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Lutte contre le paludisme : Un vaccin en essai clinique

Publié le lundi 6 octobre 2008 à 01h12min

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Le Dr Halidou Tinto (gauche) est l’investigateur principal du projet vaccin RTS’S.

L’Institut de recherche en sciences de la santé/direction régionale de l’Ouest (IRSS-DRO), en collaboration avec le Centre Muraz et le Centre médical Saint Camille de Nanoro, a organisé un atelier sur la problématique des essais cliniques au profit des journalistes couronné le 1er octobre 2008, par une visite de l’unité de formation et de recherche clinique de Nanoro, localité située à 85 km de Ouagadougou.

Le Centre médical Saint Camille de Nanoro abrite une unité de formation et de recherche clinique sur un vaccin anti-paludique. Il s’agit du RTS’S. C’est un candidat vaccin contre le paludisme de la firme pharmaceutique GSK. Les recherches sur ce vaccin sont menées dans dix (10) sites à travers l’Afrique dans des spécificités différentes.

Au Burkina, elles sont conduites par l’Institut de recherche en sciences de la santé/direction régionale de l’Ouest du Burkina (IRSS-DRO), un département du CNRST en collaboration avec le Centre Muraz et le Centre médical Saint Camille de Nanoro. La production d’un vaccin suit un long processus. Une trentaine de journalistes ont été pendant deux jours, informés et formés à la production des essais cliniques, la mise sur le marché d’un vaccin, l’éthique dans la recherche et le rôle des médias dans la promotion de la santé. La formation a été assurée par le directeur de l’IRSS-DRO, Pr Jean Bosco Ouédraogo, l’investigateur principal du projet vaccin RTS’S, le Dr Halidou Tinto, le Dr Noël Rouamba et un journaliste nigérian, Emmanuel Ousou Abi.

Les échanges avec les hommes des médias se sont beaucoup focalisés sur le projet du nouveau vaccin antipaludique, le RTS’S, son évolution et les retombées pour le Burkina. En effet, les phases de test d’efficacité, d’innocuité et des études de toxicologie et de métabolisme pré-clinique (souris, rats, lapins...) ont été franchies. Ces phases ont montré que le vaccin RTS’S prévient contre le paludisme et n’est pas toxique. Une autre phase, la plus importante vers la mise du vaccin sur le marché, sera menée à Nanoro dans le Centre médical Saint Camille.
Des enfants seront recensés, administrés du vaccin RTS’S et suivis : c’est l’essai clinique.

Le RTS’S/ASO1E a été testé (phase 2) chez plus de 1000 enfants de 6 semaines à 4 ans au Gabon, Ghana, Kenya, à Tanzanie. Ces essais ont montré que 18 mois après, le risque survenue du paludisme a baissé de 35% et le risque d’une survenue du paludisme grave a baissé de 50%. Au Burkina, si ces tests, d’efficacité et de sûreté de RTS’S (phase 3) sont prouvés le vaccin contre le paludisme pourrait être disponible en 2012. Pour mener à bien ces études cliniques, le Centre médical Saint Camille de Nanoro sera bien équipé.

Sur place à Nanoro, les journalistes ont pu visiter des réalisations en cours. Ainsi, le bâtiment R + 1 (plus de 100 000 millions de F CFA) de l’unité de recherche clinique est en train de prendre forme. Aussi, selon l’investigateur principal du projet RTS’S, Halidou Tinto, il sera bientôt installé un système de radio numérisée et un système satellitaire. Toutes choses qui permettront aux chercheurs burkinabè et ceux du Nord de discuter des images radiographiques. Pour faire fonctionner tous ces appareils, le village de Nanoro connaîtra une électrification via Boussé, une ville située à 50 km de Ouagadougou.
Le recrutement du personnel (30 à 100 employés) est en cours.

Après les essais cliniques, le matériel, les investissements resteront la propriété du Burkina, du Centre médical Saint Camille de Nanoro et de la population. Dans le monde, 70 vaccins contre le paludisme sont en cours de développement. Parmi ceux qui sont en essai clinique (16 en 2006), le RTS’S est le plus avancé et est attendu en 2012. Pour le délégué général du CNRST, qui a ouvert l’atelier sur la problématique des essais cliniques, "Le RTS’S est le vaccin le plus avancé à l’heure actuelle en matière de développement et est également le plus proche d’être utilisé par les populations des pays endémiques".

Boureima SANGA (bsanga2003@yahoo.fr)

Sidwaya

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