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Vie chère au Mali : L’opposition en ordre de bataille

Publié le mardi 9 septembre 2008 à 02h04min

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L’opposition malienne n’est pas du genre à se contenter de ce que lui sert le gouvernement. Elle agit, bouge, et surtout, contre-attaque, quand le pouvoir prend de l’ascendant en matière d’initiatives. En Occident, on parlerait de la capacité à rebondir face à des sondages d’opinion défavorables.

Pour émerger et exister dans cette scène politique dominée par le président et ses affidés, elle n’avait d’autre choix que de montrer sa différence. Sa stratégie, apparemment, est d’ édulcorer l’action du gouvernement en faveur des populations prises sous l’étau de la vie chère. Mais, il lui faut avoir des solutions de rechange viables, qui feront d’elle une véritable force de propositions.

Car le gouvernement malien a tout de même beaucoup oeuvré dans le sens de rendre la vie plus facile aux Maliens, en comparaison avec d’autres pays de la sous-région où l’immobilisme est de mise. La rigueur dans le suivi des dispositifs mis en place, comme les boutiques témoins, est sans faille. Le ministre en charge du Commerce s’est promis de les visiter toutes - ils sont au nombre de 120 - pour faire le constat de leur état de fonctionnement. Bien entendu, ces efforts ne sont pas à même d’éradiquer totalement les affres de la misère au Mali, qui reste un pays pauvre. Mais, ils montrent le souci des dirigeants d’apporter des réponses aux préoccupations des populations. Contre la corruption, que l’opposition dénonce, le gouvernement a trouvé une parade qui est la nomination d’un vérificateur général aux pouvoirs très étendus. Cela n’a pas toujours été la règle dans bien des pays.

L’opposition malienne, de son côté, peut être critiquée pour une tare congénitale que traînent bien des oppositions africaines, le retournement fréquent de vestes. Sur ce plan aussi, elle a toutefois le mérite de savoir s’unir quand la nécessité s’impose. A l’heure des grands défis de la vie chère, aucune opposition active ne peut manquer de grain à moudre. Il y a tellement à faire, les Etats sont si débordés et les populations si angoissées qu’il serait inconséquent , voire suicidaire, pour les partis d’opposition de croiser les bras et d’assister en spectateurs à la crise actuelle. D’ailleurs, de façon générale, la routine est dangereuse pour la démocratie. Elle ankylose les institutions dont fait partie l’opposition, et favorise la malgouvernance.

Les motivations du Front pour la démocratie et la république (FDR), qui réunit 16 partis, ont certainement comme toile de fond, des calculs politiques et électoralistes. Cela est tout à fait normal, le principal étant que ces motivations soient fondées. La vie chère sert donc de prétexte et de tremplin au FDR pour se refaire une santé. En quelque sorte, il espère un retour en grâce sur un thème très porteur, en opérant une rentrée politique axée sur l’offensive.

Le regroupement des formations de l’opposition joue donc à fond son rôle qui est de ne pas laisser le monopole de l’initiative au pouvoir. Mais l’élection présidentielle n’aura lieu que dans quatre ans . Il lui faudra faire preuve d’imagination pour rester en alerte et tenir la dragée haute au pouvoir en terme de capacité à occuper l’espace politique. Ce qui n’est pas toujours évident, même si les motifs de mécontentement social ne manquent pas dans un pays sous-développé comme le Mali.

Par Mahorou KANAZOE

Le Pays

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