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Message du Ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme à l’occasion de la 23ème Journée Mondiale de l’Habitat

Publié le vendredi 3 octobre 2008 à 10h20min

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Vincent Dabilgou, ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme

Depuis 1985, l’Assemblée Générale de l’ONU a consacré le premier lundi du mois d’octobre de chaque année, Journée Mondiale de l’Habitat, dont l’objectif est d’observer un temps fort de réflexion sur l’état et les enjeux du Développement des Etablissements Humains.

Ainsi, le lundi 6 octobre 2008, la communauté internationale célèbre la 23ème Journée Mondiale de l’Habitat, placée sous le thème « Des villes harmonieuses ».

Cette thématique constitue une interpellation sur la qualité des processus d’urbanisation en cours dans le monde. L’urbanisation mal maîtrisée compromet l’harmonie sociale nécessaire à l’équilibre et à l’épanouissement des populations des villes.

A l’instar des autres pays du monde, le Burkina Faso entend également mettre à profit la manifestation de la Journée Mondiale de l’Habitat pour jeter un regard critique sur la dynamique urbaine à l’œuvre dans notre pays.

Au-delà de son faible taux d’urbanisation actuel, qui est de l’ordre de 20%, le Burkina Faso doit faire face à une forte croissance urbaine dans les décennies à venir.
Selon les estimations, notre taux d’urbanisation sera de l’ordre de 30 à 40% à l’horizon 2025.

Le thème de la présente Journée Mondiale de l’Habitat vient à point nommé car il nous interpelle sur les conséquences négatives d’une urbanisation rapide, qui, si l’on ne prend garde, produit une marginalisation de franges importantes de nos populations urbaines.

Le diagnostic de l’état des villes du Burkina fait ressortir les faits marquants suivants :

-  nos villes grandissent par leur population et par leur superficie uniquement. Nos pratiques d’aménagement urbain nous ont conduits à opérer des modes de lotissement qui ont eu pour résultats de créer des villes étendues sans commune mesure avec nos capacités de viabilisation ;

-  la production de logements décents en rapport avec les besoins réels des populations demeure un défi immense à relever. C’est pourquoi nos villes sont confrontées de manière récurrente au phénomène de l’habitat spontané qui constitue une véritable tâche noire dans nos paysages urbains.

-  du fait de la taille des villes, les difficultés d’assainissement de l’environnement urbain se trouvent démultipliées.

Ainsi à grands traits il ressort que la croissance urbaine au Burkina Faso se caractérise fondamentalement par une simple augmentation de la population vivant en ville, avec comme corollaires immédiats :
-  une insuffisance des infrastructures de base et un accès difficile aux services urbains de base (santé, éducation, assainissement, transport, environnement etc.) ;

-  un déficit croissant en logements ;

-  un chômage et un sous-emploi endémique ;

-  un développement de l’insécurité urbaine.

Cette croissance spontanée et non maîtrisée des centres urbains sur le continent produit invariablement des travers sociaux préjudiciables à un développement harmonieux.

Au Burkina Faso, la volonté politique, de faire des centres urbains des villes harmonieuses et productrices de richesses, est manifeste à travers les actions Gouvernementales qui suivent :
-  la révision du Schéma Directeur d’Aménagement du Grand Ouaga (SDAGO) ;
-  l’élaboration des Schémas d’Aménagement et d’Urbanisme des Grands Centres Urbains ;
-  la réalisation du projet ZACA, en tant qu’opération de revitalisation du centre ville et de dynamisation de l’économie Urbaine ;
-  le Programme 10 000 logements sociaux dont l’objectif fondamental est de permettre aux plus démunis de disposer d’un logement décent au cœur du tissu Urbain.

Le Ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme, dans la perspective d’aller plus loin, veille à mettre à la disposition des acteurs du secteur les outils et instruments nécessaires à la prise en charge du développement de nos villes.
C’est ainsi qu’au jour d’aujourd’hui, nous disposons d’un code de l’urbanisme et de la construction, d’une Politique Nationale de l’Habitat et du Développement Urbain assortie d’un plan d’action dont la mise en œuvre constitue le grand défi immédiat du Département.

Sans nul doute, l’atteinte des objectifs assignés à notre politique nationale contribuera à l’enracinement d’une urbanisation porteuse de bien être social, d’émergence de villes harmonieuses.

Aussi, j’invite l’ensemble des acteurs de la chaîne de production de notre paysage urbain à participer de leur mieux à la synergie d’actions pour l’atteinte de résultats probants dans l’amélioration des conditions de vie de nos populations urbaines.

Vincent T. DABILGOU
Officier de l’Ordre National

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