Selon Djibrill Bassolé, il a tenu à venir consulter Blaise Compaoré "sachant qu’il a d’excellentes relations avec le président soudanais, Omar El Béchir et sachant aussi qu’il a des relations avec des frères soudanais qui ont pris les armes. Il bénéficie aussi d’une grande expérience en matière de résolution des conflits".

M. Bassolé a dit qu’à ce stade de sa mission au Darfour, il a "sollicité l’intervention personnelle du président du Faso pour faire passer un certain nombre de messages et surtout, pour nous appuyer dans la recherche de solutions politiques". Le médiateur conjoint UA/ONU a fait comprendre que l’objectif de la médiation est de promouvoir le dialogue politique afin d’aboutir à un accord politique global qui ramènera définitivement la paix et la stabilité au Soudan. Il a indiqué que les choses avancent sur le terrain au Darfour, mais son souhait est que ce soit de façon positive. "Les résultats ne seront pas spectaculaires.

Le Darfour est un grand conflit et il y a beaucoup de facteurs internes et externes qui compliquent énormément le dossier. Mais, nous avons le devoir de réussir pour soulager les populations du Darfour de leurs difficultés". Cela, ajoute-t-il, car "il y a 2,5 millions de la population du Darfour qui vit dans des camps de réfugiés et qui subit l’insécurité au quotidien". A entendre M. Bassolé, les parties dans leur ensemble au Soudan sont disposées à mener le dialogue politique. "Les armes ne pourront pas tout régler. Cinq ans après le début du conflit, les conséquences au plan humain sont quelquefois dramatiques, alors il faut trouver une solution politique, il faut dialoguer et nous sommes là pour aider les frères et sœurs du Soudan à trouver cette voie du dialogue politique et de la réconciliation nationale". Le médiateur conjoint UA/ONU au Darfour rassure : "Il n’est pas question de se décourager, on fera du mieux de nos possibilités.

Nous avons rencontré les membres du gouvernement, le président Béchir lui-même et certains représentants des mouvements armés. Les premiers contacts sont positifs. Il y a une volonté réelle de trouver des solutions politiques, mais en matière de négociations de ce genre, ce n’est pas facile et il faut s’armer de patience".

Il affiche sa conviction quant au bon déroulement de sa mission et a laissé entendre que "le président du Faso s’est montré très attentif et dans les jours à venir, il pourra développer un certain nombre d’initiatives et prendre des contacts dans le sens d’appuyer le processus de médiation qui est en même temps, un processus qui appartient à la communauté internationale et à l’Union africaine". Le médiateur conjoint UA/ONU a également été reçu en audience, dans la soirée du 8 septembre 2008, par le Premier ministre, Tertius Zongo. La paix et la sécurité en Afrique et notamment au Darfour ont été abordées au cours de cette audience.

Ali TRAORE
(traore_ali2005@yahoo.fr)

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