Avec la projection des films actuels d´Afrique, AFRIKAMERA vise surtout à permettre aux cinéphiles de ce pays et d’ailleurs de s’imprégner des dimensions culturelles, historiques, religieuses et politiques de l’Afrique d’aujourd’hui.

Afin de réussir son pari qui est de projeter une image actuelle, et aussi complète que possible de l’Afrique à travers ses nouvelles productions cinématographiques, AFRIKAMERA envisage des collaborations avec les grands festivals de cinémas africains du continent, soit de Marrakech à Durban en passant par Ouagadougou.

Pour la première édition, AFRIKAMERA coopère avec la Maison des Cultures du Monde dans le cadre du festival « Nouveaux cinémas d´Afrique » qui aura lieu du 09 Octobre au 09 novembre 2008.

AFRIKAMERA 2008, qui consacrera sa programmation à certains films du grand festival de cinéma d´Afrique FESPACO 2007, aura pour thème : « Migrating Identities : Emigration – Re-migration ».

Cette série de projection, accompagnée de débats, sera rehaussée par la présence des réalisateurs, d’experts reconnus aussi bien dans le monde du cinéma africain, qu’européen. Art, qui en 1969 décida de montrer, grâce au cinéma, le « vrai visage de l’Afrique » vers l’extérieur.

Ces amis du cinéma africain organisèrent chaque année une « semaine du cinéma africain », qui prendra en 1972, avec une nouvelle formule d’organisation tous les deux ans, sous l’appellation de Festival Panafricain de Cinéma et de Télévision de Ouagadougou (FESPACO).

Le FESPACO, devenu aujourd’hui un vecteur important de la vie culturelle en Afrique, a traversé les frontières de l’Afrique. En assumant une fonction de « Fenêtre sur l’Afrique » pour l’extérieur, il contribue essentiellement à la promotion du dialogue entre africains, mais surtout au renforcement des échanges entre l’Afrique et le monde occidental.

En choisissant d’ouvrir ses critères de sélection à toutes les formes de productions cinématographiques qui reflètent les réalités du continent africain, le FESPACO se distance de l’étiquette de festival de « films coloniaux », mais aussi des films hollywoodiens. Le FESPACO réussit fort bien à faire ressortir à travers le Cinéma, les différentes facettes de la vie en Afrique, qui ne réduisent pas - loin s’en faut – aux « problèmes typiques » qui la minent.

Dans cette dynamique de pensée, l’objectif déclaré de AFRIKAMERA demeure, à côté de la promotion de films africains et l’effort des contributions soutenues pour la facilitation des échanges entre producteurs, réalisateurs et distributeurs africains et européens, les échanges entre réalisateurs d’origine africaine et le public occidental d’autre part.

Sa programmation version 2008 se compose d’une sélection de choix effectuée dans une série de court- et longs-métrages, de documentaires disponibles, lors de la dernière édition du FESPACO au Burkina Faso, parmi lesquels certains seront présentés pour la première fois en Allemagne. Ces films se galvaniseront autour des identités migrantes..

Focus : „Migrating Identies : Emigration – Re-migration“

La figure de « l´identité culturelle » et de « l´(E)migration continue d’être une constante des cinémas d´Afrique, depuis ses premiers balbutiements à nos jours, comme l’ont illustrés « la Noire de .. » (1966) de Ousmane Sembène, « Touki Bouki » de Djibril Diop Mambéty (1973) ou encore « au cri du Coeur » de Idrissa Ouédraogo en 1994.

Tous ces films traitent du phénomène de l’émigration du Sud vers le Nord, ainsi que des questions de (sur)vie dans la diaspora africaine, confirmant l’importance de ces paradigmes dans le Cinéma Africain.

Plus de vingt ans après, la question s´est déplacée. (Pour cette nouvelle génération de cinéastes, « Post-indépendances », le lien avec l’Occident n´a plus à être idéalisé, mais ne saurait être systématiquement rejeté). il est devenu plus qu´un constat, une donnée de base de leur cinéma. Ils travaillent ainsi à montrer une image plus subtile et plurielle de l´Afrique et de sa diaspora.

Cette nouvelle génération de réalisateurs africains n’a pas directement vécu la colonisation, ou a grandi et/ou a été formé à l’étranger. Certains parmi eux vivent et travaillent alternativement en Europe et dans leur pays d’origine. Ce nomadisme des temps modernes influence beaucoup la vie et le travail de ces réalisateurs, avec pour résultat une nouvelle démarche esthétique dans le fond et la forme.

La question d’« identité culturelle », la réflexion sur le rapport entre « le Soi » et « l’Autre » ne sont plus seulement abordées que du point de vue des immigrants mais aussi de celui de la diaspora, qui fait le voyage en sens inverse, c’est-à-dire vers l’Afrique.

À travers la fiction, le documentaire ou la comédie, nombreux sont ces cinéastes africains et de la Diaspora qui ne proposent pas seulement des films sur un mouvement migratoire de la diaspora de l´Europe vers l´Afrique, mais surtout une migration sud - sud.

Le programme de AFRIKAMERA 2008, en adéquation avec le FESPACO 2007, se veut une plate-forme d’échanges sur les derniers développements que connaissent les cinémas africains et sa société, en butte aux changements dus à la globalisation.