement primaire et surtout l’université.
Vous justifierez un tant soit peu que vous êtes là pour les populations du Burkina.

Joseph OUEDRAOGO

Le Pays