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OGM : La société civile exige vigilance

Publié le vendredi 25 juin 2004 à 08h02min

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Depuis août 2003, date à laquelle deux firmes américaines que sont Mosanto et Syngenta ont annoncé l’expérimentation des OGM à Farakoba (dans la Comoé), le sujet fait des vagues dans la société civile burkinabè. Une conférence publique sur le thème : "Les OGM en Afrique, quels enjeux ?" a eu lieu le mercredi 23 juin 2004 dans l’amphithéâtre libyen de l’université de Ouagadougou.

La conférence a été animée par le Pr Jean Didier Zongo, enseignant de génétique et amélioration des plantes à l’université de Ouagadougou et par ailleurs président de la Coalition de veille face aux OGM au Burkina Faso (CV-OGM/BF), regroupant 40 organisations de la société civile, ainsi que par le coordonnateur régional pour l’Afrique de la "Coalition pour la protection du patrimoine génétique africain" , M. Joachim Bazié.

Devant un parterre de spécialistes de la question, étudiants et personnes venues s’informer sur les avantages et inconvénients de l’introduction des OGM dans les pays pauvres, notamment ceux d’Afrique il s’est agi pour les deux interlocuteurs d’informer suffisamment les uns et les autres sur cette volonté des firmes américaines d’assurer une certaine diffusion de leurs semences ; une rencontre d’information et de partage donc, aux fins de mieux faire apprécier la question par les populations.

Parmi les avantages des OGM, l’on peut retenir entre autres choses le gain de temps, en ce que leur création, ont-ils indiqué, transcende les barrières entre les espèces pour introduire dans une espèce donnée, un gêne prelevé dans une autre espèce ; et cela, contrairement aux méthodes dites traditionnelles de création de nouvelles variétés de plantes et de nouvelles races d’animaux, qui réclamaient beaucoup plus de temps. En outre, la possibilité de créer des OGM permet d’améliorer les conditions d’élevage des animaux en offrant de nouvelles méthodes de lutte contre les maladies des animaux...

Une kyrielle de questions pour comprendre

Le Pr Jean Didier Zongo, parlant des inconvénients, fera remarquer que par la voie de sélection classique, les croisements s’opèrent nécessairement dans le "respect de la barrière des espèces". Par la voie de la transgenèse par contre, cette barrière est contournée, sans que les connaissances scientifiques disponibles puissent permettre de comprendre ce qui est transformé à terme, et donc les impacts sur la manipulation des espèces et sur l’équilibre de la co-évolution des espèces dans l’environnement. Toutes choses ayant des conséquences déplorables sur la qualité de certains produits de consommation tel le riz dit doré dans lequel on a introduit des gênes de production de la vitamine A.

Sur la nature, il est à noter les effets dangereux des "désherbants totaux" dont l’utilisation présente des dangers pour les agriculteurs parce que contenant des substances très toxiques. C’est dire que pour l’environnement comme cela a été relevé, modifier un organisme revient à modifier un élément de tout l’équilibre écologique.

Il s’est agi d’une riche rencontre de partage dont l’on pourrait retenir que les obtenteurs d’OGM sont de grandes firmes du Nord ; "de grands holdings financiers qui n’ont d’autres objectifs que de faire des profits". Voici pourquoi la société civile burkinabè exige vigilance face à la volonté de ces "mercantilistes" devant l’éternel, de s’intéresser aux pays pauvres.

Philippe Bama
L’Observateur

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