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Trafic de droque en Afrique de l’Ouest : L’autre Sida

Publié le vendredi 8 août 2008 à 11h04min

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Le mal poursuit son œuvre dévastatrice. L’Afrique de l’Ouest rongée, se meurt à petit feu, et si on n’y prend garde, elle pourrait ne jamais s’en relever. Le diagnostic est alarmant : la drogue est en passe de constituer un autre Sida pour le continent, depuis que de gros narcotrafiquants ont jeté leur dévolu sur l’Afrique. De plus en plus traqués dans leur pays, ils ont trouvé d’autres débouchés pour écouler plus tranquillement leurs produits de malheur.

L’Afrique est devenue une véritable plaque tournante, si l’on s’en tient seulement à certaines opérations faisant état de saisies d’importantes quantités de drogue, qui, malheureusement, ne représenteraient que la partie émergée de l’iceberg. Toujours est-il que le marché semble prospérer en Afrique. Dire que ce trafic a des conséquences incalculables pour le continent, vulnérable au fléau non seulement par la porosité de ses frontières, mais aussi par la perte des repères et de certaines valeurs ! Rien d’étonnant alors que la jeunesse africaine, toujours empêtrée dans ses problèmes, constitue une proie facile. Dans ces conditions, le crack devient, pour certains jeunes en tout cas, la meilleure façon de se dérober aux réalités existentielles. Si seulement il rendait vraiment service ! Car le fait est établi que la drogue est un monstre dévastateur et silencieux.

Quels profits pour l’Afrique si celle-ci doit assister à un accroissement de la délinquance, à une plus grande dépravation des mœurs, à la dislocation des familles et à la destruction de la jeunesse ? Quel avenir pour l’Afrique si cette jeunesse est mentalement malade ?

Le trafic de drogue, on le sait, est un secteur qui rapporte gros et tout de suite. Comme on le dit, c’est de "l’argent facile" ! Si facile qu’il faut craindre que certains, à divers niveaux de responsabilité, cèdent rapidement à l’appât du gain facile.

Sous d’autres cieux, des cartels se sont solidement construits grâce à une collusion avec les milieux politiques en place. Ils sont devenus si puissants qu’ils financeraient même des campagnes électorales. L’Afrique n’en est, certes, pas encore là. Mais dans un continent où l’argent compte pour beaucoup dans l’accession au pouvoir d’Etat – moins que les idées - il ne serait pas étonnant que des aventuriers ayant amassé beaucoup d’argent dans le narcotrafic, se sentent subitement un destin national.

Il n’est pas encore tard. Certes, une lutte est menée sur le terrain, qui mérite encouragement et félicitations des acteurs. Mais il faudra davantage de remèdes, y compris une plus grande activation des mécanismes sous-régionaux de lutte contre le mal, s’ils existent déjà, pour une meilleure efficacité.

On n’irait pas jusqu’à demander que les pays africains s’inspirent de l’exemple de certains pays arabes où un tel délit donne automatiquement lieu à la pendaison. Pour l’Afrique, des peines plus lourdes que celles en vigueur pourraient décourager plus d’un narcotrafiquant.

Cheick Beldh’or SIGUE

Le Pays

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