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Alphonse Bonou : La biotechnologie pour réduire la facture laitière

Publié le jeudi 24 juin 2004 à 10h00min

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La délégation burkinabé au cours des échanges sur la biotechnologie agricole s’est intéressée à ses applications sur le règne animal. Le Burkina est un pays d’élevage. Sidwaya a demandé au ministre en charge des Ressources animales d’expliciter ce volet à partir de l’exemple du lait, il explique.

S : Quels peuvent être les apports de la biotechnologie, dans le domaine des ressources animales dans un pays d’élevage comme le Burkina Faso ?

M. Alphonse Bonou, ministre des Ressources animales (M.A.B) :

Aujourd’hui, nous avons vu les résultats probants dans le domaine des productions végétales. Lorsqu’on connaît le processus, comment cela fonctionne, il est possible de localiser dans le règne animal les gènes responsables de la production laitière. Il est important pour nous d’aller au-delà du végétal pour parler de l’animal. Le Burkina compte 7,3 millions de bovins selon les résultats de la dernière enquête sur les effectifs du cheptel.

En dépit de cela le Burkina importe pour plus de onze milliards de francs CFA du lait par an. Il suffit que la recherche identifie les gènes adéquats et adaptés aux races bovines de notre pays pour qu’elles produisent plus qu’elles ne le font aujourd’hui. Il a été dit que c’est parce que nos animaux étaient mal alimentés. On les a isolés depuis des années pour leur donner l’alimentation maximale. Néanmoins nous constatons leur plafond qui est de dix litres de lait. En comparaison des vingts litres que donne une vache ailleurs, les écarts sont importants. La biotechnologie peut apporter beaucoup dans l’augmentation des produits qui sont importants pour nous, notamment le lait et les résistances à certaines maladies.

S : Les enjeux sont importants, lorsque vous soulignez la nécessité de réduire, voire supprimer les importations de lait. Pensez-vous que les pays développés collaboreront pour les transferts de technologie ?

M.A.B. : Nous en sommes conscients. Du jour au lendemain ils ne vont pas approfondir la question pour nous permettre de pouvoir produire notre propre lait. A partir du moment, où scientifiquement nous maîtrisons la technique, il nous faut fournir beaucoup d’efforts pour aller dans ce sens. Si nous pensons que de gaieté de cœur, ils nous ouvriront les voies pour résoudre ces problèmes importants en termes économiques. cela nous ferait économiser plus de onze milliards et de les réinvestir dans d’autres domaines pour le bonheur du peuple burkinabé.

S : Est ce que des recherches sont entreprises dans ce domaine au Burkina Faso ?

M.A.B : Les recherches au niveau du Burkina vont incessamment commencer. En Afrique, le Zimbabwe a invité des recherches sur les questions laitières qui sont assez avancées et ils ont des résultats intéressants. L’IDLI au Keneya s’occupe des questions végétales mais aussi des productions animales a obtenu un certain nombre de résultats probants.

Dans les pays développés, la recherche aborde ces questions. Et elle progresse énormément parce qu’elle n’a pas envie de se faire rattraper. En bonne intelligence, nous devrions au niveau du Burkina, profiter des expériences des uns et des autres pour écourter nos échéances de recherche.

Interview réalisée par Tiergou P. DABIRE
Sidwaya

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