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AN I DE LA DETENTION DE MOUSSA KAKA : Des confrères burkinabè demandent sa libération

Publié le vendredi 19 septembre 2008 à 01h15min

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Moussa Kaka

Aujourd’hui vendredi 19 septembre 2008, cela fait exactement un an jour pour jour que notre confrère nigérien Moussa Kaka croupit dans une cellule de prison à Niamey.
Dans l’espoir de voir notre confrère retrouver sa liberté, nous avons en ce malheureux anniversaire donné la parole à des confrères qui ne demandent rien de plus que la libération de Moussa Kaka.

Ousséni ILBOUDO
(Directeur des Rédactions de L’Observateur Paalga)

"Que l’on fasse un procès en bonne et due forme"

"En tant que confrère, on ne peut qu’être peiné de cette situation qui perdure depuis une année. Au début de l’affaire, il y a 12 mois, on s’était dit que c’était une grosse blague du régime Tandja, même si elle était de mauvais goût, mais qui ne tarderait pas à prendre fin. Malheureusement, cela fait un an que ça dure. Aujourd’hui, on ne peut que souhaiter la libération très prochaine de notre confrère. Un an au cachot juste pour avoir fait son boulot, cela me paraît injuste. Mais il faut qu’on se comprenne bien.

Parce que d’aucuns diront trop facilement que les journalistes ne sont pas au-dessus de la loi. ça, c’est évident ! Nous sommes des justiciables comme n’importe qui. Mais je crois, si effectivement il est reproché quelque chose de fondamental à Moussa Kaka, on n’a vraiment pas besoin de l’embastiller en réalité ! Que l’on fasse un procès en bonne et due forme ! Et si au bout d’un procès équitable, il est reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés, à partir de ce moment, le président Tandja aura le loisir de l’envoyer au cachot s’il le veut !

Mais sans que le dossier soit particulièrement lourd comme l’ont dit les avocats de Moussa Kaka, il y a quand même quelque chose de révoltant pour la confrérie. Et on est d’autant plus révolté que cela peut arriver à n’importe lequel d’entre nous, et je pense que c’est surtout cela qui est très important. Le sort d’un confrère interpelle toujours toute confrérie, parce qu’au-delà de l’individu et de sa famille qui sont peinés, c’est une épée de Damoclès qui plane sur chacun de nous surtout dans les pays où la démocratie est encore balbutiante ; où la liberté de la presse est encore relative. A titre personnel, je dois dire que Moussa Kaka est un grand frère que je connais très bien, pour avoir eu l’occasion de le côtoyer à maintes reprises. Et lors d’un récent séjour à Niamey, il y a un de nos journalistes, en l’occurrence San Evariste Barro, qui a eu la chance d’aller le voir dans sa prison. C’est dire qu’au niveau de la rédaction de L’Observateur, nous sommes vraiment interpellés par cette situation qui n’a que trop duré. Si Moussa Kaka est coupable, qu’on le sorte (il ne va tout de même pas disparaître dans le désert nigérien !) et qu’on le juge comme il se doit.

Je ne pense pas qu’il puisse également faire disparaître des preuves ! Je ne veux pas lui donner le bon Dieu sans confession mais je dis simplement que si les autorités nigériennes ont quelque chose de solide contre lui, qu’elles l’étalent clairement au cours d’un procès, mais en attendant, qu’on le libère afin qu’il retrouve ses confrères, son métier.

Yannick Laurent BAYALA
(Correspondant de Africa n°1 au Burkina)

"Si on le libère, cela vaudra mieux pour tout le monde"

"Un an de prison, les autorités nigériennes doivent prendre conscience que c’est trop cher payé pour notre confrère Moussa Kaka dont la faute n’est d’ailleurs pas avérée. Le conflit touarègue ne se trouve pas à mille lieux du Niger et le fait pour Moussa Kaka de s’y être intéressé de très près ne le rend pas coupable pour autant. Sa relation des faits peut avoir dérangé ou n’avoir pas pu toujours être objective mais sa responsabilité dans cette affaire ne peut être que celle du journaliste qui n’épouse pas forcément la thèse officielle. Au final, si on le libère enfin, cela vaudra mieux pour tout le monde."

Zoumana WONOGO
(Correspondant de la Voix de l’Amérique au Burkina)

"Que Allah éclaire les autorités nigériennes"

"Mon souhait le plus ardent est que ce mois de carême qui est celui du pardon et de la clairvoyance permette aux autorités nigériennes de revoir son cas. Franchement, son emprisonnement me fait mal au coeur et quelle que soit la raison, Moussa Kaka doit retrouver sa liberté. Et comme je sais que le Niger est un pays à fort taux musulman et que le président Mamadou Tandja est un grand musulman, je souhaite que Allah l’éclaire pour qu’il profite de ce mois de Ramadan pour pardonner à notre confrère Moussa Kaka quel que soit ce qu’il lui reproche. L’essentiel est que notre confrère soit libre, qu’il retrouve sa famille et qu’il puisse pratiquer ce métier noble, afin que les auditeurs puissent l’écouter."

Propos recueillis par Paul-Miki ROAMBA et Antoine BATTIONO

Le Pays

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