Un match de football se joue en 90 minutes, a-t-on coutume de dire. Et cela, les Etalons juniors l’ont appris à leurs dépens à Abidjan, le samedi 27 septembre 2008 en match aller comptant pour le dernier tour qualificatif de la CAN juniors qui se disputera au Rwanda en 2009. Alors que l’on s’acheminait vers la fin du match et que les deux équipes se tenaient au coude-à-coude, la défense burkinabè a ouvert une brèche qu’Antoine N’Gossan et ses camarades du bastion offensif des Eléphanteaux juniors n’ont pas manqué d’exploiter judicieusement.

On jouait la 88e mn. Même le public ivoirien ne croyait plus à son équipe malgré sa domination sur l’aire de jeu. Kouassi Koffi, l’une des flèches du coach Alain Guaméné a ainsi eu l’occasion d’atteindre le fond des filets burkinabè après plusieurs loupées. Il libérait du même coup tout un public qui était acquis à la cause de l’équipe locale.

En effet, le douzième homme de la formation ivoirienne a vraiment souffert le martyr en cette soirée du 27 septembre face aux Burkinabè. Pendant tout le temps du match, son équipe menait le jeu sans pour autant réussir le dernier geste de la finition face au portier Mohamed Diarra, alerte à tous les coups. Les Etalons qui, visiblement, jouaient pour le nul n’en demandaient pas mieux. Nullement déstabilisés par la domination adverse, Mohamed Thiombiano et ses camarades veillaient bien sur leurs arrières et procédaient par des contres quand ils en avaient l’occasion. Cependant, ils manqueront de vigilance à la fin du match. Alors qu’ils croyaient avoir réussi l’exploit du nul, ils se laisseront surprendre dans les derniers instants. Piqués dans leur amour propre, ils tenteront de sortir de leur gong. Toutefois, ils révisent tout de suite leur position car l’équipe locale menaçait de doubler la mise.

Ce qui a fait la force de l’équipe ivoirienne

A noter que Alain Guaméné et ses garçons ont vraiment préparé ce match et ne juraient que par la victoire ; d’autant plus que le public ivoirien leur accordait peu de crédit. "Ce match est une guerre contre le Burkina", avait martelé le maître à penser des Eléphanteaux juniors dans Nora-Sua, un quotidien de la place dans sa publication du vendredi 26 septembre 2008. C’est traduire toute la rage qui animait la formation ivoirienne avant la rencontre.

A tout point de vue, les Eléphantaux juniors ont été supérieurs à leurs homologues burkinabè dans ce match aller disputé au stade Robert- Champroux. Mais plusieurs facteurs expliquent cette suprématie du jour. En effet, depuis le dernier match du tour précédant de ces mêmes éliminatoires il y a 2 mois, la formation de Côte d’Ivoire n’a pas rompu ses rangs. L’équipe est restée regroupée pour affûter ses armes en vue du dernier tour. Il est vrai que les Guinéens sont tombés face à cette formation, mais elle n’avait pas montré grand chose. Alain Guaméné savait donc qu’il lui fallait un travail foncier et de longue haleine pour affronter le Burkina. En plus de ce long temps de préparation, l’ancien gardien international (Alain Guaméné) a fait appel à deux professionnels pour revigorer son équipe. Il s’agit de Issa Ahmed Koro et de Zié Diabaté.

L’apport du public n’a pas été non plus, négligeable dans cette partie. Conscients des limites de leur équipe, les dirigeants ivoiriens n’ont pas voulu faire de recettes à ce match du samedi. Ils ont alors ouvert l’entrée afin d’agrandir le cercle des supporters pour pousser les Eléphanteaux juniors à la victoire. Cette courte victoire (1-0) sur les Etalons juniors leur donne certes une longueur d’avance, mais tout n’est pas acquis pour la Côte d’Ivoire ; car la qualification se joue véritablement au match retour à Ouagadougou dans deux semaines. Les Etalons juniors ont donc l’occasion de prendre leur revanche à domicile et se qualifier du même coup pour la CAN.

B. Léopold YE
Envoyé spécial à Abidjan

Sidwaya