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Décisions du conseil des ministres du 23 juillet : Un signe des temps !

Publié le mardi 5 août 2008 à 13h06min

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Des commentaires suite au conseil hebdomadaire des ministres, on en a l’habitude. Ceux des Burkinabè qui s’intéressent peu ou prou à l’action gouvernementale s’en délectent, à défaut d’en être les auteurs. La rubrique la plus commentée, vous vous en doutez, est celle des nominations. On se plait à y disséquer les départs et les arrivées aux postes de responsabilités. Ceux qui passent pour être dans le secret des dieux ont une explication à tout. Généralement le départ d’un poste, quel qu’il soit, est toujours interprété comme une sanction. « On a enlevé un tel. On l’a décagnoté à cause du pourquoi, de comment, de qu’est-ce qu’il a fait, a fait faire ou n’a pas fait ».

Dans la logique de ces « messieurs savent-tout », diseurs de vérité, en fait des experts en rumeurologie affabulatrice, nul ne quitte innocemment un poste de responsabilité de son plein gré pour faire valoir ailleurs ses compétences. Il y a toujours un couac, connu ou inconnu mais toujours supposé et grossi suivant le schéma de « il paraît que la couleur blanche du cheval blanc de Napoléon était grise ». C’est évident non ? Pour les nominations, nos diseurs de vérité n’y voient jamais la récompense des mérites personnels des récipiendaires. Non ! On y voit toujours le pistonage d’un mogo puissant qui envoie son filleul à la soupe. Mais jamais pour un dur labeur où ses compétences sont requises pour faire avancer le pays dans le bon sens. Aussi durs que soient les défis que le nouveau promu aura à relever, on le voit déjà dans le beurre des privilégiés appelés à la table des seigneurs.

Si fait que parents et amis s’y méprennent à tel point qu’en lieu et place des encouragements et des conseils de bon management à l’adresse du nouveau promu, on l’angoisse avant même sa prise de fonction avec des doléances cagoulées du genre « je viendrai te voir », « j’ai un vieux dossier là-bas », « c’est l’occasion ou jamais » et tutti quanti. Ainsi noie- t-on le poisson dans l’eau et la volonté de bien servir, dans la foultitude des sollicitudes. Et quand la sinécure annoncée au nouveau promu par radio coco tarde à se manifester, les oracles de nos « messieurs savent-tout » ne se font pas attendre : « C’est toi qui ne sais pas te débrouiller, l’autre faisait pire et il n’y a rien eu ».

De la débrouille au bricolage, les meilleures volontés pour un service public bien rendu, prennent des rides pour finir par se fissurer dans la médiocrité des prébendes indues. Voyez comment à l’hôpital Yalgado le frère brancardier a perdu la soeur directrice ! Elle méritait une meilleure sortie, elle qui a levé le lièvre des médicaments induments détenus par un garçon de salle. Mais que voulez-vous, le boomerang ne prévient pas. Telle est donc prise qui croyait prendre. Acte donc au conseil des ministres et pour le décagnotage et pour les sanctions contre les fantomatiques administrateurs des établissements publics. Force doit rester à la bonne gouvernance et à la vertu des citoyens consciencieux.

C’est pourquoi dans l’affaire des cartons de cigarettes entrés par la contrebande et celle des véhicules frauduleusement dédouanés, il faut aller jusqu’au bout de la logique induite par les investigations. Le Burkina Faso, pays des Hommes intègres ne saurait devenir le terreau de la pègre abjecte. A ce propos, les décisions du conseil des ministres de ce 23 Juillet indique un signe des temps, celui de la relance de la machine du contrôle de l’Etat. Pourvu que cela porte fruits… pendant longtemps.

Djibril TOURE

L’Hebdo

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