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Science et technologie agricoles : "La fin des intronidations"

Publié le lundi 28 juin 2004 à 08h23min

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Du 21 au 23 juin 2004 s’est tenue à Ouagadougou, la conférence ministérielle sur "l’exploitation de la science et de la technologie pour accroître la productivité agricole en Afrique : perspectives en Afrique de l’Ouest". A l’issue de la cérémonie de clôture, une conférence de presse a été animée par les ministres africains et les participants venus des Etats-Unis. Les subventions aux cotonculteurs américains et européens, les risques des biotechnologies en ont été les points saillants.

Dans son mot introductif à la conférence de presse, l’ambassadeur des Etats-Unis au Burkina, M. Jimmy Holmes a affirmé qu’il s’agit d’un grand pas en avant en matière d’information sur la science et la technologie agricoles. Un succès franc, a-t-il ajouté, en témoigne le nombre important de pays participants et l’engouement autour des débats. Du point de vue bilatéral, il a estimé que la tenue de cette conférence à Ouagadougou constitue une avancée significative dans les relations d’amitié entre son pays et le Burkina Faso. Un nouveau niveau d’engagement auprès du peuple burkinabè, a-t-il précisé. De façon générale : "notre objectif est d’aider, d’assister l’Afrique dans son développement", a dit l’ambassadeur Holmes.

Un autre animateur de la conférence de presse, M. JB Penn du département de l’Agriculture des Etats-Unis a traduit la nécessité de "continuer l’éducation des populations aux biotechnologies parce qu’il existe beaucoup de préjugés en la matière". Quant à la rencontre ministérielle prévue dans les prochains mois à Bamako, elle a été inscrite par le ministre malien en charge de l’Agriculture, Seydou Traoré, dans la dynamique d’une appropriation des biotechnologies par l’Afrique de l’Ouest.

A la suite des déclarations du présidium, les journalistes se sont intéressés à des questions portant sur les risques liés aux biotechnologies, la subvention des cotonculteurs occidentaux et l’état des relations américano-burkinabè.

"Au rythme du progrès"

"Les risques sont utilisés pour nous effrayer. Il ne faut pas ignorer qu’il y a des avantages certains...". Cette réponse du ministre en charge de l’Agriculture, Salif Diallo, exprime clairement la position du Burkina Faso face aux risques biotechnologiques. De toutes les façons, a-t-il rappelé, une réglementation nationale biosécuritaire existe. Pour l’application de ladite réglementation, des infrastructures et des ressources humaines adéquates et compétentes sont de mise. Ce qui pose le problème de la compétence dont la conférence de Ouagadougou a jeté les bases de réponses. Selon lui, le débat au grand jour, sur les contours des biotechnologies et les bourses d’études et de recherche annoncées par les Etats-Unis en faveur des chercheurs africains, vont permettre à ces derniers de nous définir la position à tenir. Et cela à partir des résultats obtenus dans les laboratoires nationaux. Salif Diallo soutient qu’il faut voir l’avenir avec plus d’optimisme et ne pas se laisser intimider.

"Si nous ne suivons pas le progrès, nous allons devenir des esclaves", a-t-il déclaré sur la question des subventions saux cotonculteurs occidentaux. M. JB Penn s’est voulu très clair. Les négociations sont menées au niveau multilatéral (sous les auspices de l’OMC) et bilatéral, a-t-il expliqué. Au premier plan, les points de mésentente sont la subvention à l’exportation (payer pour qu’on paie ses produits), l’appui interne accordé aux paysans et l’accès aux marchés. En rappel, les espaces mis en cause par les Etats protestataires (Burkina Faso, Bénin, Mali, Tchad) sont l’Union européenne, le Japon et les Etats-Unis. JB Penn a précisé que les 3 piliers de la discorde ne sont pas dissociables.

"A quand la fin des subventions" ?

"Les Etats-Unis sont prêts à restructurer l’appui interne et les subventions seulement si les autres (Union européenne et Japon) sont prêts à faire autant, c’est-à-dire réduire les subventions et ouvrir leurs marchés", a martelé le sous-secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères du département de l’Agriculture des USA, JB Penn. Au plan bilatéral, il dit que son Etat est prêt à redynamiser l’industrie cotonnière dans les quatre pays soumissionnaires de la présente requête. Dans cette optique, a-t-il confié, une visite de toute la chaîne cotonnière américaine sera organisée du 19 au 26 juillet prochains en faveur de ces pays.

Concernant la température des relations entre le Burkina et les Etats-Unis, l’ambassadeur Jimmy Holmes reconnaît qu’il y a eu des périodes froides. Mais actuellement, il défend une "réorientation très positive de la politique nationale burkinabè en Afrique de l’Ouest". Les Américains ont prévu la formation de militaires burkinabè au maintien de la paix, au rôle de l’armée dans la consolidation de la démocratie. Dans le domaine commercial, M. Holmes a assuré que l’élection du Burkina à l’AGOA (African Growth opportunity Act), un accord de libre échange avec les Etats Unis est en bonne voie.

Le ministre Salif Diallo pour sa part, affirme sans embages, que "les relations avec les Etats-Unis sont au beau fixe". L’accès au marché américain selon lui, pourra permettre de faire de l’oignon et de l’ail, les produits d’exportation.

Alassane KARAMA
Sidwaya

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