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Vie chère au Burkina : Le salut viendra-t-il du ciel ?

Publié le jeudi 14 août 2008 à 11h18min

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Les émeutes de la "faim" ont quitté les projecteurs de l’actualité. Pour certains gouvernants africains dont le sommeil a été ô combien troublé par ces vastes mouvements d’humeur à travers le continent et au-delà, on respire un peu plus à présent. En somme, l’orage est passé ; passé grâce à un train de mesures gouvernementales prises, on s’en souvient, avec diligence, afin de ne pas se laisser déborder, voire emporter.

Maintenant que les choses semblent être rentrées dans l’ordre, quelle satisfaction morale les gouvernants africains peuvent-ils tirer de ces mesures qui étaient censées amortir la chute du pouvoir d’achat de consommateurs désemparés ? Qu’ont pu faire ces décideurs, en termes d’application réelle et de suivi des mesures annoncées ? Au Burkina, en tout cas, c’est l’impression d’un certain laisser-aller au sommet de l’Etat. Tout se passe en effet comme si les décideurs avaient fait relâche, s’étaient donné du répit, offrant ainsi l’occasion à bien des commerçants de revenir à leurs bonnes vieilles habitudes. Tout ce qui avait été arrêté semble à présent remis en cause.

Au demeurant, que sont devenues les boutiques témoins qui devaient apporter la preuve que le consommateur n’a pas été laissé à lui-même ?

Ainsi donc, après le "boucan" gouvernemental autour des mesures contre la vie chère, les faits sur le terrain offrent une réalité bien amère pour le citoyen lambda surtout. Pour bien des Burkinabè, assurer la pitance quotidienne devient de plus en plus problématique à mesure que les prix des denrées de première nécessité augmentent ; se déplacer devient un parcours du… débrouillard. Même le haricot, l’un des derniers recours pour faire bouillir la marmite en temps de vaches maigres, est devenu un luxe. Et pendant ce temps, la rapine organisée (on parle de collusion entre l’économique et le politique) continue, au détriment du consommateur qui a fini par se montrer fataliste. Mais attention à la résignation. Elle réserve, parfois, bien des surprises.

Avec la vie chère, la réalisation des prévisions d’une bonne campagne agricole est des plus attendue en particulier des populations vulnérables qui ont maintenant tourné leur regard vers le ciel. Elles pourront se réjouir de l’abondance des produits agricoles sous réserve que le ciel continue de se montrer clément.

Mais qu’adviendrait-il si, par extraordinaire, le ciel leur faisait faux bond ? Une nouvelle émeute de la faim est-elle dans ce cas à exclure ? En ce qui le concerne, le Mali offre une expérience qui devrait faire des émules. Voilà en effet un pays qui connaît une métamorphose en termes de qualité de ses infrastructures routières notamment, malgré la modestie de ses moyens. Mieux, le phénomène de la vie chère aurait été si bien maîtrisé et les contrôles si réguliers, qu’aucun commerçant ne s’aviserait de fixer ses prix à sa guise. Il subirait alors la foudre des autorités maliennes. Au pays de Soundiata Keita, les prix des produits de grande consommation comme les céréales ont été tout simplement mobilisés.

Cheick Beldh’or SIGUE

Le Pays

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