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Gouvernement zimbabwéen : So long is the way !

Publié le vendredi 3 octobre 2008 à 02h40min

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Morgan Tsvangiraï

Au sujet de la situation politique zimbabwéenne, on aura tout vu, tout entendu, presque tout dit. Mais on n’est pas sorti de l’auberge. C’est le moins qu’on puisse dire. Pourtant, il était donné d’espérer qu’avec la signature de l’accord historique de partage du pouvoir, signé par le président Robert Mugabe et l’opposant Morgan Tsvangiraï, le 15 septembre dernier grâce à la médiation du désormais ancien chef de l’Etat sud africain, Thabo Mbeki, on aboutirait à une paix définitivement conclue entre les protagonistes de cette crise, qui perdure.

Le gouvernement d’union nationale qui devait sortir de cet accord, jusqu’à l’heure où nous tracions ces lignes, n’était pas encore constitué.

La pomme de discorde entre les deux parties, c’est la répartition de quatre ministères-clés : la Défense, les Finances, les Affaires étrangères et l’Intérieur. Le fameux accord, qui n’existe donc pour l’instant que sur le papier et dont les contours, selon certains analystes, ne sont pas clairement définis, prévoit 31 postes à pourvoir. Mais, comme il fallait s’y attendre, l’attribution de certains ministères de souveraineté, en l’occurrence ceux ci-dessus cités, constituent la pierre d’achoppement. « Nous refusons d’être des partenaires de deuxième catégorie ! » clame-t-on du côté du parti d’opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), qui refuse que le marocain de l’Intérieur tombe dans l’escarcelle de l’Union nationale africaine du Zimbabwe ( Zanu-PF), le parti de Robert Mugabe.

Quand on connaît l’influence et le rôle que joue généralement le département de l’Intérieur en matière électorale, on comprend aisément que l’opposition zimbabwéenne tienne mordicus à ce que ce ministère ne lui échappe pas. Le partage du pouvoir coïnce aussi au sujet du portefeuille des Finances ; les partisans de Tsvangiraï pensent qu’il serait difficile à un ministre issu de la Zanu de pouvoir collaborer avec les bailleurs de fonds et les institutions financières internationales. Et ce n’est pas tout. En matière de relations internationales également, le parti de papy Bob ne jouirait pas d’une bonne réputation, et donc serait peu crédible pour tisser et gérer une diplomatie heureuse avec les pays étrangers.

La partie n’est donc pas gagnée, loin s’en faut. Le gouvernement d’union nationale se fait toujours désirer. Et on pense encore faire appel au médiateur, Thabo Mbeki, qui, on le sait, n’est plus président de l’Afrique du Sud depuis le 21 septembre dernier. C’est du moins le vœu de la formation politique de l’opposant Morgan Tsvangiraï. En face, par contre, une médiation extérieure n’est pas à l’ordre du jour. Or, on se rappelle que l’ancien président sud-africain avait réussi à faire plier le vieux Bob, sur le trône depuis 28 ans, et un peu raide sur les bords.

Mbeki avait du reste obtenu que ce héros de la lutte d’indépendance de ce qui était jadis la Rhodésie du Sud, signe l’accord de partage du pouvoir aux côtés de son adversaire politique, Morgan, qu’il ne veut pas voir même en image. Comme on peut le constater, les négociations pour parvenir à un gouvernement d’union nationale piétinent, piétinent. Il faut craindre donc que l’attente soit trop longue. Connaissant l’intransigeance du maître de Harare, qui ne voudra céder pour rien au monde ces quatre ministères-clés que sont les Finances, l’Intérieur, les Affaires étrangères et la Défense, « So long is the way ! », pour ne pas dire que le chemin qui conduit au gouvernement d’union au Zimbabwe risque d’être long.

L’Observateur Paalga

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