Précédemment annoncé pour 15 h 30, c’est finalement à 16 h 30 que les bébés Etalons sont montés sur la pelouse détrempée du stade du 4-Août pour en découdre avec leurs homologues de la Tunisie. Ayant fait 0-0 à l’aller à Beni Khalid, ces deux équipes se devaient de jouer, mais surtout de marquer.

Dans cette situation, ce sont les Etalons qui se devaient d’attaquer les premiers. Si c’est cette consigne que le coach burkinabè, Séraphin Dargani, avait donnée à ses poulains, le message est passé 5/5. En effet, à peine l’arbitre togolais, Atsoo Kokou a donné le coup d’envoi que les Etalons cadets ont commencé à attaquer pied au plancher.

Les Tunisiens n’ont pas eu le temps de bien se positionner que sur une longue balle, Oumarou Sané, malgré sa petite taille, parvient à dévier la balle de la tête pour Fadil Sido. Ce dernier, d’un lob astucieux et plein de réussite, ouvre le score (1-0 ; 3e mn). C’était la meilleure option de faire douter les Aiglons dès l’entame de la partie. Ceux-ci étaient partagés entre attaquer et défendre.

Oumarou Sané, Fadil Sido, Zidane Zoungrana continuent alors de pousser vers l’avant, mais sur cette pelouse aux allures de rizière où le jeu s’apparentait à du patinage artistique avec des chutes, les appuis sont difficiles pour les 22 acteurs ; la balle était fuyante et les contrôles, approximatifs.

Les Etalons, qui semblaient plus à l’aise, mettent la pression constamment sur leurs adversaires. Le portier tunisien, Mohamed Delhoum, très acculé, se saisit de la balle hors de sa surface autorisée. Le coup franc qui s’en est suivi est transformé en but par Mohamed Ouattara après que sa frappe ait été légèrement détournée par le mur (2,- 0 ; 25e mn).

3 mn plus tard, Fadil Sido se laisse aller à un joli geste technique, malheureusement, sa reprise en demi-volée passe largement au-dessus. Dans leur furia, le break était à portée de main pour les Burkinabè. Ils y parviendront d’ailleurs. Les Tunisiens se loupant beaucoup en défense, les attaquants Etalons étaient toujours à l’affût.

C’est ainsi que Zidane Zoungrana, très rusé, va profiter d’une ratée de la défense tunisienne pour enfoncer le clou (3-0 ; 36e mn). La messe était dite.

De retour de la seconde mi-temps, les Aiglons tentent de faire leur retard. Ils maîtrisent mieux le milieu de terrain. Et sur une de leurs rares offensives, ils obtiennent un penalty sur un tacle appuyé de Mohamed Ouattara (3-1 ; 51e mn).

Voyant que l’entre-jeu échappait à leur contrôle, Séraphin Dargani et son adjoint Alain Nana procèdent à des remaniements. Banou Diawara et Pascal Karama entrent en lieu et place de Saïdou Boudané et Zidane Zoungrana.

Plus rien ne sera marqué jusqu’au coup de sifflet final si ce n’est les actes d’énervement et d’antijeu des solides Tunisiens mais noyés par le fair-play des bébés Etalons.

Le Burkina a donc son ticket pour le dernier tour qualificatif d’Algérie 2009. Il jouera contre le vainqueur de la double confrontation Rwanda # Soudan (selon le site officiel de la CAF), mais on susurre que ce sera contre le vainqueur de Cameroun # Gabon.

Mais avant, et à la faveur de la période morte, l’encadrement technique doit travailler durement car on sent de la volonté et de la technicité dans cette équipe mais aussi beaucoup d’erreurs de jeunesse. Heureusement que tout cela est corrigible avant le 2e tour en novembre prochain.

Kader Traoré

Impressions après match

• Séraphin Dargani, entraîneur des Etalons cadets : "Tout s’est joué en première mi-temps, comme vous l’avez vu. Mes joueurs ont suivi le match de leurs grands frères seniors le samedi 6 septembre dernier ici au stade du 4-Août.

Nous en avons tiré des leçons : les Tunisiens jouent très bien en seconde partie. Il fallait donc assurer la qualification dès la première mi-temps en marquant des buts ; c’est ce que les enfants ont réussi à faire. Pour la suite de la compétition, on souhaite aller le plus loin possible parce que mes éléments ont du talent."

• Rachid Coulibaly, capitaine des Etalons : "Nous étions confiants au départ et dès les premiers instants, nous avons ouvert le score. Ce but matinal nous a galvanisés davantage. En deuxième mi-temps, les Tunisiens sont revenus avec beaucoup plus de détermination.

Il y a eu un moment de relâchement à notre niveau surtout avec la fatigue liée à l’état de la pelouse. Toutefois, malgré les difficultés liées à la pluie, nous avons pu nous tirer d’affaire et même que cela nous a été quelque peu favorable."

• Ben Said Moham Moncef, entraîneur des Aiglons de Carthage : "Nous avons perdu nos chances de qualification à l’aller en ratant beaucoup d’occasions de but. Pour ce match, mes joueurs ne sont pas habitués à jouer sur un terrain humide lié à la pluie qui s’est abattue sur la ville.

En plus, nous avons raté deux buts à cause d’une mauvaise appréciation de la trajectoire du ballon. C’est une victoire méritée et je pense que le Burkina Faso va faire un bon parcours dans les éliminatoires de cette coupe d’Afrique.

L’Observateur