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Campagne agricole 2008 : "Les producteurs ont compris le défi", rassure le Premier ministre

Publié le jeudi 28 août 2008 à 09h34min

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Tertius Zongo dans la plaine rizicole de Bissiga qui produit jusqu’à 5,5 tonnes/ha.

Le Premier ministre, Tertius Zongo, dans le cadre du suivi de la campagne agricole est allé s’entretenir avec les producteurs des régions du Plateau central, du Centre-Est et du Centre-Nord.

"Venir dans une région comme celle-là et voir ce que nous avons vu, on ne peut qu’être satisfait", s’est exclamé le Premier ministre, Tertius Zongo à la fin d’un périple de suivi de la campagne agricole qui l’a amené dans les régions du Plateau central, du Centre-Est et du Centre-Nord le 26 août 2008.

Que ce soit à Bissiga, province du Ganzourgou (région du Plateau central), Soalga (Centre-Est), Gaoga et Bonam dans le Centre-Nord, le chef du gouvernement a vu que "les producteurs sont en train de vouloir pousser les limites" dans une nature qui ne leur est pas tout à fait favorable.
Pour cela, ils ne manquent pas d’initiatives. M. Zongo en veut pour preuve dans certaines zones, notamment à Bissiga, pour ne citer que celui-là, que ce sont des aménagements de types traditionnels qui ont été faits pour la culture du riz.
En matière d’aménagement traditionnel, le Premier ministre s’est félicité de la prouesse dont ont fait montre les producteurs de la plaine de Bissiga qui, avec une superficie de 40 ha peut produire jusqu’à 220 tonnes soit un rendement de 5,5 tonnes à l’hectare. Elle emploie 38 femmes sur 70 exploitants et utilise des variétés de semences améliorées.

Cette performance a fait dire à Tertius Zongo, qui qui prend à témoin le ministre de l’Agriculture, Laurent Sédégo, qu’avec 12 à 13 millions de F CFA, on peut aménager 100 ha de plaines de ce genre. " Lorsqu’on voit de l’autre côté qu’on aménage rien qu’un hectare à 10 millions et qu’ici (Bissiga) les rendements à l’hectare sur aménagement traditionnel sont plus importants que ceux qu’on a en pleine maîtrise de l’eau", le chef du gouvernement se rend compte que les producteurs ont compris le défi qui est le leur.
Un engagement qui a besoin du soutien de l’Etat et Tertius Zongo promet de donner suite à leurs doléances. Celles qui paraissent prioritaires seront même analysées dans l’immédiat. Pour le cas de Bissiga, il s’agira de remettre en service le barrage de Mogtédo qui a cédé en 2007.

Selon la directrice régionale de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques du Plateau central, Gisèle Tapsoba qui se fait l’écho des productrices et producteurs de Bissiga et de la région, les populations sont confrontées à bien de contraintes. Il s’agit notamment de l’inadéquation de l’aménagement des sites, des difficultés d’acquisition des intrants et du manque de magasins de stockage de matériels et d’aires de battage.

A Bissiga comme à Gaoga (Boulsa), le Premier ministre a visité des fermes semencières de Niébé et de Sorgho. Le constat général qui se dégage est que les producteurs ont compris l’importance de la semence améliorée à la grande satisfaction des premiers responsables de l’Etat.

Développer la production de semences

A Gaoga, la ferme semencière exploite en plus du niébé (5 ha) du sorgho (8,5 ha) pour la saison 2008. La ferme couvre une superficie de trente hectares.
Elle est à sa cinquième année de production et emploie 19 producteurs dont 4 femmes du groupement Nassongdo. La ferme avait besoin de l’appui du projet semencier et des fonds PPTE, durant ses trois premières années. Avant d’arriver à Gaoga, le Premier ministre et sa délégation a fait une escale à Soalga dans le département de Kando, province du Kourittenga. Ce village dispose d’un barrage construit en 1986 mais a cédé en 2007.

Dans la cuvette dudit barrage, 350 personnes exploitent 120 ha de riz, soit 42 ha de riz amélioré et 78 ha de riz local avec 600 tonnes escomptées cette campagne. Partout, les producteurs ont demandé à disposer des semences améliorées à temps. Quand aux producteurs de semences eux-mêmes, ils ont demandé à être payés dans de meilleurs délais.

Donner l’exemple

La dernière localité à recevoir la délégation ministérielle est Bonam, toujours dans la commune de Boulsa.
Dans son village natal, le ministre en charge de l’Agriculture a emblavé un champ en arachides (4 ha) manioc (1 ha), papayer (1 ha) et maïs (1 ha). La technique utilisée est la rotation qui consiste à cultiver en alternance, ces différentes spéculations.

Pour le ministre Laurent Sédégo, il est bien de parler des bienfaits de la terre, mais mettre la main à la patte est toujours mieux. Un autre exemple à saluer est l’exploitation du chef coutumier de Bonam. Celui-ci a récupéré et aménagé des terres dégradées pour en faire une bananeraie. Pour Frédéric Kaboré, l’un de ses fils, l’activité a commencé en 2006. "Nous exploitons 7 ha pour 267 tonnes par an et faisons deux récoltes par an" se réjouit-il.

Souleymane SAWADOGO
Sidwaya

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