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Lutte contre la corruption : "On ne mange pas les mercis", un film sensibilisateur

Publié le lundi 4 août 2008 à 09h11min

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Artistes Production en collaboration avec l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat (ASCE) a procédé, jeudi 31 juillet 2008 au Ciné Burkina, à la projection du film "On ne mange pas les mercis" de Carine Sawadogo. La projection a eu lieu en présence du Premier ministre, Tertius Zongo.

"On ne mange pas les mercis" de Carine Sawadogo est un film de sensibilisation d’une heure sur la lutte contre le fléau de la corruption au pays des Hommes intègres.
Initiative de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat (ASCE), la production exécutive du film a été du ressort de Artistes Production. Dans son entreprise, la jeune réalisatrice s’est entourée de personnes bien averties du cinéma à l’image de Abdoulaye Dao (directeur artistique) et de Guy Désiré Yaméogo (scénariste).

"On ne mange pas les mercis" a été réalisé en 2008 dans la ville de Ouagadougou et s’inscrit dans le genre satire et fiction. L’œuvre cinématographique met à nu le phénomène de la corruption au Burkina Faso et tous ses corollaires : rackets policières, gabegie, lenteur administrative, soudoiement dans les lotissements. Une pratique sociale que l’on connaît bien dans les villes comme Ouagadougou et que des acteurs comme Jean-Baptiste Guigma (Jean), Ildevert Méda (Aziz), Abdoulaye Komboudri (Antoine), Albert Bilgo (Le boss), Modibo Sangaré (Abdou) et Halidou Sawadogo (policier) ont sû mettre en exergue.

De l’avis de la réalisatrice, le film se veut un outil au service de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat dans ses actions contre la corruption. "La lutte contre la corruption est un enjeu de développement, et c’est conscient de cela que les autorités politiques du Burkina Faso en ont fait leur cheval de bataille," a-t-elle relevé. Le contrôleur général d’Etat, M. Henri Bruno Bessin a pour sa part noté que le volet sensibilisation de son instance comprend entre autres des conférences-débats, des théâtres-forums, des articles de presse. Il a émis le vif souhait de voir ce film contribuer un tant soit peu à freiner les comportements négatifs de certains préposés de l’administration burkinabè.

Ismaël BICABA (bicabai@yahoo.fr)
Inoussa MAÏGA (Stagiaire)


Impressions du Premier ministre Tertius Zongo :

Je retiens que la corruption est un phénomène auquel la contribution de tout le monde est attendue si l’on veut vraiment la combattre efficacement. Naturellement, c’est parce qu’il y a des corrupteurs, qu’il y a des corrompus.
Il faut d’abord que nous soyons tous convaincus que c’est un mal. Et pour donner les mêmes chances à tout le monde, il faut que les règles s’appliquent à tout le monde. Nous sommes donc appelés à donner l’exemple, à faire en sorte que s’il y a des gens qui sont reconnus coupables, qu’ils soient sanctionnés. Je pense que c’est un bon film. Un film de sensibilisation dont nous allons faire tout pour qu’il soit vu par le plus grand public. Mon souhait est que d’autres films viennent, peut-être dans un jargon un peu plus du milieu, parce que là, le jargon est plus policé. Le gouvernement soutient cette initiative.

C’est une réalité qu’il faut combattre pour éviter que cette anomalie ne soit prise comme étant une chose normale, c’est en cela que notre responsabilité est appelée. Vous savez, le tout c’est de laisser s’installer des comportements déviants. Que ceux qui sont déviants soient considérés comme des gens normaux et ce sont des gens normaux qui apparaissent comme des gens déviants. Donc pour être une réalité, il faut qu’elle soit connue d’abord. Si vous ne la connaissez pas, vous ne pouvez pas la combattre. La réalité est là. Faisons en sorte que vraiment on arrive à avoir une administration où chacun est là pour servir et non pour se servir.

I.B
I.M

Sidwaya

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