L’espoir est permis pour une bonne production agricole cette année. C’est du reste, ce qui ressort de la première sortie du ministre délégué chargé de l’Agriculture, Issaka Maïga pour s’imprégner du déroulement de la campagne agricole 2008-2009. La visite a concerné les régions de la Boucle du Mouhoun et du Centre-Ouest. Le ministre accompagné de techniciens et de journalistes ont sillonné du 1er au 3 août 2008, les provinces des Balé, du Mouhoun, des Banwa, de la Kossi, du Sanguié, du Boulkiemdé, du Ziro et de la Sissili.

Le constat général est que tout se passe bien. Et Issaka Maïga d’affirmer à juste titre (à la fin de la visite) que "nous sommes sur le bon chemin". En effet, les superficies emblavées, de même que l’état végétatif des plants, augurent une bonne et abondante récolte. Les uns et les autres ont seulement souhaité que "les pluies continuent de venir correctement".

A entendre le Directeur général de l’agriculture (DRA) de la région du Centre-Ouest, M. Alassoun Sory, les objectifs assignés par le ministère en charge de l’agriculture sont largement atteints dans la région. Ainsi, selon lui, le Centre-Ouest est autour de 105% de terres emblavées. "En terme de production de riz, nous avons presque doublé l’objectif qui nous a été fixé", a-t-il précisé.
Les visites des bas-fonds rizicoles de Poun et de Goundi (dans le Boulkiemdé), de Tina (dans le Ziro) ont permis au ministre et à sa délégation de se rendre compte de l’effectivité des propos du DRA.

Utilisation des semences améliorées

L’une des spécificités de l’actuelle compagne agricole est l’utilisation de semences améliorées par les producteurs. Les semences, ainsi que l’engrais (tous subventionnés par l’Etat et ses partenaires) sont déjà distribués dans les villages. De l’avis du DRA du Centre-Ouest, les 148 tonnes de semences de riz reçues n’ont pas permis d’emblaver la totalité des superficies dans la région. Toutefois, le problème de semences ne s’est pas posé puisque des paysans en disposaient déjà.

Pour sa part, le DRA de la Boucle du Mouhoun, Maurice Traoré, a soutenu que "dans le cadre de la mise en œuvre de l’opération fourniture de semences améliorées certifiées, 41 communes rurales ont bénéficié de 941 sites". Dans la Boucle du Mouhoun, ce sont au total 250 sites qui ont été mis en valeur en riz. Le ministre et sa suite ont visité, entre autres, les bas-fonds rizicoles de Bounou-Gare (dans les Balé), de Kékaba (dans le Mouhoun). Dans toutes les localités visitées, les paysans ont réaffirmé leur engagement et leur ferveur à produire davantage. Ils se disent galvanisés par le soutien du gouvernement. Profitant de la présence du ministre, les producteurs ont exposé leurs préoccupations. Il s’agit par exemple, des difficultés d’écoulement des productions, du manque de magasins de stockages des produits, du manque d’outils performants, etc. Outre les sites rizicoles, Issaka Maïga et sa délégation ont visité des champs d’autres spéculations. Ainsi, l’on est passé dans les parcelles de production de semences améliorées de Nazaire Bicaba à Ouakara (dans le Mouhou). La-bas, le paysan cultive la variété de maïs SR21. A quelques kilomètres de là, Michel Bicaba, un rapatrié de la Côte d’Ivoire, exploite une superficie de 30 hectares où on retrouve des spéculations telles que le maïs, le sorgho, le coton, le mil et le sésame.

Accent particulier sur la filière sésame

A Nouna (dans la Kossi), le ministre délégué chargé de l’Agriculture a procédé, samedi 2 août 2008, au lancement de la campagne de production de sésame. Issaka Maïga a rappelé la place de choix de cette spéculation. Il ressort que le sésame occupe la 3e place de culture de rente après le coton et l’arachide. Les données actuelles indiquent une production nationale de 29 890 tonnes de sésame au cours de la campagne agricole 2007-2008. La Boucle du Mouhoun vient en tête de la production avec 19 797 tonnes, soit 66% de la production totale de la campagne écoulée.

D’où le choix de la région pour le lancement de la campagne 2008-2009. Le ministre Maïga a, par ailleurs, invité les commerçants, les hommes et femmes d’affaires à développer des circuits de commercialisation afin de faire de la production du sésame, une filière porteuse et compétitive de la région de la Boucle du Mouhoun. En rappel, la campagne agricole 2008-2009 s’exécute dans un contexte national et international marqué par une hausse vertigineuse des prix des produits agricoles. Face à cette situation, le 1er Conseil d’administration du secteur ministériel (CASEM) du ministère en charge de l’agriculture, tenu les 2 et 3 mai 2008, a défini les objectifs de production et les mesures à entreprendre pour leur réalisation. Un accent particulier est mis sur les céréales afin qu’elles connaissent un accroissement substantiel par rapport à la campagne précédente. Les objectifs de production céréalière pour la présente campagne sont de 4 231 599 tonnes. Pour appuyer le secteur agricole, le département du ministère de l’Agriculture s’investit dans le suivi de la campagne.

Toute chose qui permet non seulement de s’assurer que les structures d’encadrement s’acquittent de leurs tâches selon les lettres de missions, mais aussi de s’informer des difficultés rencontrées pour l’exécution des missions et des mesures d’urgence. Les sorties sur le terrain du ministre s’inscrivent dans cette dynamique. Après ce premier axe, le programme indicatif prévoit d’autres sorties dans d’autres régions dans les prochains jours.

Alban KINI
alban_kini@yahoo.fr

Le ministre Issaka Maïga dit sa satisfaction à la fin de la tournée dans les deux régions

"Pour cette première sortie sur le terrain, nous avons constaté que tout se passe bien en ce qui concerne la campagne agricole 2008-2009. A propos des superficies dans les deux (2) régions, nous sommes même en dépassement des projections. L’état végétatif des plants est également très rassurant.
Nous nous sommes aussi rendu compte que 42% des producteurs utilisent les semences améliorées (...). Les paysans ont décidé de produire massivement le riz. Ils sont à peu près de 125% concernant les superficies prévues. C’est-à-dire que les surfaces de production ont été multipliées par trois (...).

Le gouvernement avait promis des semences améliorées et de l’engrais aux producteurs. La promesse est tenue. L’engrais (NPR), par exemple, est arrivé à bon port à 100%. Quant à l’urée, il est également sur les lieux. Pour la commercialisation de leurs productions, nous rassurons les producteurs qu’il n’y aura aucun problème. Le gouvernement va les soutenir à vendre leurs produits à bon prix. L’Etat burkinabè prendra toutes les dispositions pour que les paysans ne se plaignent pas des prix. Nous allons fixer le prix du riz. Ensuite, nous allons encourager les populations à acheter et consommer le riz local qui, du reste, est de très bonne qualité".

Propos recueillis par A.K.

Sidwaya