La pluie qui s’est abattue successivement dans la soirée du jeudi 7 août 2008 à Ouagadougou n’a pas empêché la célébration du 48e anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire à la résidence de l’ambassadeur Dr Richard Kodjo. Une fête qui a débuté juste après la 1re pluie, avant de s’achever sous la 2e dans une ferveur totale. La commémoration de cette fête de l’indépendance se situait 1 an et 5 mois après la signature de l’Accord politique de Ouagadougou, 9 jours après la visite d’Etat au Burkina du président ivoirien Laurent Gbagbo, et une semaine après la célébration de l’an 1 de la flamme de la paix à Bouaké, à laquelle a pris part le Facilitateur de l’Accord, Blaise Compaoré. L’ambassadeur Dr Richard Kodjo a saisi l’opportunité pour faire un bilan du chemin parcouru depuis la signature de l’Accord politique de Ouagadougou.

De ce bilan, on peut retenir que concernant les audiences foraines, 586 755 jugements supplétifs ont été délivrés sur 617 420 requêtes reçues. Au niveau militaire, si l’effectivité du regroupement des ex-combattants est réelle du côté des forces loyalistes, celui-ci progresse tant bien que mal avec quelques soubresauts chez les Forces nouvelles. Il y a également le démarrage du programme de désarmement et de démantèlement des milices, du service civique et du programme national de réinsertion et de réhabilitation communautaire. On note que le redéploiement de l’administration sur l’ensemble du pays connaît des progrès, tout comme un code de bonne conduite a été signé par les principaux partis politiques, en présence du Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon.

On a dansé sous la pluie

L’ambassadeur n’a pas manqué d’évoquer les mesures énergiques qui ont été engagées pour lutter contre le racket et les différentes tracasseries et pour rappel, dit-il, cela coûterait entre 90 et 150 milliards de F CFA par an à l’Etat. La moralisation dans la gestion de la filière café-cacao n’a pas été omise avec la mise en examen de 36 personnes. Malgré les difficultés économiques, l’Etat de Côte d’Ivoire est parvenu à verser aux opérateurs économiques, au cours des 5 premiers mois de 2008, la somme de 36 milliards de F CFA, soit 16% de la dette intérieure ; et au 1er trimestre de cette année, il a payé tous ses arriérés auprès des institutions financières internationales. C’est donc un bilan général globalement positif, a indiqué Dr Richard Kodjo, avant de relever que le décollage économique de la Côte d’Ivoire s’amorce à travers de grands chantiers initiés par le président Laurent Gbagbo.

Il a tenu à partager la conviction des présidents du Faso et de Côte d’Ivoire que le renforcement de l’axe politico-économique Yamoussoukro-Ouagadougou, tout en jouant le rôle de catalyseur du développement des 2 pays, sera le socle sur lequel la sous-région pourra bâtir des entités communautaires plus hardies et porteuses. Le rêve que l’ambassadeur Dr Richard Kodjo a demandé qu’on fasse, c’est que "l’axe Ouagadougou-Yamoussoukro préfigurera l’espace fédératif ouest-africain, idéal s’il aboutissait à la fusion entre les deux Etats, quelle que soit la forme juridique que revêtira celle-ci". Pour lui, après le mariage avec interdiction de divorce, à travers la signature du traité d’amitié et de coopération, "il est peut-être temps de songer à la mise en commun des biens".

Il faut relever que la fête s’est poursuivie sous la pluie, avec des Ivoiriens et des ressortissants de pays amis, tous trempés, qui ont dansé au rythme de différentes sonorités musicales.

Par Antoine BATTIONO

Le Pays