"Mécanisme de fixation du prix des hydrocarbures au Burkina Faso dans le contexte de vie chère", tel est le thème du brown-bag seminar (atelier restreint) organisé par le Réseau de gestion des connaissances du Burkina (RGC-B) du Centre d’analyse des politiques économiques et sociales (CAPES), le vendredi 3 octobre 2008, dans les locaux du CAPES à Ouagadougou. L’atelier informatif a été essentiellement animé par le Directeur général (DG) de la Société nationale burkinabè d’hydrocarbures (SONABHY), Jean Hubert Yaméogo. Il a rassemblé la presse et des personnes-ressources (chercheurs, acteurs de développement socio-économique...) qui ont échangé à bâtons rompus, dans une atmosphère détendue.

La communication du DG de la SONABHY a porté sur quatre (4) points principaux dont le sous-secteur des hydrocarbures au Burkina Faso, un briefing sur la SONABHY et la politique nationale de fixation des prix. Ce dernier point a retenu l’attention et a suscité des réactions de la part des participants. "La SONABHY ne fixe pas les prix des hydrocarbures", a martelé le DG de la sociétéPour Jean Hubert Yaméogo, le mécanisme de fixation des prix des hydrocarbures est assez complexe et implique plusieurs acteurs (dont l’Etat) et paramètres (cours internationaux du baril, lieu d’approvisionnement...) face auxquels la SONABHY est impuissante. Le premier responsable de la nationale des hydrocarbures a déploré le fait que "très souvent on jette l’anathème sur la SONABHY qu’on accuse d’être responsable de la vie chère".

Pourtant, à entendre le DG, la SONABHY a même consenti d’énormes efforts pour soutenir l’Etat dans sa politique de maintien des prix à un niveau acceptable pour les consommateurs.
"Les conséquences de la flambée des coûts des produits pétroliers, ainsi que les mesures du gouvernement pour bloquer les prix sont fortement ressenties par la SONABHY" a-t-il précisé. Selon lui, les incidences sont significatives et s’élèveraient à une trentaine de milliards de francs CFA de manque à gagner pour l’entreprise.

De l’avis de M. Yaméogo, la mission essentielle de la SONABHY est d’assurer la sécurité énergétique au Burkina Faso. "C’est ce que la SONABHY a fait sans faillir depuis sa création en 1985 jusqu’à nos jours", a-t-il affirmé avant de reconnaître qu’au pire moment de la crise, le stock d’hydrocarbures dans les zones de stockage (Bobo- Dioulasso et Ouagadougou) avaient baissé de façon inquiétante.

Le communicateur a fait cas de quelques mesures prises par le gouvernement. Il s’agit entre autres, de la mise en place d’un comité interministériel de conjoncture qui a recommandé, par exemple, l’allègement de certaines taxes.
Au nombre des dispositions pouvant atténuer le choc du coût des hydrocarbures, Jean Hubert Yaméogo préconise l’amélioration des transports en commun, l’usage d’autres moyens tels que la bicyclette, etc.
Pour sa part, le directeur exécutif du CAPES, Basga Emile Dialla a marqué sa satisfaction au terme de l’atelier. Selon lui, la rencontre s’inscrit en droite ligne des activités du RGC-B qui établit le point entre les chercheurs , les politiques, les acteurs socioéconomiques (...) pour une meilleure connaissance de la gestion économique du pays.

Alban KINI (alban_kini@yahoo.fr)

Eliassa MONE (Stagiaire)

Sidwaya